Les Ours Molaires font leur Comedy Club
Les Ours Molaires, c’est une troupe de théâtre d’improvisation. Mais parce que c’est une troupe qui aime à se donner des défis, ils ont décidé de faire une soirée sketchs vendredi 9 mai à la Maison pour Tous George Sand, à 21h. C’est leur Ours Molaires Comedy Club.
Ils ont dû écrire leurs textes, les mettre en scène, les retenir… Voilà qui les change de l’impro, mais qu’est-ce qui leur a pris ? La réponse unanime a été qu’ils voulaient « sortir de la zone de confort ». Comme il est étrange pour les non pratiquants de l’impro, qui sont toujours impressionnés de voir une saynète se former sous leurs yeux à partir de quelques mots, d’imaginer que celle-ci peut être une zone de confort de laquelle ils veulent sortir. Ils ont prévu des sketchs seuls ou en duo, de quoi varier sur scène.
Pour mieux comprendre tout ce que cela a impliqué pour eux, il suffit d’aller leur demander directement. Ils seront 10 sur scène, chacun connu par leur surnom qu’ils ont sur leur maillot : Mendosa, Drawer, Tetsu, La Flèche, Crabman, Orphée, Thy, Moody, Guian, Paka, Sauveur et Zaow. Six d’entre eux ont répondu à quelques questions.

Mendosa (Crédit Photo : © Thibault Laborde, Studio M2M)
Le Nouveau Montpellier : Pourquoi avoir eu envie de changer pour faire des sketchs ?
Mendosa : « On favorise les matchs sur scène mais on fait aussi des soirées entre nous où on cherche de nouveaux concepts. Là c’est une idée qu’on travaille depuis septembre pour avoir le temps d’écrire nos sketchs. »
Ce que confirme Crabman : « On essaye toujours de proposer des nouveautés pour notre public, l’impro on pourrait dire que ça change tout le temps, mais en pratique quelqu’un qui vient tous les mois peut finir par se lasser. C’est pourquoi tenter quelque chose de nouveau peut amener de la fraîcheur de temps en temps. »
Paka en rajoute une couche : « On fait deux ou trois soirées un peu spéciales par an avec les Ours Molaires, pour sortir un peu du cadre protocolaire du match d’impro. »
Pour Drawer, il s’agissait de tester l’écriture : « Il n’y a pas eu d’unanimité sur l’idée, certains avaient peur parce que quand c’est écrit il faut assumer, la vanne tu l’as testée et approuvée. »
La Flèche est de cet avis également : « Je pense tout d’abord que ça a été un défi qu’on s’est tous lancé ! Pourquoi on n’écrirait pas nous aussi des sketchs ? De voir si on en était capable… »

Paka (Crédit Photo : © Ours Molaires)
Se lancer, la question s’est posée pour certains…
Paka : « J’ai toujours regardé et même parfois joué des sketchs de gens que j’adore comme Eric & Ramzy ou Les Robins des Bois, et cet aspect du théâtre m’a toujours un peu attiré. Par contre, sans cette opportunité, je ne pense pas que j’aurais un jour sauté le pas. »
Zaow : « En fait ça ne me serait même jamais venu à l’idée de faire de l’humour moi-même. J’ai hésité très longtemps avant de me lancer. En fait ça s’est fait assez vite ces dernières semaines, et c’est beaucoup grâce aux autres Ours qui m’ont donné des retours positifs sur mes idées, m’ont beaucoup aidée à structurer mon sketch et à le faire devenir ce qu’il est. »
Quelles difficultés avez-vous rencontrées à l’écriture?
Crabman : « On se rend compte que ça prend beaucoup plus de temps et d’investissement qu’un spectacle d’impro, le plus difficile pour moi a donc été de trouver le temps de me poser et travailler sérieusement sur le sketch. »
Des difficultés importantes pour Paka : « L’écriture a été un vrai calvaire, et pourtant je suis chanteur dans un groupe donc j’écris mes textes, je fais de la bande dessinée donc j’écris mes scénarios, je ne suis pas le dernier pour faire de la vanne à foison, mais là, ça a vraiment été dur. Je ne sais pas, une sorte de blocage débile. Je trouve ça extrêmement dur de se rendre compte que ce que j’écrivais valait quelque chose, ou pouvait provoquer une réaction face à un public. »
La Flèche : « Pour ma part, les difficultés que j’ai eues ont été de raccorder entre elles toutes les idées que j’avais eues, afin d’en écrire une petite histoire sur le thème que j’ai choisi ! »
Mendosa a eu le même souci : « Trouver un fil conducteur… J’ai choisi la forme stand-up, j’avais de la matière mais il fallait un fil. Quand on écrit on veut que ça soit parfait. En impro, ce qui fait rire, c’est le comique de situation, parfois involontaire. »

Drawer (Crédit Photo : © Thibault Laborde, Studio M2M)
Drawer, tu bénéficiais dans cet exercice d’un avantage avec ton one-man show que tu fais tourner depuis près d’un an ? (« Je fais peur aux gens », prochaine date le 14 mai)
Drawer : « J’ai pu m’aider des vidéos faites de mes prestations pour m’améliorer. J’ai aussi une grosse culture en matière de one-man show, je les regarde tous. »
Mendosa souligne d’ailleurs que Drawer leur a fait part de son expérience « Il nous a fait un cours sur les sketchs. 80 % du sketch, on l’a fait seul, et le reste c’est en présentant aux autres que ça a été modifié, ça donne des pistes. »
Les Ours se sont assurés des retours respectifs. Quelle importance cela a eu ?
La Flèche : « Les Ours sont une troupe, on a toujours travaillé ensemble, en équipe. Donc pour moi c’était essentiel d’avoir leur retour. Comme en impro. Afin de progresser. Ça permet aussi de prendre du recul sur notre travail. »
Crabman : « Je pense qu’on s’est tous demandé à un moment “Est-ce que ce que j’ai fait c’est drôle ?”, c’est là que le retour des autres est si important. »
C’est une question que Paka s’est également posé : « J’imaginais très bien que ceux avec qui on partage des références me suivraient facilement dans mon humour, mais l’avis des autres était bien plus important. J’ai un style d’humour plutôt absurde, donc l’avis de gens qui n’en regardent pas ou que ça ne touche pas était peut être plus pertinent même. Si ça fonctionne sur eux, c’était gagné. »
Zaow : « C’est rassurant de voir les autres rire à ce qu’on a préparé. »
Drawer : « Avec l’expérience que j’ai, j’ai essayé d’aider côté mise en scène et rythme. Tous ont apporté leurs vannes mais il faut du rythme, c’est ce qu’on a travaillé en collectif. »

La Flèche (Crédit Photo : © Thibault Laborde, Studio M2M)
Les Ours Molaires se sont montrés consciencieux dans la mise en œuvre de leur défi et pensent produire un spectacle de qualité, mais le public dans tout ça ? Comment va-t-il accueillir votre travail ?
Zaow : « Je pense que le public est avant tout curieux de voir ce que ça peut donner. Je pense qu’ils peuvent venir les yeux fermés vendredi, il y a vraiment des productions de qualité ! »
Paka : « C’est une date unique, donc je pense que ça peut plaire, surtout que les sketchs sont quand même vraiment de bonne qualité pour ce que j’ai vu des Ours, donc je ne me fais pas de soucis. Après si ça ne plaît pas… C’est une date unique donc on ne prend pas trop de risques non plus. »
La Flèche : « Le public a toujours été là quand on faisait des choses bien, ou quand on faisait des choses un peu moins bien. Je pense qu’il nous suivra. »
Crabman : « Notre public change pas mal mais il nous connaît, nous et notre humour, je pense que chaque sketch représente assez bien l’humour de celui qui l’a écrit. Le public y reconnaîtra ce qu’il aime chez les Ours. »
Plus personnellement, pour chacun, on sent quand même de la tension…
Mendosa : « J’ai plus peur que pour de l’impro car c’est un nouvel exercice, j’ai autant de crainte que d’envie. »
Crabman : « Là on sort totalement de l’impro donc on verra. »
Paka : « J’ai pas mal de potes qui viennent, du coup pression, pression, pression ! »
Zaow : « Je m’attends au tournant de mon propre culot. »
La Flèche : « Je sais que moi je m’attends au tournant en tout cas. Si le public pouvait rigoler ca serait mieux ! »
Le mot de la fin de Paka : « Venez nombreux ! »
Infos pratiques :
Vendredi 9 mai, 21h, ouverture des portes à 20h45
Entrée : 5€
Maison pour Tous George Sand, 25 bis avenue Saint André de Novigens, Montpellier
(Crédit photo de Une : © Thibault Laborde, studio M2M)