L’ESMA dévoile ses pépites 2017 !

Quelques affiches des films présentés par les étudiants de l’ESMA. © Simon Botteau
Jeudi 7 septembre 2017 au multiplexe Gaumont, les élèves en dernière année du Cycle Professionnel d’Animation 3D à l’ESMA (Ecole Supérieure des Métiers Artistiques) présentaient leurs films de fin d’année. 17 films d’animation 3D divers et variés ont été diffusés devant un jury prestigieux, puisque les meilleurs studios du monde sont représentés. Installée désormais dans 4 villes de France (Montpellier, Toulouse, Nantes, et maintenant Lyon), l’ESMA créée initialement à Montpellier en 1993, rayonne au niveau international. Focus sur cette projection impressionnante et ces nouvelles pépites de l’animation.
C’est de 9h à 12h jeudi 7 septembre qu’avait lieu la première diffusion des 17 films présentés par les élèves. Le jury est confortablement installé dans la salle 9 du multiplex Gaumont de Montpellier à Odysseum, et le spectacle peut commencer. Les films proposés par les élèves de l’ESMA de Nantes, Toulouse et Montpellier durent chacun entre 4 et 7 minutes.
La page Youtube de l’ESMA compte pas moins de 231 000 abonnés ! Ces films proposés lors de cette diffusion annuelle sont régulièrement représentés dans les festivals internationaux.
Une école représentée à l’international
Même s’il n’y a aucune récompense lors de ce concours, la reconnaissance est d’autant plus forte que le niveau du concours est élevé. Certains n’ont même pas fini l’école qu’ils sont déjà embauchés dans de grosses boites de production, des agences de publicité et bien d’autres. La liste des films où les anciens élèves de l’ESMA ont travaillé est alléchante : SpiderMan, Moi moche et méchant, Gravity, Pirates des Caraibes…
A noter qu’à partir de l’année prochaine, le cursus se fera désormais en 4 ans, au lieu de 3 ans. Il n’y aura donc pas de présentation de film l’année prochaine. Yann Pannetier, professeur depuis 10 ans à l’ESMA, enseignant à Toulouse explique la raison de cette année supplémentaire pour les étudiants : “le niveau de qualité des effets spéciaux et des images 3D a augmenté. On a longtemps discuté sur ce sujet, mais c’était indispensable. Cette promo est la dernière formation qui se fait en 3 ans.”
Les principaux critères de sélection
Si les films proposés ne durent en moyenne que 5 minutes, le processus de création est long. C’est ce qu’indique Yann “en première année il y a des cours de scénario où chaque étudiant doit écrire une histoire. Avec l’équipe enseignante au complet, on se réunit et on fait une pré-sélection. A l’arrivée, on en garde une quinzaine parmi les propositions.” Après cette pré-sélection, les étudiants vont commencer à former des groupes. Le développement du scénario va se poursuivre durant la deuxième année d’étude, mais cette fois en équipe. Une fois le scénario posé, c’est l’heure de commencer la partie Storyboard et de mettre sur dessin.
“c’est la façon de donner vie aux machines ou aux personnages !”
Les critères de sélection pour ce concours sont nombreux. Yann a coaché le groupe d’étudiants gagnant avec le film d’animation “Mécanique” et nous en cite quelques uns comme l’aspect technique : “C’est un peu le rendu. Est-ce que la lumière est belle ? Est-ce que le décor est crédible ?” Comme les films présentés sont des animations, les mouvements des personnages sont essentiels pour le jury : “les personnes bougent-ils de manière convaincante ?” poursuit-il, sous la validation de Thomas Renault, professeur en effets spéciaux “par exemple, c’est la façon de donner vie aux machines ou aux personnages“. Les étudiants passent l’année entière à peaufiner leur création. “On peut faire une superbe marionnette mais si on a pas les bons fils et le bon système de commande… Ça ne fonctionnera pas” précise Yann. Le jury va voir ce que l’animateur en a fait, et c’est très important.

Yann Pannetier professeur du groupe gagnant Mécanique. © Simon Botteau
Ensuite il y a les effets spéciaux, c’est à dire tout ce qui est eau, fumée, les objets qui se cassent. Et enfin ce que l’on appelle dans le métier le “compositing”. “Le résultat est joli, mais dans certains moments ou endroits il y a un peu moins de lumière, donc cette phase c’est un peu le vernissage” souligne Yann.
Le dernier critère bien sûr, c’est celui de la bande son. Nous avons rencontré José Vicente, fondateur de Studio des aviateurs. Il travaille sur la bande son des films présentés lors du concours. “Ils nous font une demande et nous on leur fait des propositions. Ce sont les élèves eux-mêmes qui valident les sons” indique José. La bande son comprend la musique mais aussi le doublage des voix.

Familles, professeurs et élèves présents lors de la remise des diplômes et les résultats du jury. © Simon Botteau
Une remise des diplômes en émotion
Après avoir présenté à tour de rôle, devant les parents, les quelques 64 membres du jury et les professeurs leur création au Gaumont Multiplexe de Montpellier durant toute l’après-midi, c’est le moment de célébrer. Tenue correcte exigée au Domaine de Verchant à Castelnau-Le-Lez pour cette soirée importante pour les étudiants de l’ESMA.
Bcp de monde pr la remise des prix au domaine @DeVerchant ! 17 films #animation3D présentés par les étudiants @ESMArtistiques #Montpellier pic.twitter.com/BYhyNpVtsn
— LeNouveauMontpellier (@LeNouveauMtp) 7 septembre 2017
D’abord les résultats du concours, avec en 3ème position ex aequo Petite faim et La boite. La 2ème place est pour Or Bleu. Le sommet du podium sera donc pour Mécanique. Il y a aussi le prix du public, qui revient à Petite faim, pour son superbe film. Les autres productions n’ont pas à rougir et vont sans doute gagner aussi des prix dans d’autres festivals dans les mois à venir. Beaucoup de joie et d’émotion pour les familles au moment de la remise des diplômes.

La joie du groupe étudiants Toulousains qui ont présenté Mécanique lors du concours. © Simon Botteau
“C’est pas fini après la diffusion d’aujourd’hui ! Maintenant il faut défendre son court métrage à l’échelle internationale !”
La dernière étape de ces jeunes créateurs est de présenter leur oeuvre aux 4 coins du monde dans les festivals. “C’est pas fini après la diffusion d’aujourd’hui ! Maintenant il faut défendre son court métrage à l’échelle internationale !” souligne Yann Pannetier. Pour se faire, l’école se charge de déposer des dossiers afin de faire concourir les différentes réalisations.
Autre fait marquant, la Métropole de Montpellier accorde un terrain à l’ESMA sur l’EAI prévue pour l’année 2020. “On aura des studios de cinéma et de tournage, avec un campus de 16 000 m² ! Ce sera l’un des plus gros campus créatifs d’Europe.” nous informe l’équipe enseignante de l’ESMA. L’école sera rejointe par l’IPESAA (école d’arts appliqués), la section jeux vidéo de l’ETPA (école de photo et de game design) et une antenne de CineCréatis, spécialisée dans les métiers du cinéma. Tout ça sent très bon pour les 1400 étudiants qui pourront bénéficier d’un campus exceptionnel.