Lord Esperanza : « Montpellier c’était incroyable ! »
À l’occasion de son passage sur la scène Montpelliéraine, Lord Esperanza nous a accordé une interview. À seulement 21 ans, ce jeune parisien représente le futur de la scène rap française. Avec son album Polaroïd, il diversifie son univers musical et nous montre le rap de demain.
Le Nouveau Montpellier : « Ton nom de scène est Lord Esperanza, tu viens de Paris, à 18 ans tu officialises ta carrière avec la maison de disque Modulor et ton premier album Hors de portée. Puis arrive Polaroïd et Drapeau noir qui t’ont intégré à la scène du rap français. Ça fait un joli parcours, surtout que tu as seulement 21 ans, ça fait quoi d’avoir vécu tout ça en 3 ans ? »
Lord Esperanza : « Bah merci ! Écoute, je crois que je n’ai pas trop de recul sur ça, je travaille beaucoup et j’essaye de faire en sorte que mon travail paye, je suis fier tout simplement. Je rêvais de ce qui m’arrive aujourd’hui, et à force de travail et de détermination, ça commence doucement à porter ses fruits. »
LNM : « Il y a dû avoir un travail en amont, ta carrière en tant qu’amateur a commencé vers quel âge ? »
L.E : « J’ai toujours un peu écrit. On peut dire que ça a commencé vers mes 10 ans. Là, j’ai commencé à écrire des nouvelles, des poèmes, des petits textes avec des rimes. Au collège j’ai commencé à faire des petits clashs avec mes potes à l’internat. Après, j’ai juste continué à beaucoup écrire, j’ai plus ou moins toujours su que c’était ce que je voulais faire parce que c’était la seule chose dans laquelle je m’épanouissais vraiment. »
LNM : « Et du coup ton premier enregistrement c’était avec Modulor ? »
L.E : « Non, c’était bien avant, quand j’ai enregistré mes premiers sons j’avais 13-14 ans je crois. J’ai toujours ressenti le besoin d’extérioriser mes émotions à travers l’écriture, puis via la musique. Ensuite, ça s’est transformé en rap. »
LNM : « Tu as un certain goût du risque, l’instru d’Origine avait été proposée à plusieurs artistes qui l’ont refusé, apparemment trop “casse-gueule”. Pourtant tu l’as accepté et ça a bien marché, tu dois en être fier ? »
L.E : « Majeur Mineur [NDLR : son producteur] l’avait fait écouter à d’autres artistes comme Lomepal ou Caballero, mais ils ne savaient pas trop quoi faire dessus… Et du coup c’est un peu ma fierté de raconter en interview que je me suis posé dessus et que ça a marché, mais je n’ai pas de mérite parce que l’on a une connexion tellement forte spirituellement et musicalement [NDLR : avec Majeur Mineur] que du coup ça marche. »
C’est important de sortir de ma zone de confort
LNM : « On revient à des faits beaucoup plus récents, tu étais sur la scène Montpelliéraine la semaine dernière (samedi 20 janvier) à l’Antirouille, tu en as pensé quoi ? »
L.E : « Montpellier c’était incroyable ! C’était un des plus beaux concerts, voir le plus beau concert, et je suis très heureux que tu en parles parce que c’était vraiment top. Ça fait longtemps que l’on avait pas fait de scènes, on avait fait deux scènes les jours précédant à Paris pour Les Inouis – Printemps de bourges et LE SCRED FESTIVAL. Là, Montpellier c’était vraiment bien. Le public était à l’image de la ville : ensoleillé, épanouit et bienveillant. »
LNM : « Tu as présenté Polaroïd, nous on a adoré Maria. Il s’extrait un peu de la sphère rap brut habituelle, avec plus de notes et des sonorités latines. Est-ce qu’il y a une volonté d’expansion de ton genre musical ? »
L.E : « Oui, j’ai eu l’opportunité de côtoyer des personnes très talentueuses, des compositeurs qui ont vraiment beaucoup de background musical. On a fait appel à 9 musiciens en tout, le pianiste principal [NDLR : Emile Boudghene] c’est lui qui à tout organisé. Il a fait venir des saxophonistes, des bassistes, des percussionnistes… des gens qui travaillent avec des grands artistes. Donc je suis très fier de ce track et je suis content qu’elle vous ait plu. Oui effectivement c’est important de sortir de ma zone de confort. C’est parfois un peu compliqué mais j’essaye de développer mes styles pour ne pas m’enfermer dans un seul. »
LNM : « Aujourd’hui t’as déjà bien percé, quel est ton prochain objectif ? »
L.E : « Non je n’ai pas bien percé, mon objectif c’est de percer justement, c’est de faire en sorte que le grand public me connaisse. Ensuite, c’est de donner de l’espoir aux gens, beaucoup m’envoient des messages en me disant qu’ils croient en leurs rêves grâce à ma musique, qu’ils entament des projets parce que ça leur a donné la force. Il y a même des gens qui me disent qu’ils avaient songé à mettre fin à leurs jours et que ma musique les a aidé. »
LNM : « Tu es fier quand tu reçois ce genre de messages ? »
L.E : « C’est en même temps un peu intimidant. Tu ne sais pas trop ce que tu crées et ce qui fait que les gens se sentent autant touché. Mais en tout cas je suis très fier, ça me fait vraiment prendre conscience du rôle qu’on peut avoir pour certains auditeurs. C’est pour ça qu’à l’avenir je vais continuer de clamer des valeurs qui me correspondent et que j’ai envie de défendre. Des valeurs un peu altermondialistes. Je ne veux pas inciter les gens à s’autodétruire. Fumer des joints, boire de la codéine pour être comme les rappeurs américains c’est cool dans l’image, mais trop dangereux pour la santé. Ce seront des thématiques que j’aborderais dans mon prochain projet. »
Une ville, un freestyle c’est le concept inédit de Lord Esperanza. Guettez bien les réseaux sociaux, celui de Montpellier ne devrait pas tarder… #LordEsperanzaDansTaVille
Dans Un cœur de pierre dans un corps vide, sortit il y a quelques minutes, Lord Esperanza réalise son clip à la manière d’un long métrage, en référence au dernier film de Stanley Kubrick. On vous met le lien juste ici.
Super article, ça fait du bien d’avoir des retours sur des rappeurs qui montent en puissance!
Bonjour,
Merci beaucoup de ton intérêt, ça fait plaisir et ça motive! 🙂
A bientôt