À qui aura affaire la liste du Parti socialiste à Montpellier ?
À presque sept mois du 1er tour des municipales, Le Nouveau Montpellier s’est attaché à dresser le panorama des candidatures, déclarées ou pressenties, s’élevant contre le Parti socialiste. Et si certains de ces prétendants à la mairie montpelliéraine ont déjà dû jouer des coudes (ou le font encore) pour obtenir l’investiture de leur parti, la lutte pour succéder à Hélène Mandroux s’annonce encore bien plus féroce. Le Nouveau Montpellier n’en perdra pas une miette et vous décryptera régulièrement le déroulé de ce marathon tout en tâchant d’y apposer une analyse incisive, légère et éclairée (oui c’est possible ! )

Tout le monde veut prendre sa place (Crédit photo ©Arnaud Huc)
Qui pour détrôner le candidat socialiste ? Tandis que les médias locaux ont tendance, à l’unisson, à porter davantage leur attention sur le feuilleton à rallonge qui se joue autour de l’investiture PS, nous nous sommes ici focalisés sur les potentiels autres candidats aux municipales montpelliéraines qui se dérouleront les 9 et 16 mars prochains. Candidats officiels ou encore éventuels, ils ont tous en commun le fait de revêtir le statut d’outsider dans cette course à la conquête de la mairie montpelliéraine. Celle-ci est en effet drapée des couleurs roses du Parti socialiste de façon ininterrompue depuis 1977, date de la première victoire de feu Georges Frêche. Les différentes enquêtes d’opinions réalisées jusqu’aujourd’hui ne contestent d’ailleurs aucunement l’hégémonie socialiste régnant dans notre chère ville. Nous pouvons cependant être certains que les femmes et hommes politiques que nous allons vous présenter ci-dessous vont avoir à cœur de déjouer (une nouvelle fois) les prédictions sondagières.
Un temps annoncée à Sète, c’est France Jamet qui représentera officiellement le Front national à Montpellier. Sans surprise, elle annonce un programme axé contre l’insécurité, et dans le sillage du vieil ami de famille, Jean Marie (Le Pen), elle fait de l’explosion fiscale son autre cheval de bataille.

France jamais avare de sourires
Parmi ses concurrents figure l’assureur Denis Pollet. Celui-ci écume depuis plusieurs mois les marchés montpelliérains afin de combler un déficit de notoriété qui tarde cependant toujours à progresser. On notera que plusieurs militants du syndicat étudiant de droite l’UNI-Met 34 ont, par ailleurs, choisi de rejoindre son équipe : le syndicat tient d’ailleurs à nous rappeler qu’ « aucun de ceux qui sont engagés avec lui n’ont de responsabilités au sein de l’ UNI » et qu’il ne s’agit bien que de militants.
Du côté de l’UMP, c’est Jacques Domergue qui tient aujourd’hui la corde pour représenter le parti, encore faut-il qu’il trouve un moyen de concilier son ambition politique avec son poste de directeur de l’ICM (Institut régional du Cancer de Montpellier), qu’il est tenu d’occuper jusqu’en mai 2016. Peu d’informations ont, à ce jour, filtré concernant la future liste UMP ou concernant la nature de la relation qui liera le parti de Jean François Copé à celui de l’UDI sur le plan local.

Anne Brissaud, prête à galoper vers la mairie
Mais on connaît en revanche la tête de liste du Parti de Jean-Louis Borloo. Il s’agit de la jeune trentenaire Anne Brissaud. Galvanisée par son encourageant score à la dernière législative où dans la seconde circonscription de l’Hérault, réputée ancrée à gauche, elle a réussi la performance de se hisser au second tour. L’universitaire pourra compter dans le haut de sa liste sur l’homme d’affaires Joseph Francis. Les précédents cuisants échecs électoraux de ce dernier, doublés d’une assise médiatique décevante malgré ses efforts et investissements en la matière, ont conduit la Commission nationale d’investiture de l’UDI à trancher en faveur de sa benjamine, laquelle jouirait de plus, d’après leurs sondages internes, d’une plus forte notoriété et d’une image plus sympathique.
Europe Écologie-Les Verts, quant à eux, ne dérogeront pas à leur réputation : le flou demeure quant à l’identité de leur futur candidat. D’autant plus que leur chef de file, le député Jean-Louis Roumégas, n’est plus en odeur de sainteté du côté de la fédération écologique héraultaise, notamment depuis qu’il est ouvertement contesté par le courant des « Écolos actifs ».
Du côté du Front de Gauche, on semble se diriger vers une liste unique. Le Parti de Gauche a fait de Muriel Ressiguier, 35 ans, employée à la direction régionale du service médical de la sécurité sociale, son premier choix. Reste à convaincre les autres mouvances regroupées au sein du Front de Gauche, et parmi elles le Parti Communiste, véritable mastodonte de cette coalition, de l’adopter à son tour. Mais jusqu’à présent seul Alain Viguier, militant à la Gauche Anticapitaliste, a fait part de son désir de briguer aussi la tête de cette liste. On peut néanmoins s’attendre à coup sûr de voir prochainement se déclarer des candidatures d’extrême-gauche revendiquant le souhait ne pas être assimilés,eux, à cette future liste du Front de Gauche.

Ne cherchez pas Muriel à gauche, elle est au centre
Avec l’accumulation de sujets politiquement clivants qui commencent d’ores et déjà à émerger, nul doute que cette campagne promet d’être riche en rebondissements. Si la tête de liste du Parti de la maire sortante, Hélène Mandroux, fera à coup sûr figure de grandissime favori, l’espoir demeure et sera même amené à s’accroître pour les autres candidats du moment que le feuilleton socialiste ne saura être résolu d’une manière franche et incontestée. Or, vue la tournure des événements, et le probable abandon du projet de tenue de primaires ouvertes pour désigner le candidat PS, c’est bel et bien à l’intérieur de son propre camp que le PS risque de voir s’ériger son plus sérieux adversaire.
(Crédit photo du Une : © Arnaud Huc)