Une journée à l’Open : Triste lundi pour les Français
C’est dans une Arena qui sonnait creux en ce lundi après-midi qu’ont eu lieu la fin des tours de qualification et le début du tour principal de cet Open Sud de France 2015. Déception dans le clan français avec les défaites de Millot, Lokoli, Jankovits et celle de la paire de double Simon-Pouille. Au programme également, l’aménagement du Village Sud de France autour des courts. Enfin, ne manquez pas le début de notre série d’entretiens sur les acteurs de la compétition avec l’interview d’un pion invisible mais fondamental du tournoi : le ramasseur de balle.
En ce lundi après-midi, c’est un public venu peu nombreux qui a assisté à un lundi noir pour le clan français. N’applaudissant qu’à l’occasion de points exceptionnels ou à la fin des matchs, on ne peut pas dire qu’il y avait beaucoup de vie au sein de la dyonésienne enceinte de la Park&Suites Arena. On est bien loin de l’ambiance surchauffée que l’on a connue certains jours de l’Open l’année dernière. Mais nul doute que le public viendra en nombre au fil de la compétition et sera plus actif les jours prochains.
Du côté français, la débâcle
Tout avait bien mal commencé et cela ne s’est pas fini beaucoup mieux… En qualifications, aucun Français ne s’est hissé pour le tour principal. Dès ce matin, c’est Enzo Couacaud qui s’est incliné malgré beaucoup de combativité face au Japonais Taro Daniel (6-4, 4-6, 6-4), tout comme Yannick Jankovits qui s’est incliné sèchement face au Géorgien Basilashvili (6-3, 6-1) en une heure de jeu. À l’entrée du seul double français engagé aujourd’hui sur le Court central, on a repris espoir en voyant Gilles Simon, numéro 20 mondial, s’avancer avec le jeune espoir du tennis français Lucas Pouille. Mais après une heure de jeu, nos attentes ont été douchées par la paire Jaziri-Lopez (6-3, 6-4), et la suite plongea le peu de personnes présentes dans la salle dans une bien triste atmosphère.
On ne jettera pas la pierre pour autant au local de l’étape Vincent Millot. Le 171e joueur mondial, Montpelliérain de naissance, a tout donné et soulevé quelques encouragements de la part du public dans son duel avec l’Allemand Tobias Tamke (n°95). Pour autant, face à un adversaire bien mieux classé, la débauche d’énergie du Français n’a pas suffi (2-6, 6-3, 7-5). Mais ces deux joueurs ont sans conteste livré le plus beau match de la journée. On pourra aussi noter la défaite d’un autre jeune espoir français, Laurent Lokoli, battu sévèrement par Joao Sousa (6-2, 6-4).

Tobias Kamke sort vainqueur d’un combat âpre avec le Français Vincent Millot (Crédit Photo : © Anthony Palumbo)
Pendant ce temps-là, chez les étrangers
Seul francophone rescapé, le Belge Steve Darcis a vaincu l’Italien Fabbiano de façon expéditive et affrontera Marsel Ilhan au premier tour. Dans un match serré et tendu jusqu’au bout, l’Estonien Zopp remporte le duel au sommet de ce dernier tour des qualifications face à la nouvelle pépite allemande Zverev, auteur de performances remarquées au cours de ce week-end de qualifications.
Le vin de la région à l’honneur
Si l’ambiance n’est pas exceptionnelle sur les courts, c’est devant le bar à vin dressé pour l’occasion que nous retrouvons un peu d’animation au Village Sud de France. C’est là où les vignerons de notre région présentent leur cru et font goûter (avec modération !) leur breuvage au public conquis par autant d’exhaustivité et de qualité. La présentation a été accompagnée par la présence de deux robots qui sont venus discuter avec les invités, un peu surpris, il faut le dire, par la gouaille de ces automates. À peine le temps de déguster un verre qu’il faut repartir pour voir le match entre le fantasque Dustin Brown, autant connu pour sa coupe de cheveux que pour son jeu teint de folie, et le Polonais Janowicz, demi-finaliste l’an dernier et vainqueur en trois sets.
C’est alors que se trame une étrange chorégraphie sur le court avec le changement de ramasseurs de balle. Intéressons-nous à ces acteurs de l’ombre qui œuvrent eux aussi au bon déroulement du match et du tournoi. C’est Thomas, 14 ans et joueur de tennis depuis huit ans, qui a répondu à nos questions.
Le Nouveau Montpellier : Comment as-tu été sélectionné pour le tournoi ? Quels étaient les exercices demandés ?
Thomas : Il y a eu plusieurs sélections. Notamment une sélection à La Grande-Motte, une sélection qui a été plutôt difficile, il fallait bien s’entraîner avant. Il y avait pas mal d’exercices d’endurance au cours de cette session avec une demande de la part des responsables d’effectuer des gestes types du ramasseur de balle tels que les « roulés » par exemple. On a été 36 à être sélectionnés pour ce tournoi.
Pourquoi avoir voulu être ramasseur de balle ?
Déjà, on rencontre pas mal de joueurs, de bons joueurs. Mais ce qui est important c’est aussi d’être « en équipe » avec les autres ramasseurs de balles. On va avoir des affinités qui se créent, on devient amis et on s’amuse bien. C’est aussi pour ça que j’ai voulu être ramasseur de balle.
Comment cela se passe-t-il pour être sélectionné en tant que ramasseur de balle en demi-finales et en finale ?
Il faut vraiment se donner à fond toute la semaine et ne jamais compter ses efforts ! On est tout le temps évalué sur nos actions à chaque rotation, nos responsables le marquent sur une fiche et débriefent le soir pour savoir qui a été bon et qui ne l’a pas été. Cela joue sur la sélection pour les matchs suivants avec une répartition entre le Court central et le Court n°1. Si on a fait un bon jeu, une bonne rotation, on va sur le Court central. Sinon, on va sur le Court n°1. En gros, on fait cinq à six matchs par jour. C’est assez physique, il faut vraiment être concentré.
Le contact avec les joueurs doit être quelque chose de particulier. Comment le ressens-tu ?
Je suis trop heureux ! Après, certains viennent nous parler, d’autres moins, mais la plupart des joueurs sont sympas et c’est super d’être aussi proche d’eux. Parce que peu de personnes ont la chance de faire ça et de les approcher d’aussi près.
(Crédit photo de Une : © Théo Combes)