MHSC-FCNA (1-1) : Des regrets malgré tout
Une semaine après la défaite chez des Girondins retrouvés (2-0), le MHSC recevait Nantes pour le compte de la 12e journée de Ligue 1. Dans un stade de la Mosson bien dégarni, une réaction était attendue face au surprenant promu Nantais. Et c’est bien de réaction dont il a fallu faire preuve.
À nouveau programmés le dimanche après-midi, les Montpelliérains étaient attendus au tournant après deux défaites consécutives en Championnat. La belle victoire 5-1 face aux Lyonnais semble déjà bien loin, et avec trois buts encaissés et zéro marqué en deux matches pour aucun point au compteur, le MHSC ne peut se permettre un nouveau faux pas. Les Nantais, quant à eux, se présentent avec l’étiquette de surprise, un promu enLligue 1 qui joue au ballon, qui marque des beaux buts, gagne des matches couperets et se place dans le premier quart du tableau. Les conditions de jeu étaient bonnes, la pelouse parfaite, et malgré le peu de spectateurs, la cause des Ultras s’est fait entendre.
Montpellier conquérant
Conscients de leur situation, les joueurs de Jean Fernandez étaient remontés à bloc dès l’échauffement. L’implication se ressentait et la rentrée aux vestiaires 5 minutes avant les Nantais annonçait peut-être un discours d’avant-match musclé. Décimé en défense avec les absences de Bocaly, Tiéné et Hilton, le MHSC présentait une équipe remaniée. Un schéma en 4-3-3 évolutif en 4-1-4-1 pour entamer le match, une charnière Mézague-Congré, El Kaoutari qui colmate à gauche comme souvent et Jebbour à droite pourtant expulsé pour un vilain geste la semaine passée à Chaban-Delmas. Du côté des jaune et vert, Michel Der Zakarian avait opté pour un 4-2-3-1, bien en place, rodé. Le plan était clair, contenir les assauts et profiter des contres pour placer une banderille.
L’entame de match est totalement héraultaise, et croyez-le ou non, mais c’est Cabella, l’insaisissable meneur montpelliérain qui allume les premières mèches. Un slalom dans la surface et une frappe à l’entrée de celle-ci en cinq minutes permettent à Riou de chauffer ses gants. Juste avant la dixième minute, un coup franc très bien placé de ce même Cabella termine dans le mur.
Le match est lancé, et durant vingt minutes, le ballon va d’un camp à l’autre, il y a du rythme, c’est plaisant à voir. Mais trop peu d’occasions… C’est alors que Djordjevic, jusque-là bousculé dans les duels, coupe la trajectoire d’une frappe manquée par son coéquipier et envoie le cuir au fond des cages de Jourdren (21’). Belle efficacité nantaise qui marque sur son premier tir cadré du match, le Serbe est plus prompt et passe devant Congré, c’est un vrai but d’attaquant, son 7e de la saison. Ce but inscrit contre le cours du jeu jette un froid dans le stade et tétanise les envies héraultaises. Nantes manque même de doubler la mise sur une contre-attaque à 4 contre 1 mal négociée par Gakpé. Les dernières minutes sont à l’avantage des locaux, et c’est une nouvelle fois Cabella qui est proche de trouver l’ouverture avec une magnifique balle piquée qui passe de peu au-dessus.
Coaching gagnant
Dès la reprise, Jean Fernandez décide de modifier son dispositif : il sort Saihi, touché au dos, et fait entrer une recrue, Bakar. Le milieu se repositionne, Stambouli descend d’un cran, tandis que Cabella décale légèrement pour laisser l’axe à Sanson. Dès lors, la domination montpelliéraine, déjà ressentie en première période, est de plus en plus accrue. Le cuir disparaît des pattes des Canaris, qui se retrouvent acculés en défense. Un but est même refusé pour un hors-jeu de Montano (55’).
Le MHSC se montre orgueilleux et refuse de concéder une troisième défaite de suite. Les temps forts s’enchaînent, les situations aussi, mais pas vraiment d’occasions concrètes, personne pour venir faire la différence. Pas même la tête de Camara qui frôle la barre sur un centre de Mounier (84’) ou celle d’El Kaoutari captée en deux temps par Riou (87’). Une poignée de supporteurs décide de quitter le stade, les autres semblent résignés.
Mais il fallait bien un sauveur. Djamel Bakar, entré à la mi-temps pour amener de la présence en attaque, de la vitesse et de la technique, reçoit le ballon sur une passe de Mézague, seul au point de pénalty et réussit à enchaîner malgré un contrôle peu académique avec une frappe croisée du pied droit qui se loge dans le petit filet nantais (90’). Le stade exulte, les joueurs fêtent ce but comme celui de la gagne, preuve de son importance. Mais cette victoire, elle n’était vraiment pas loin finalement, et sans compter une nouvelle parade de grande classe du gardien canari sur une tête de Camara (92’) Le MHSC aurait pu terminer avec trois points mérités.
Il manque un buteur
C’est raisonnable de dire que Montpellier est passé proche d’une terrible désillusion ce dimanche, mais que doit-on réellement reprocher au groupe ? L’envie était présente, le début de match a montré ce que l’effectif venait chercher sur cette partie, la victoire. Une équipe offensive, un bloc haut avec un pressing sur la première relance. Il n’y a pas grand-chose à reprocher aux Montpelliérains. Cueillis à froid avec ce but, la remise en question a été dure, et qui sait sur quel score le match se serait terminé si Montaño n’avait pas été hors-jeu sur son but.
Le problème de Montpellier résidait là dans l’efficacité certes, mais surtout dans une pointe décisive. Herrera, entré quinze minutes n’a servi à rien, et Montaño n’est pas à la hauteur en ce début de saison. Cabella ne pouvant faire la décision à chaque match tout seul, la saison risque d’être longue offensivement s’ils ne trouvent pas rapidement des solutions. Car sur ce match, la domination était telle que le nul en devient une « mauvaise » opération. Certes arraché à la fin du match, mais quand on voit que le but nantais est le seul tir cadré et que mis à part deux contre-attaques dangereuses ils n’ont pas été très pressants, on se demande ce qu’il faut au MHSC. Avec seulement deux victoires en douze journées, le bilan héraultais est inquiétant.
Désormais 16e, les Montpelliérains devront gagner à Valenciennes samedi prochain s’ils veulent espérer une trêve internationale sans remous. Un match compliqué chez une équipe qui vient de s’imposer 3-1 à Ajaccio et qui se doit aussi de gagner (18e). Les jeunes Canaris sont eux 4e, une jolie place pour un promu au tiers du Championnat. Ils se rendront dimanche prochain à Bordeaux pour le derby de l’Atlantique.
Compositions des équipes :
MHSC : Jourdren – Congré – Mézague – El Kaoutari – Jebbour (Mounier) – Cabella – Sanson – Stambouli – Saihi (Bakar) – Camara – Montano (Herrera).
FCNA : Riou – Djilobodji – Vizcarrondo – Veigneau – Cissokho – Bessat (Toure) – Deaux – Veretout (Trebel) – Djordjevic (Aristeguieta) – Gakpe – Bedoya.
Toujours un grand plaisir de lire les articles de Jason Bringer, quelle connaissance et quel talent! Bravo et bonne continuation dans le milieu du journalisme sportif!