MHR-SF (23-3) : Les Cistes reprennent leur marche en avant
En clôture de la 6e journée, le Montpellier Hérault Rugby avait à cœur de se reprendre après une défaite rageante à Chaban-Delmas contre Bordeaux-Bègles. C’est chose faite avec une victoire à l’Altrad Stadium (23-3) face à un Stade Français brouillon dans le jeu mais toujours aussi solide en défense. Performant en touche et en mêlée, les Montpelliérains se sont appuyés sur leurs avants pour aller chercher une victoire non bonifiée.
Montpellier aime décidément bien recevoir le Stade Français. Les Franciliens n’ont plus gagné sur la pelouse des Héraultais depuis 2008, époque où Montpellier n’était pas encore un prétendant au Bouclier de Brennus. Cette journée s’annonçait pourtant compliquée pour le MHR face à des Parisiens chauffés à blanc par leur retentissant exploit face aux galactiques de Toulon à Mayol. Les Cistes s’avançaient également sans leur ouvreur international François Trinh-Duc, légèrement blessé contre Bordeaux et préservé par le staff montpelliérain. Toutefois, l’ambition demeurait identique : gagner, pour ne pas se laisser distancer dans ce Top 14 toujours aussi serré et faire plaisir aux supporters venus en nombre.
Une entame héraultaise solide face à un bien pâle adversaire
Dans un Altrad Stadium bien rempli, ce sont les Montpelliérains qui se mettent tout de suite en évidence avec une bonne entame de match récompensée par trois pénalités (6′, 11′, 36′) transformées par le chouchou du public : Benoît Paillaugue. Les hommes de Fabien Galthié tiennent le cuir et dominent un Stade Français inoffensif au cours d’un match tactique où la défense prend le pas sur l’attaque, réduisant les occasions d’essai de part et d’autre à peau de chagrin. Toutefois aidés par une conquête consistante et une touche exceptionnelle tout au long du match, les Héraultais inscrivent un essai mérité par l’intermédiaire du deuxième ligne Sitaleki Timani au terme d’un ballon porté rondement mené (40′). Les coéquipiers de Fulgence Ouedraogo profitent alors de l’infériorité numérique du carton jaune adressé deux minutes plus tôt au Parisien Taulafo pour un plaquage haut et sanctionnent une équipe parisienne apathique juste avant la mi-temps (16-0).
Cette première mi-temps a été marquée par le pragmatisme des joueurs montpelliérains avec des points marqués à chaque incursion dans le camp adverse grâce notamment au serial-buteur Paillaugue, auteur d’un 4/5 au pied. À noter également leur très bonne défense face aux quelques offensives parisiennes, comme en témoigne la bonne performance de Pierre Bérard au cours de ce premier acte. En face, les hommes de Gonzalo Quesada peinent à développer leur jeu en abusant des chandelles et autres coups de pied de dégagement et semblent asphyxiés par l’emprise de leurs adversaires. Les Franciliens ne peuvent regretter qu’une occasion franche (32′) gâchée par un en-avant de Bosman. Mais le bilan est médiocre et ils rentrent au vestiaire sans le moindre point inscrit.
Des velléités offensives mises à mal par les défenses
La seconde période voit les Parisiens revenir dans le match avec de biens meilleures intentions concrétisées par le concurrent de Trinh-Duc au poste d’ouvreur international, Jules Plisson, avec une pénalité dès l’entame (43′). Cependant le Parisien de 23 ans n’était visiblement pas dans son assiette en cette douce soirée de septembre, comme l’illustre sa pénalité manquée (49′) ou encore un en-avant grossier (60′). Le jeune ouvreur a eu visiblement du mal à se remettre de sa très bonne performance à Mayol où il donna la victoire à son équipe. À son image, cette deuxième mi-temps est pour le moins insipide. Tour à tour, le Stade Français Paris et le Montpellier Hérault Rugby se lancent dans des attaques vaines et brouillonnes puisque gâchées par de trop nombreuses approximations ou des défenses bien en place.
L’arbitre de la rencontre M. Cardona est obligé de sévir à de nombreuses reprises, hachant malgré lui une seconde mi-temps bien terne. Il sanctionne les erreurs de mains, accordant des mêlées pour l’une ou l’autre équipe sans que l’une ne prenne l’avantage en terme de points.
Après avoir laissé passé l’orage francilien, le MHR remet la main sur le ballon et pousse dans les dernières minutes afin d’inscrire un nouvel essai qui les mettrait définitivement à l’abri. Les occasions se succèdent dans la défense parisienne sans que les Bleus et Noirs n’arrivent toutefois à trouver la faille. Tulou croit inscrire l’essai salvateur qui permettrait aux Héraultais de croire au bonus offensif mais ce dernier est logiquement refusé puisque Bosman aplatit avant le troisième ligne samoan (70′). Montpellier continue son effort pour marquer, soutenu par un public jusque-là un peu endormi, et finti par faire craquer une deuxième fois les coéquipiers de Sergio Parisse avec l’expulsion temporaire de Zhvania pour un ballon porté écroulé (78′). Puis à la suite de l’action, M. Cardona récompense la mêlée montpelliéraine par un essai de pénalité qui fait se lever le public de l’Altrad Stadium une dernière fois (82′). Comme un symbole, c’est Nagusa pourtant peu en réussite au cours de ce match, qui marque la transformation comme un pied de nez à la défense parisienne dont il ne trouva jamais la faille.
Montpellier s’impose face à un concurrent direct, mais surtout ne perd pas de points à domicile comme ce fut le cas lors de l’ouverture du championnat face au Racing-Métro et se rassure après la défaite à Bordeaux. Le MHR monte sur le podium du Top 14, rappelant s’il le fallait à ses adversaires qu’il faudra bien compter sur lui dans l’optique des phases finales.
Composition des équipes :
Montpellier
1 Nariashvili (Leleimalefaga 73′) – 2 Ivaldi (Géli 54′) – 3 Mas (Coria 60′) – 4 Donnelly (Privat 52′) – 5 Timani (Tchale Watchou 60′) – 6 Ouedraogo (cap) – 7 Battut (Tulou 50′) – 8 Mowen – 9 Paillaugue (Pélissié 62′) – 10 Selponi – 11 Fall – 12 Olivier – 13 Tuitavake – 14 Nagusa – 15 Bérard
Stade Français
1 Taulafo (Van Der Merwe 48′) – 2 Semperé (Zhvania 71′) – 3 Kubriashvili (Oléon 65′) – 4 Pyle – 5 Flanquart (Gabrillagues 65′) – 6 Lavalla (Garrault 71′) – 7 Nicolas – 8 Parisse (cap) – 9 Tomas (Dupuy 60′) – 10 Plisson – 11 Ione – 12 Bosman – 13 Doumayrou (Vuidravuwalu 60′) – 14 Arias (Inu 71′) – 15 Sinzelle
(Crédit photo de Une : © Théo Combes)