Les Dimanches du Peyrou : le marché montpelliérain fête ses un an !
Depuis sa création par Camille Cattan il y a un peu plus d’un an, le marché du Peyrou attire de plus en plus de monde. Organisé tous les dimanches sur la place du Peyrou, il est devenu, au fil des semaines, une douce habitude pour les Montpelliérains. Il commence à avoir de l’allure et les plus assidus y font régulièrement d’excellentes affaires !
Inutile d’y venir à la fraîche, puisque les vendeurs sortent leur marchandise tranquillement aux alentours de 8 heures. À ce moment-là, souvent, seuls quelques exposants déballent, d’autres chinent, tandis que la plupart traînent à la buvette et discutent devant un café. On s’y raconte les histoires de la semaine. C’est un marché qui fonctionne comme n’importe quel autre marché, avec ses abonnés et ceux qui alternent ou ne viennent, qu’une fois de temps en temps, d’un département voisin, et même de plus loin encore. La météo tient un rôle de premier plan dans le taux de participation des exposants.
Aujourd’hui, c’est assez dense de ce côté-là et à peu près toutes les spécialités y sont représentées. Pas mal de bouquins et vieux papiers. Des tableaux aussi. Visiblement, les peintres régionaux ont la côte. Bijoux, horlogerie, objets de vitrine, ethniques, textiles, photographies, appareils technologiques , scientifiques, luminaires, publicité, design et vintage… et il peut y avoir, comme n’importe où, quelques bonnes surprises.

Les gens se retrouvent à la buvette dans une ambiance conviviale (Crédit photo : © Aurore Dripaux)
Et puis quelques brocs de l’ancienne école, pas tout jeunes, des purs et durs, des vrais de vrais, qui rechignent encore un peu, à aligner leur articles, bien proprement sur des tables. On y voit assez peu de mobilier ancien traditionnel, d’époque ou de style, commodes, armoires, bureaux… Lorsque c’est le cas, dans les « journées continues », par exemple, les prix annoncés sont de véritables embellies pour les chineurs. Certains viennent de loin et il faut que ça parte.
Les efforts des uns et des autres pour présenter des articles propres sont évidents. Dans l’ensemble, les stands semblent répondre à la demande d’une certaine clientèle, plutôt jeune et branchée, prête à craquer un peu mais pas trop non plus. Quelques marchands, artistes dans l’âme, font preuve d’une imagination débordante, autant en ajoutant leur touche personnelle sur des objets invendables « dans leur jus », que dans leur mise en situation. Il faut que ça interpelle, le plus possible.
Les marchands de ferraille et autres arts populaires, ont ajouté à leur inventaire, luminaires de bureaux et d’atelier et mobilier industriel, tube d’acier, tôle pliée et tôle perforée. Les marchands de bois font pas mal dans le classeur, meubles à tiroirs, comptoirs et autres mobiliers de collectivités ou de magasins. Aluminium, métal chromé ou laqué, plastique, plexiglas, résine, formica, contreplaqué, osier et bambou prédominent. Les textiles aux motifs joyeux et aux couleurs vintages ont gagné du terrain sur les boutis provençaux et couvertures piquées dont raffolaient les générations précédentes.

(Crédit photo : © Aurore Dripaux)
Les clients arrivent tard mais ont l’air acheteurs. Il fait beau. Pas trop chaud, pas trop de vent. Toutes les conditions sont réunies pour faire rentrer quelques sous. Les marchands sont souriants. Les clients aussi. À la buvette, les clients de la table voisine nous parlent d’un temps que les moins de vingt ans, ne peuvent pas connaître : les Arceaux ! C’était le bon temps.
Le monde change
Pourquoi a-t-il fallu attendre si longtemps pour que Montpellier ait enfin, comme toutes les autres grandes villes de France, un vrai marché hebdomadaire réservé aux professionnels de l’antiquité-brocante ? Cela reste une énigme. Dans notre département, ce secteur d’activité, en a énormément souffert. Les rangs se sont clairsemés, même si ce n’est pas l’unique raison.
Le monde change, tout simplement. Et ce métier-là comme le reste. Internet a modifié nos vieilles habitudes. Pourtant, rien ne remplacera la chine sur le terrain, la possibilité de pouvoir toucher, examiner, soupeser, négocier. Sans parler du rapport qui s’établit avec le marchand.
À en croire les sourires, les regards, et l’atmosphère générale du marché, les Montpelliérains ne pouvaient rêver meilleur cadre pour leur brocante du dimanche.