Marathon de Montpellier : Une quatrième édition record
Les habitants l’auront constaté : ce dimanche 13 octobre 2013 se déroulait la quatrième édition du marathon de Montpellier, rassemblant près de 6 000 sportifs.
Cette année, les organisateurs de la course avaient recentré le parcours afin de traverser « des quartiers animés et touristiques de la ville ». La foule était au rendez-vous, tout comme le beau temps : tous les ingrédients étaient donc réunis pour passer une belle matinée. Et ce fut réussi. Près de 6 000 personnes se sont retrouvées ce dimanche pour boucler les 42,195 kilomètres de la course, en individuel (1 000 participants au départ) ou en équipe relais (5 000 joggeurs par équipes de deux ou six).
Passées les longues minutes d’attente avant le départ, où se mêlaient l’envie d’en découdre et l’appréhension, le départ de la course individuelle a été donné à 9h pétantes en présence de Madame le Maire et de Romain Barras, champion d’Europe de décathlon. Dans la foulée, une ballade de « découverte de la marche nordique » était proposée par le Montpellier Athlétic Méditerranée, en faveur de la prévention de la sédentarité. À 9h30, ce fut au tour des relayeurs de s’élancer.
L’avantage avec les courses qui forment des boucles, comme celle-ci, est le fait de pouvoir voir les coureurs à différents endroits. Les familles pouvaient donc suivre leurs héros du jour (souvent à vélo) et, pour ceux qui ne venaient que pour la beauté du sport, cela permettait à la fois de suivre la tête de course et de la partager avec tous ceux qui souhaitaient seulement se jauger sur la distance mythique qu’est celle du marathon.
Après 45 minutes de course, Hrioued Alaa passait en tête le kilomètre 12, avec plus de trois minutes d’avance sur ses poursuivants. Bien qu’il fasse très bonne impression à ce moment-là, il craquera finalement au kilomètre 39 pour ne terminer que huitième. Chez les femmes, la course, bien moins tactique, était déjà jouée : Immaculaté Chemutai, largement au-dessus du lot, faisait cavalier seul.

Passage sous les arceaux pour la première femme
Après avoir zigzagué au travers des quartiers Boutonnet et Aiguelongue, le parcours longeait les rives du Lez à travers le parc Méric.

Central Park, euh… Parc Méric
La mi-parcours se trouvant sur les berges de la rivière, les équipes en relais de deux s’y transmettaient la puce servant de relais officiel. S’en suivit deux longues lignes droites pour traverser les Beaux-Arts puis les Aubes. C’était alors l’occasion de voir un des changements de relais pour les équipes de six.

Lors de la transmission du relais, le bracelet (sur lequel était la puce) devait être mis à la cheville gauche
Après un tour dans le quartier Millénaire, le tracé tournait autour de la place de l’Europe. A deux kilomètres de l’arrivée, avec la lumière éclatante du soleil, on passait surement à l’un des plus beaux endroits de la boucle.

Les coureurs passaient dans un sens puis dans l’autre le long des berges avant de se diriger vers l’arrivée
Après avoir vu passer les premiers athlètes de manière assez éparse, de plus en plus de coureurs déboulaient vers l’arrivée alors que toutes les catégories étaient mélangées. Ensuite, c’était enfin la délivrance sur la place qu’ils avaient quittée quelques heures plus tôt.
Chose rare, les organisateurs ont tenu à attendre la majorité des coureurs pour le podium. Les 15 premiers dans les catégories homme et femme étaient appelés sur le podium, à côté de l’arrivée, sur la place de la Comédie. Au final, c’est Habib Mosbah qui s’imposait chez les hommes en 2h28’12, lui qui a déclaré avoir « pris un départ prudent » et avoir fait une « course sage ». Chez les femmes, Immaculaté Chemutai s’imposait sans l’ombre d’un doute en 2h49’05 avec le 16e temps au skratch ! Après un discours de Joël Abati, élu au Conseil Régional du Languedoc-Roussillon, l’organisation a saisi l’occasion de parler de la prochaine édition, en riant : « On souhaite concurrencer New-York et Barcelone. L’objectif est de proposer un parcours plus plat, donc plus rapide. Éventuellement en partant du Peyrou, en traversant la vieille ville puis en se dirigeant ensuite vers la mer avant de mettre en place un retour en Tram ». Est-ce que ce changement vaut le coup pour gagner quelques minutes au chrono ? On vous laisse juger.
Rencontre avec Immaculaté Chemutai
Nous avons ensuite eu l’occasion de nous entretenir (en anglais, of course) avec la jeune ougandaise (née en 1987), vainqueur du marathon de Montpellier 2013 et quatre fois championne de son pays : Immaculaté Chemutai.
Elle nous a raconté son quotidien de coureuse professionnelle : « Je passe trois mois à l’étranger où j’enchaîne des courses avant de rentrer un mois dans mon pays pour me consacrer à l’entrainement. Et ainsi de suite. Durant les périodes hors de mes frontières, je fais plusieurs courses par mois. Par exemple, la semaine dernière, j’ai gagné le marathon de Lyon en une minute de moins que cette semaine. Je cours de nouveau dans deux semaines, mais je ne sais pas encore quand. Je laisse mon agent décider. Lors d’une course comme celle d’aujourd’hui, je gagne environ 1 500€ et l’organisation prend aussi en charge l’hébergement et le trajet. Pour cela, je me suis entrainée quasiment sept jours sur sept et je fais de nombreux sacrifices. J’ai déjà couru les championnats du monde mais j’y ai été blessée. Le marathon le plus prestigieux que j’ai remporté est celui de Khon Khaen, en Thaïlande, mais pas encore un comme ceux de Boston, New-York ou Berlin. Pour cela il faudrait que je batte mon record qui est actuellement de 2h35 ». C’est tout le mal que l’on te souhaite, Immaculaté ! Promis l’année prochaine on s’entraîne et on te suit… En vélo !