MHB-PSG (32-31) : Montpellier met fin à l’invincibilité de Paris
Le MHB a réalisé le match parfait pour s’imposer face au Paris SG (32-31). Au terme d’une rencontre électrique, le MHB aura mené la rencontre de bout en bout en réussissant à étouffer la meilleure attaque européenne. Les héraultais ont infligé à Paris leur première défaite de la saison toutes compétitions confondues et préservent ainsi un semblant de suspens dans la course au titre de champion en revenant à la 2ème place au classement.
Contrairement à l’année dernière où Paris devait s’imposer à tout prix pour espérer remporter le titre, la rencontre du jour était moins décisive à ce moment de l’année. « Ils avaient moins de pression ce soir» confessa Michael Guigou, presque pour s’excuser, en sirotant une pression lors de la conférence de presse. Alors que Montpellier restait sur deux revers consécutifs (dans le derby face à Nîmes en championnat et à Szeged en Champion’s League), la dynamique parisienne était tout autre. Les parisiens venaient de battre leur bête noire et finaliste de la dernière coupe d’Europe Veszprem il y a quatre jours. Sans aller jusqu’à dire que la victoire de ce soir ne signifiait rien, peut-être que l’enchaînement des matchs et le caractère moins décisif de la rencontre a pesé dans les têtes adverses.
Le fait du match : Vincent Gérard surclasse Omeyer
Claude Onesta avait estimé que le salut de Montpellier passerait par une grande partie de son gardien, pas très en réussite depuis le début de la saison et il avait raison ! Avec 19 arrêts à son actif contre 10 pour Omeyer, celui qui est arrivé à l’intersaison en provenance de Dunkerque a justifié son transfert.
Une ambiance des grands soirs
Après une arrivée du ballon du match un peu spéciale, la présentation des joueurs a tenu toutes ses promesses et permettait de réchauffer une Arena qui, comme souvent, a mis beaucoup de temps à se remplir. La réaction à l’annonce des joueurs parisiens était mitigée. Alors qu’Omeyer et Abalo étaient les joueurs les moins conspués, c’est sans aucun doute Nikola Karabatic qui a cristallisé la rancœur du public montpelliérain. Nikola qui, privé de son frère blessé au pouce ce dimanche, débutait la rencontre sur le banc car légèrement touché au coude. Alors que les premières attaques parisiennes laissaient craindre une trop grosse appréhension de Hansen avec une défense à plat face à lui, des actions individuelles permettaient aux joueurs du MHB de provoquer des «2 minutes ». Ils faisaient alors plus que de se défendre. Avec un 3/3 de Gajic et un Fabreguas trouvé facilement en position de pivot, le MHB menait encore 6-5 après dix minutes ; un moindre mal.
Vincent Gérard tenait lui la dragée haute à Omeyer (11 arrêts à 9, à la pause) en mettant en échec à plusieurs reprises Barachet et un Nikola Karabatic, sifflé à chaque ballon touché. Après avoir mené 10 à 7, le MHB a vu Paris revenir au score grâce à de nombreuses montées de balles rapides signées « Noka » Serdarusic , le nouveau coach parisien délogé d’Aix en Provence pour aider les parisiens dans leur quête au graal européen. Après encore quelques parades de haute volée de Gérard, Montpellier regagnait les vestiaires en tête 15-14 et ce sans le moindre but de Hansen, meilleur joueur du monde en 2011 !
Bonnefond se réveille
Pourtant très en retrait par rapport à ses partenaires en première mi-temps (1/5 à ce moment là), Bonnefond rentrait de la meilleure des façons dans la seconde mi-temps en inscrivant les quatre premiers buts de son équipe et la plaçait alors sur de bons rails (19-16, 35’). En face, Hansen et Karabatic continuaient d’alterner (on ne les a quasiment pas vu en même temps sur le terrain ce soir) et à voir la réaction de Karabatic pour son deuxième but, on voyait bien que les parisiens commençaient à craindre pour leur peau. Mais c’est bien Montpellier qui faisait la course en tête et Dolenec haranguait la foule lors des temps morts (22-19). Rien n’allait plus alors pour les visiteurs. Omeyer, peu en verve, sortait de son plein gré tandis que, tout un symbole, Karabatic s’écroulait en tentant une interception pendant que Toumi, pas très tranchant du reste, alignait le gardien remplaçant parisien (28-25 à moins de dix minutes du terme du match).
Un money-time crispant
A gauche de l’attaque bleue, Michael Guigou, dont on a appris récemment la prolongation après une période de flou, faisait passer un sale moment à Abalo et Diego Simonet. Ce dernier était dans un très bon soir en attaque. Quand Serdarusic prenait son dernier temps mort à 31-29, à deux minutes du buzzer, l’Arena était en fusion. Alors que Paris avait réussi à recoller au score, les montpelliérains ont finalement eu la balle de match en main… et n’ont pas laissé passer leur chance. Un dernier penalty gratté par Dolenec et c’est Mackovsek qui crucifiait Omeyer entré en jeu pour ce moment décisif. Une dernière attaque parisienne brouillon, durant laquelle Guigou écopait d’un carton rouge. S’en suivi, un suspens qui montait crescendo jusqu’à la délivrance sur un coup-franc tiré dans le mur par Mikkel Hansen. Au coup de sifflet final, ce sont tous les joueurs qui se sont jetés sur le portier international, recrue estivale du MHB, Vincent Gérard tant celui-ci fut immense durant toute la partie.
A confirmer maintenant
Sur le parcours chaotique de son équipe, Canayer déclara qu’« [ils] n’avaient pas la prétention de gagner tous les matchs contrairement à Paris dont c’est l’objectif annoncé. On joue tous les trois jours avec beaucoup de jeunes joueurs. C’est dur d’être tout le temps à 150% ». Cela pourrait apparaître comme une pique à l’appétit affiché des nouveaux riches parisiens mais c’est surtout une manière de calmer les ardeurs des observateurs après ce succès de prestige. Une manière de demander confirmation à ses joueurs aussi. A suivre dès dimanche avec la réception de Dunkerque en quart de finale de la Coupe de la Ligue si Championnat et Coupe d’Europe ne suffisaient pas !
Compositions et statistiques :
D1 8ème journée – Parc & Suites Arena – 8500 spectateurs.
Montpellier AHB : Gerard Vincent (19 arrêts) – SIFFERT Arnaud – ESTEKI Allahkaram – SIMONET Diego (5/6)– COSTA Jose – DOLENEC Jure (3/8) – GUIGOU Michael (1/3)– GABER Matej (1/1) – TOUMI Aymen (6/8)– BORGES Felipe –BONNEFOND Baptiste (0/1)– FABREGAS Ludovic – MACKOVSEK Borut (2/2) – GAJIC Dragan (5/9). Entraineur: CANAYET Patrice
Paris HB : ANNONAY Patrice (1 arrêt)– VORI Igor (2/3) –BARACHET Xavier (4/9)– OMEYER Thierry (10 arrêts)– GUNNARSSON Robert – ABALO Luc (3/3) – HANSEN Mikkel (6/11) – NARCISSE Daniel (6/7) – HONRUBIA Samuel (1/) – M’TIMA Jeffrey (3/7– KARABATIC Nikola (3/8)– MOLLGAARD Henrik (2/3) – KONKOUD Benoit – ONUFRIYENKO Sergiy. Entraineur Zvonimir SERDARUSIC.
Statistiques détaillées : ici.
(Crédit photo de Une © Patricia Glorion)