André Cervera : sexe et cannibalisme sur l’esplanade
L’art tabou et anthropophage d’André Cervera se montre timidement sur l’esplanade à l’Espace Dominique Bagouet, du 18 octobre au 26 janvier prochain.
Depuis quelques jours, les températures hivernales viennent titiller les habitants de Montpellier. Chacun se met alors à la recherche d’un endroit cossu et avenant afin de profiter de son temps libre. Et plutôt que de rester chez soi glander sans relâche jusqu’à se transformer en une espèce de bête aphone et suintante, il apparaît beaucoup plus honorable d’assouvir sa curiosité culturelle. Pour cela, l’espace Dominique Bagouet propose jusqu’au 26 janvier l’exposition « Sexe et Cannibalisme ».

Une exposition qui murmure les tabous (Crédit photo : © Louis Frélicot)
Une exposition qui murmure les tabous
Cette expo est parfaite pour quelqu’un qui veut se donner bonne conscience : petite, claire, moderne, attractive, elle murmure les tabous… Mais pour celui qui s’intéresse vraiment à cet ésotérisme psycho-social et érotique, la présentation sera un peu courte. En effet, elle n’a aucune dynamique et se déroule dans une salle grande comme un garage. Elle révèle l’artiste très sommairement, sans vraiment expliquer le pourquoi du comment. Or, André Cervera apparaît comme un personnage complexe muni d’une revendication intéressante sur la société d’aujourd’hui.
Les œuvres sont imposantes et représentent des positions tirées du Kama-Sutra, de rituels appelés « Festin-Nu » ou encore « Sex Machine ». En dépit de leurs noms francs, ces tableaux parlent de certains phénomènes sociaux avec violence et dénaturation. Certains phénomènes que chaque personne sur Terre devrait connaître, ou au moins se rappeler. Sachez que ladite expo ne vous prendra que 5 à 10 minutes pour les plus rigoureux. Sachez aussi que ce bel étalage est gratuit et qu’il se trouvera sur votre chemin quand vous vous rendrez au Polygone. Alors passez-y, premièrement parce que vous n’avez rien à perdre, et deuxièmement parce que c’est bien foutu, que ce n’est pas la quantité qui compte. Et quand bien même vous seriez la personne le plus pieuse sur cette planète : votre perversité se reflétera dans ces fresques.

Cette exposition gratuite durera jusqu’au 26 janvier 2014 (Crédit photo : © Louis Frélicot)
Peut-être que cette étudiante en Lettres Modernes et ce père de famille respectable peuvent vous en dévoiler d’avantage :
Charlotte Laguenière : « Ma première impression fut assez sévère puisque l’émotion n’était pas au rendez-vous. Énormément de ressemblance entre chaque oeuvre et un sujet qui ne m’emballait guère. Si l’on s’y intéresse de plus près, il y a certes une recherche et quelques bonnes interprétations à donner, mais étant donné la petitesse de l’exposition, je ne pense pas que cela mérite qu’on s’y penche davantage (sauf si l’on éprouve une passion pour les rites sexuels/sado-maso/sales et l’histoire qui en découle). Il est difficile de véritablement cerner le personnage (l’artiste, ndlr) à travers ses œuvres et la courte présentation que l’on fait de lui ne suffit pas. »
André Morisset : « C’est intéressant mais trop court. J’ai apprécié le “Festin-Nu” car j’y ai trouvé une esthétique absente dans les autres dessins. Je n’ai pas tenté de comprendre le rapport entre le cannibalisme sexuel et la tétine d’enfant… C’est écoeurant et déroutant à la fois. À voir ou ne pas voir. Je reste dubitatif. »
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(Crédit photo de Une : © Midi Libre)