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Culture
Home›Culture›DBZ et la vie de quartier, un cocktail qui buzz

DBZ et la vie de quartier, un cocktail qui buzz

Par Simon BOTTEAU
21 décembre 2015
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© Tyson Mike Couverture de la série DBzetla : Dragon Ball Z en mode street.

© Tyson Mike
Couverture de la série DBzetla : Dragon Ball Z en mode street.

Samir, alias Tyson Mike, un jeune dessinateur Montpelliérain, revisite le manga Dragon Ball Z en version quartier pour donner naissance à “DBZetla” et fait le buzz depuis quelques mois. Le Nouveau Montpellier est allé à sa rencontre pour connaître son histoire, savoir comment il travaille, et comment il projette son avenir dans le dessin. L’artiste revient aussi sur la vie de quartier et explique l’emballement médiatique autour de son histoire autant décalée qu’inédite. Rencontre avec Samir (Tyson Mike) et Hichem son ami d’enfance, qui l’aide à trouver l’inspiration dans ses dessins.

L’histoire DBzetla commence avec Végéta qui vend de la drogue à Krilin au quartier de la Paillade… Bien loin de l’histoire originale, Krilin et Végéta s’embrouillent pour un petit bout de shit, ce qui déclenche une bagarre de quartier entre Sangoku et Végéta. Venu défendre son ami de toujours, Sangoku en vient aux mains avec Végéta et les deux protagonistes du célèbre manga sont séparés par Piccolo, un autre personnage emblématique.

© Tyson Mike Piccolo sépare Végéta et Sangoku.

© Tyson Mike
Piccolo sépare Végéta et Sangoku.

Cette petite série publiée sur Facebook, fait le bonheur des internautes et le travail du dessinateur est même cité dans des webzines destinés aux amateurs de rap comme Booska-P. Imaginez ces personnages avec lesquels vous avez grandi, coincés dans une cité montpelliéraine sans super pouvoir ?

Le Nouveau Montpellier : Comment tu as commencé à dessiner ?

Samir: Comme tout le monde, au fond de la classe à l’école. 6ème  ,  5ème au lycée, en formation… Même au travail d’ailleurs. A cause de ça j’ai plus de travail. J’étais trop investi dans le dessin.

Et comment ça se passait à l’école pour toi ?

Un peu tête en l’air. Je ne calculais pas ce que le prof disait. J’étais au fond de la classe, je dessinais tout le temps. Le cours était fini, j’en attaquais un autre. Dans une autre classe je faisais d’autres dessins. Même en art plastique j’avais déjà 3-4 cours d’avance puisque je passais mon temps à dessiner.

Tu dessinais quoi avant de faire ta série BDZetla ?

Avant j’étais beaucoup voitures, décors, les calibres… Je faisais de tout quoi. Golf 3 GTI en permanence Hichem il s’en souvient (rire).  Les années avançaient et toi tu découvres ce qui se passe vraiment dehors. Tu commences à monter un projet que tu mets de côté, c’est ce que j’ai fait avec DBZ en version quartier. Je me suis dit que ça serait pas mal de le créer sous forme de bande dessinée. Ce que tu vois au quotidien et faire une histoire avec.

Est-ce que avec la maturité tu as progressé ?

Déjà je m’inspire pas mal de l’actualité, de ce qui se passe à la télé, sur les réseaux sociaux… Et dehors ! Il y a beaucoup de faits divers. Un tel il a fait ça, il s’est fait tirer dessus, il est en taule… Et tout ça si tu le mélanges, ça te fait un bon cocktail et après tu le mets sur feuille en dessin.

On te retire des dessins parfois ? Est-ce que ça t’est déjà arrivé ?

Rarement… Deux ou trois dessins quand les gens signalent sur Facebook. C’était par rapport au fait que ça faisait un peu terroriste, notamment par rapport à ce qu’il se passe actuellement…

© Tyson Mike  On lui retire son dessin et sa page est bloquée pendant 3 jours.

© Tyson Mike
On lui retire son dessin et sa page est bloquée pendant 3 jours.

Notamment avec ce qu’il s’est passé pour Charlie et les attentats de Paris. Les personnages étaient qualibrés, munitions et barbes. C’était sans me demander surtout… Je reçois un message comme quoi ils ont été retirés.

Tu trouves ça normal ? Ou t’aurais bien aimé que l’on t’explique un peu mieux pourquoi?

C’est fait c’est fait… On peut rien y faire de toute façon. Que ça soit la télé, les réseaux sociaux, tu le gères pas. On est des marionnettes dans cette société. C’était juste un petit dessin enfantin avec un peu de rouge et de vert… Mais ici tu ne peux pas toujours t’exprimer et les choses sont parfois mal interprétées.

Est-ce que tu essayes de tester un peu la limite, jusqu’où tu peux aller ?

J’aimerais… Mais il y aura toujours le retour de flammes. Donc non, j’ose pas trop. Du jour au lendemain on te ferme ta page, les gens ils me disent « fait gaffe faut pas trop jouer avec ça »… Les gens sont sur les nerfs donc on peut pas trop jouer sur ça. C’est trop tendu donc non…

Facebook menace même de fermer sa page définitivement.

Facebook menace de fermer sa page définitivement.

Est-ce que l’art c’est pas une manière de décomplexer un peu cette ambiance pesante ?

C’est comme pour le rap autrefois. Il y avait des « nique sarko » « nique la France » et tout ça, ça a été enlevé. Ça a été boycotté, enlevé de Youtube… Il y a de quoi s’inquiéter.  On ne peut pas s’exprimer comme on veut, et dire ce qu’on veut. On est obligé de crypter ou de passer par un autre chemin pour faire passer ce qu’on voulait faire passer au début.

Est-ce que tu peux nous raconter le concept de BDzetla ?

Ça fait déjà 4-5 ans que j’ai déjà cette idée. Donc je me suis dit pourquoi pas prendre ce manga avec lequel on a tous grandi et le lier à la rue, vu que tous les jours on est dehors. Ce qu’on vit tous les jours dans les quartiers, partout en France que ça soit Lyon, Paris ou Marseille, on va le mélanger avec un manga dans lequel on va tous s’identifier. On a tous grandi avec Dragon Ball Z. Même moi je suis pressé de connaître la suite et de le faire.

 

© Tyson Mike Couverture de la série DBzetla : Dragon Ball Z en mode street.

© Tyson Mike
Couverture de la série DBzetla : Dragon Ball Z en mode street.

Les gens me disent… « Pourquoi Zetla » ? A la base ça s’appelait Dragon Ball Z. Je me suis dit, il sert à rien ce Z ! Il y avait un vide, donc autant le compléter. Et zetla ça veut dire drogue, le hachich. La base de l’histoire, c’est des gars de quartier qui essayent de faire un peu d’argent, sortir, profiter… Donc dans la série ils dealent, ils volent, tout en essayant de s’éclater. Vient s’ajouter à tout ça, des péripéties qui viennent contre-carrer leurs plans.

C’est complétement fou quand même… Les personnages de DBZ dans le quartier ! Tu en as d’autres des histoires comme ça ?

J’en ai fait une vite fait de 10-15 pages environ,  en freestyle. On m’a demandé de faire ça avec les attentats… Les gens ils demandent souvent. Je l’ai fait au moment des attentats à Paris et ils demandent encore la suite… J’ai fait aussi une version Islam de BDZ et Végéta en mode Scarface pour les fans du film.

© Tyson Mike Les héros de DBZ en version Muslim.

© Tyson Mike
Les héros de DBZ en version Muslim.

Faut être productif… Imaginer les dialogues, le coloriage…

Justement, je suis obligé d’aller vite, de carburer. Sinon je m’endors sur les planches.

Comment tu conceptualises sur le papier tes idées ? Là pour les attentats, est-ce que tu commences à dessiner les premières vignettes et après tu imagines la suite ? Ou tu imagines tout et tu fais tout d’un coup pour ne pas oublier ?

J’ai tout en tête. Donc je dirais tout d’un coup. Le cerveau, il y a plusieurs tiroirs. Donc dès que j’ai besoin, j’ouvre le tiroir et je mets sur feuille.

Du coup, tu les remets dans l’ordre tes dessins ?

Bonne question… C’est vraiment freestyle. Comme un rappeur qui écrit son texte et qui rappe. Tu lui mets une instru et il déballe. Là c’est pareil… Mais c’est sur dessin, sur feuille.

Tu as une équipe autour de toi ? Ton ami d’enfance Hichem par exemple ?

Hichem : Je lui donne des informations par rapport à ce qu’il se passe au quartier. Sur tout ce qu’on vit quotidiennement. Je l’aide à trouver des idées et à les mettre sur dessin.

Samir : Quotidiennement je suis avec lui… Là, récemment il y a eu une histoire et t’inquiètes pas (rire). Ça va sortir ! Il va être intégré dans la BD aussi Hichem. En fait, j’ai utilisé les personnages de DBZ, et petit à petit des vrais personnes du quartier. Comme là, j’ai rajouté un personnage qui s’appelle Youssef, son surnom c’est tox. Il y en aura un autre aussi qui s’appelle Tarek. Parce que si je mets tout d’un coup, ceux qui suivent l’histoire ils vont s’embrouiller « c’est qui ça… Et ça c’est qui ?». Là par exemple, au retour de l’interview, on va peut-être rencontrer une personne, une histoire de fou qui va se passer… Si c’est marrant ou inédit, je vais le mettre sur papier. C’est toujours ce qu’on vit de toute façon.

Peut-être que vous allez rencontrer Végéta en mode énervé comme dans la série… !

Il y en a des fous furieux… Des nerveux. Ils ont pas leur fumette ils pètent les plombs. C’est pour ça Végéta je l’imaginais comme ça. Toujours à se plaindre, toujours nerveux : « Faut de la tune ! faut charbonner ! ». Je me suis dit si j’assemble ces personnes à Végéta, ils vont se reconnaître. C’est ce qu’il se passe d’ailleurs, car je vois souvent des commentaires ou des messages comme ça : « Ouais, je me reconnais dedans quand j’ai lu ça ! »

Ça fait quoi s’ils se reconnaissent ?

Justement, c’est bien ! Ils se sentent bien ! C’est une partie de leur vie dans la BD ! Comme la scène de la garde à vue. Les lecteurs se reconnaissent  : « C’est exactement ça ! Il y avait mon nom… Les insultes sur les murs ! ». Quand le mec il te propose pâtes, riz ou lentille ? Ça t’évoque des souvenir quand tu as déjà connu la garde à vue… Ou les jeunes qui arrachent des colis aussi, malheureusement ils s’identifient aussi à ça. En tout cas, c’est les retours que j’ai des internautes.

Il y a beaucoup de gens qui te lisent ?

Tous les mecs du quartier lisent… Un gars qui s’appelle Marouan m’a raconté un jour que dans les villages d’à côté, l’histoire est aussi suivie. Que des gens de son entourage lui en parlaient. Mais c’est surtout dans les autres villes comme Lyon, Marseille, ou même Paris, où ils suivent plus l’histoire qu’ici à Montpellier.

Même dans les autres pays, comme en Belgique, Martinique, les Antilles, Canada… La Suisse aussi !

Tu fais beaucoup de fautes d’orthographe… On te fait souvent la remarque ?

Justement… Je me suis fâché avec l’orthographe. Ça m’a saoulé ! Les gars de quartiers ils ne disent pas « je vais t’enculer » c’est direct « jt’encul ». Les gens ils te demandent pas « excuse moi… » ils se servent directement ! Il n’y a pas de liaison, ils mangent les mots… Limite c’est ramadan surprise pour ces gars-là ! Ils ne mangent pas, ils mangent les mots (rire) ! Le vocabulaire il est un peu tordu avec quelques mots arabes, de l’argot etc…Voilà d’où vient le langage.

Est-ce que l’orthographe fait partie de l’identité de la BD ?

Bien sûr ! C’est ma petite touche, ma signature on va dire ! Et puis aussi, je dois faire vite… Le temps est compté. Je joue plus sur le design, le dessin faut que ça soit parfait. Le dessin, je le fais carré et quant au décor et aux couleurs je joue surtout sur ça. Normalement, juste avec le décor et l’image tu es censé comprendre. Le texte tant pis… « pourra il manque un S… Tu as mis ER au lieu de  AIT… ». Oh ! Tu ne vas pas m’en faire tout un couscous quand même (rire) !

Et par rapport aux éditeurs ? Tu as déjà été contacté ? Est-ce que tu envisages un plus large développement ?

Des petits éditeurs du Canada, de Belgique… Après il faut une équipe pour ça. J’aurais aimé c’est clair ! On m’a déjà demandé plusieurs fois si j’allais le sortir en papier. Que tout le monde puisse l’acheter à la Fnac ou à Carrefour. Mais je suis incapable de faire ça moi ! Il faut une maison d’édition, il faut que l’éditeur diffuse, qu’il aille chez l’imprimeur… C’est du travail tout ça ! Surtout que c’est en couleur ! A la base c’était juste un petit Fanzine que tu lis sur internet, mais on m’a tellement demandé… Peut-être à Paris, on m’a demandé de mélanger mon univers avec celui de quelqu’un d’autre, donc on verra ce que ça donne.

Tu espères pouvoir vivre du dessin ?

Forcément… C’est un passe-temps mais c’est aussi une passion. Depuis l’école primaire ça te colle à la peau le dessin, donc pourquoi ne pas en vivre ? Même en faire une série télé… Mais pour ça, il te faut beaucoup d’audience et il faut que la BD marche. Forcément ça va être comme titeuf, mais vu les insultes et de quoi ça parle… Faudrait que ça passe à Canal + à 23h en crypté (rire) !

Est-ce que tu as structuré tes histoires ?

Il y en a qui procèdent comme ça. Mais moi, tout est dans la tête. J’ai visé au moins 400-600 pages pour DBzetla. On en est à la page 70. Il va y avoir tout dans BDZetla. Bagarres, actions, il va aller chercher la marchandise, il va revendre pour se refaire etc… Il y a beaucoup de travail déjà avec cette série.

Tu suis un peu d’autres mangas que DBZ ?

Non pas trop… Je regarde que les anciens. L’époque des anciens Dragon Ball Z, le nouveau Dragon Ball Super il est bidon. On dirait que je regarde Tomtom & nana ! Les dessins ils sont moches, on dirait Pokémon. C’est fait à la va vite et il n’y a pas les détails comme avant. Je suis de la génération club Dorothée. Tout ce qui est Naruto et One Piece je ne suis pas, c’est pas ma tasse de thé. Pourtant, il y a beaucoup de personnes qui sont revenues dans le manga grâce à One Piece, mais j’accroche pas. Surtout qu’ils sont déjà à 800 épisodes je crois.

C’est dur à digérer pour toi, non ? Ce Dragon Ball Super ?

C’est dur… Tu te réveilles un matin, t’as envie de verser une larme. Sachant qu’on est en 2016 bientôt… La qualité elle est dégueulasse alors que dans les années 1990, ils étaient au top. De quoi pleurer…

Est-ce que tu structures tes publications sur les réseaux sociaux pour diffuser ton histoire ?

Je le faisais le mois de juillet-août, c’était bien structuré sur la page. Je mettais 5 pages chaque jour. Jusqu’au jour où mon contrat avec le travail s’est fini. Il fallait que je retrouve un scanner pour scanner les dessins, faut acheter le matos, surtout que ça part vite… Surtout les feutres noir. L’organisation aussi… Tu te lèves le matin, faut aller à Pole Emploi, faire des missions d’intérim. On bouge plus pour chercher du travail, donc forcément, la BD, j’ai moins de temps pour la faire. Mais ça arrive… Alors qu’avant au travail j’avais mes écouteurs, je faisais mes petits dessins à côté. Je faisais en parallèle du travail ma bande dessinée. Ca me permettait d’enchainer et d’avancer vite sur la BD.

Et pourquoi tu as arrêté ce taf alors ?

C’est pas moi qui ai arrêté (rire) ! C’est le taf qui m’a arrêté ! C’est comme les études… C’est pas moi qui ai arrêté les études, c’est les études qui m’ont arrêté. Quand ça fait 5-6 ans que t’as arrêté les études, c’est dur de s’y remettre. Donc non je compte pas reprendre, que ça soit les études ou le travail. Pourquoi faire ?

Et tu as été repris par certains médias comme Booska-P ? Est-ce que ça a boosté ta visibilité sur les réseaux sociaux ?

Ça a décollé fin août, début septembre. Je suis resté à 6000 tout l’été, juin, juillet, août… Tout le monde était en vacances peut-être. Après, septembre-octobre, je cligne des yeux, je vois 17 000, 24 000… 40 000… En une semaine ! C’est surtout quand j’ai mis le passage avec Végéta en garde à vue, la prison. C’est là que ça a grimpé.

© Tyson Mike Végéta coincé en garde à vue, cogite sur sa journée catastrophique...

© Tyson Mike
Végéta coincé en garde à vue, cogite sur sa journée catastrophique…

Ce sont vraiment ces dessins là qui ont apporté toute cette visibilité à ta page ?

C’est comme une série télé… Tu commences à suivre ! Il est quand le prochain épisode ? On attend, on patiente. 6000 c’est un bout de quartier, c’est le village d’à côté. C’est une petite communauté déjà, c’était déjà pas mal. Les chiffres je fais pas trop attention… Je regarde surtout les messages privés. J’en ai plus de 200, il me faut tout un dimanche pour tout lire. Voir les appréciations, voir ce qu’il faut travailler, ce qu’il ne faut pas travailler… J’ai vu des Niçois qui me disent « c’est bien ce que t’as fait ! Force à toi ! ». Des gens de Saint-etienne aussi. Mes idées plus les leurs, ça peut donner quelque chose de bien.  Il y a même des filles de la trentaine qui commencent à me suivre ! A la base c’était juste des jeunes de quartier comme moi, mais aujourd’hui ça va plus loin. On essaye de toucher filles, garçons… Peu importe où la personne habite, faut que ça touche beaucoup plus de monde pour que les éditions me contactent.

D’un regard un peu plus politique sur l’actualité et la jeunesse… Le dessin c’est une technique d’expression. Avec les conflits sociaux et le malaise qu’il y a en ce moment, tout le monde se sent concerné.

Avec l’actualité en ce moment, c’est un peu cuit. Mais malgré ça, les gens voient les messages que je fais passer à travers le dessin. Il faut dire ce qui est… Le dernier français de pure souche que j’ai vu, c’était en CM2, il s’appelait François (rire) ! Le pur français, de père et de mère français, c’est le dernier survivant ! C’est comme la planète Végéta, il n’y a plus de survivants (rire). Faut dire ce qui est, le mec il est grec alors qu’il a la ganache d’un français ! Tu peux avoir la tête du français, avec les petites taches, les yeux fluo, la petite coupe sur le côté… Je m’appelle Francis et t’es quoi ? Italien. C’est comme nous, on est fils d’immigrés, mais la prochaine génération se sentira française. Pourquoi ? Parce que leurs parents sont nés en France et leurs enfants aussi. Nous on se sent pas encore français… Mais faut savoir, parce qu’un jour tu es considéré comme français, le lendemain on te dit que tu n’es pas français. Quand tu te présentes à la préfecture ou au travail, là tu es français. Niveau papier je suis français, je suis né à Montpellier, telle date, telle endroit etc… Mais dès que tu entends un truc, «les barbus, les arabes, qu’est-ce que vous avez fait ?! ». Moi j’y suis pour rien… Je suis comme toi, je me lève le matin, je déjeune mes Kellog’s, je vais au travail. Là, c’est n’importe quoi, le pays part en live.

Comment tu vois justement ces problèmes de société en rapport avec la discrimination ?

Tout ce qui est chef d’état, c’est des mafieux pour moi. Ils partent à la conquête. C’est comme Freezer (rire) ! Ils partent conquérir tel ou tel pays pour les matières premières, le pétrole… Il y a toujours quelque chose derrière. Il n’y a pas un pays qui va faire la guerre à un autre pour gagner. Au final il y a quoi ? Tu vas gagner l’ennemi et il y a quoi derrière ? Non, il faut qu’il y ait quelque chose à gagner. Comme le boxeur à la fin… Il remporte la médaille et la cagnotte !

© Tyson Mike Barack Obama, Benyamin Netanyahou et François Hollande à la conquête du monde.

© Tyson Mike
Barack Obama, Benyamin Netanyahou et François Hollande à la conquête du monde.

Vas-tu te diriger vers ce style engagé ?

J’essaye de pas trop en parler… Parce qu’avec les amalgames que font les gens… Ils gobent tout ce qu’il y a dans les médias. Faut dire ce qui est, les immigrés aujourd’hui 80% c’est des chinois, des arabes, qui permettent de faire avancer la France. A l’époque, la France avait été reconstruite par les espagnols, les italiens, les portugais. Pour moi les français sont hypocrites, même moi en tant que français je le suis. Aujourd’hui, c’est « rentre chez toi le barbu, le terroriste ! » Après c’est, « on part en vacances au Maghreb pour manger du couscous. Je kiffe le raï ! » etc… Quand c’est l’Aïd, on aime bien les gâteaux, mais dès qu’il y a un truc qui mêle un peu les arabes à tout ça, ils sont pointés du doigt. Alors que chez nous aussi il y a des terroristes. Il y a eu des morts comme en Tunisie ou à Marrakech et ça n’a pas fait autant de bruit qu’ici. Ça n’a pas touché autant de monde. Alors qu’en France, quand il y a eu cet attentat (13 novembre), ça a touché le monde entier. Quand j’ai vu ça, on aurait dit un film de science-fiction avec des affiches sur tous les murs. Dans tous les pays, ils mettaient Pray For Paris. Alors que ce que la France a connu ce vendredi 13, c’est ce que l’Irak, la Syrie, la Palestine connaissent tous les jours depuis plus de 10 ans ! C’est le quotidien ! Donc c’est pas bien ce qu’il s’est passé… Tu es dégoûté. Ça veut dire que ça peut se passer à Montpellier ou à Lyon. Mais voilà, les gens ça leur ouvre aussi les yeux sur ce que c’est la guerre. Parce que de leur télé, ils zappent quand ça se passe en Palestine.

Et les filtres bleu blanc rouge sur Facebook alors ?

Personnellement, je ne mets pas de filtre… Je me sens pas concerné par tout ça. Si t’es français dans ton cœur, t’as pas besoin de le prouver en mettant un filtre. C’est hypocrite. Toute l’année on calcule pas la France, ils ne mettent pas de filtre et dès qu’il y a un truc, tout le monde suit. Il faut parler, s’exprimer mais mettre un drapeau ça changera rien. Je ne vois pas l’intérêt de le mettre.

Ce sont des sujets qui vont apparaître dans ta BD ?

Oui c’est sûr, ça va y être… Mais c’est comme la tempête. Ça va passer. Comme Charlie Hebdo. Un jour j’étais au travail, et le matin j’entends « oui t’as vu Samir ce qu’ils ont fait les barbus ?! ». Comme si je faisais partie d’eux… Il est où le rapport ? Laissez-moi tranquille… J’ai rien à voir avec ça. Si j’étais un « barbu » j’aurais fait péter la baraque, là non. Moi je suis quelqu’un comme tout le monde,  je me lève, j’essaye de sourire à la vie même si elle est difficile et qu’il n’y a pas de travail. On a rien à voir avec ça. L’islam c’est une religion de paix… Mais on ne va pas rentrer là-dedans parce que c’est trop compliqué et ça nous dépasse.

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Simon BOTTEAU

Simon BOTTEAU

Président Le Nouveau Média. Entrepreneur spécialiste de la communication et des médias. Passionné de musique et de sujets de société.

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