Une marche féministe non-mixte organisée à Montpellier

La marche de nuit non-mixte pour lutter contre les violences faites aux femmes sur la Place de la Comédie. © Mathis Cugniere
Le collectif féministe et non-mixte montpelliérain, « La Collective 34 », organisait une « Marche de Nuit en non-mixité choisie » le vendredi 24 novembre dernier. A la veille de la Journée Internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, l’événement a mobilisé plus d’une centaine de personnes.
Une marche de nuit : symbole de lutte contre le sexisme
Cette marche fait écho au contexte actuel lié à la lutte contre les agressions sexuelles et plus généralement contre la violence morale et physique que subissent les femmes au sein de notre société. Une marche qui a donc deux spécificités, la première étant qu’elle ait lieu de nuit, un choix symbolique pour Sarah, l’une des organisatrices de la marche et membre de « La Collective 34 » : « l’espace public de nuit représente un espace de violence pour toutes les femmes, qu’elles soient nées comme telles ou qu’elles le soient devenues. Cela nous contraint à ne pas aller et venir comme on le souhaite ».
Les violences sont subies au travail, à la maison, par des personnes qu’elles connaissent
La militante explique néanmoins que ce n’est pas une marche contre les violences la nuit, mais plutôt « une marche pour reprendre la main, pour que toutes les personnes qui vivent le sexisme soient libres et égales en droit ». En 2016, l’enquête « Violences et rapports de genre » pointait le fait que 14,5 % des femmes âgées de 20 à 69 ans avaient déjà subi des violences sexuelles au cours de leurs vies. Sur les cas recensés, seuls 9% des agresseurs sont inconnus des victimes, comme nous l’explique la militante féministe : « la plupart du temps, les violences sont subies au travail, à la maison, par des personnes qu’elles connaissent. ».

Le collectif montpelliérain organisait cette marche pour “toutes les personnes qui se sentent femme”.
La non-mixité, nouveau moyen d’action des mouvements sociaux ?
La seconde spécificité de cette marche réside dans le fait qu’elle soit non-mixte, c’est à dire strictement réservée aux femmes et à toutes les « personnes qui se définissent comme telles ». Le collectif montpelliérain, « la Collective 34 » prône une émancipation des femmes dans la société, émancipation qui passe, selon le mouvement, par « la lutte contre le système patriarcal ». Un moyen de délivrer la parole des victimes du quotidien de ces discriminations.
Les mouvements non-mixtes étant de plus en plus médiatisés et sujets aux controverses. L’été dernier déjà, la Maire de Paris, Anne Hidalgo, s’était opposée au caractère non-mixte du Nyansapo Festival, qui « interdisait l’entrée aux blancs » pour certains ateliers. Il y a quelques jours, la députée insoumise Danièle Obono défendait quant à elle, l’organisation de stages syndicaux en non-mixité de Sud-Education 93 sur les questions liées au racisme, en opposition avec les propos du Ministère de l’Education Nationale.
La non-mixité, quel que soit son objectif, fait donc débat actuellement comme en témoignent les polémiques qu’elle suscite au sein de la société.
#Montpellier 130 personnes selon le collectif, la Collective 34 lors de la marche de nuit féministe non-mixte pic.twitter.com/ZpGLgBaATW
— LeNouveauMontpellier (@LeNouveauMtp) 24 novembre 2017