MAHB-Cesson : Montpellier rattrapé par ses vieux démons
Battus sur le fil la semaine dernière par le champion sortant parisien (30-29), les Montpelliérains se devaient de réagir hier soir à Bougnol face à la modeste équipe de Cesson-Rennes (11e avant la rencontre). Au finale, ce sont les Bretons, qui restaient sur deux défaites sévères en Championnat, qui repartent de Bougnol avec les deux points de la victoire, laissant les hommes de Patrice Canayer à leurs doutes.
Celui-ci, justement, n’a pu qu’assister impuissant à la défaite des siens depuis les tribunes du fait d’une suspension, après s’être emporté contre un délégué la saison dernière. Michael Guigou n’a pourtant pas déploré cette absence à la fin du match et semblait préparé à la question « Est-ce qu’avec lui [Patrice] on avait fait un meilleur début de partie contre Plock ? Non. Est-ce qu’avec lui on avait fait un meilleur début contre Paris ? Non. Ce soir ça a été un Best-of de tout ce qu’il ne fallait pas ». Car c’est bien là que le bât blesse : l’entame de match. Menés 1-4 (4e) puis 9-13 (18e) alors que seul le Slovène Dragan Gajic semblait être rentré dans son match, les joueurs du MAHB ont eu un départ plus que poussif. Sous l’impulsion de leur capitaine, les Montpelliérains ont ensuite réussi à repasser devant avant la mi-temps (16-15). « Les 10 dernières minutes de la première mi-temps qu’on fait sont celles qu’on attendait dans les 10 premières » a expliqué Fabrice Grasset, l’entraîneur intérimaire, à la fin du match. « Les efforts consentis pour revenir de -4 à la fin de la première mi-temps nous ont coûté par la suite » avouera Guigou.
Et c’est le cas de le dire ! Au retour des vestiaires, Montpellier retombe dans ses travers et se retrouve derrière au score très rapidement (18-22 à la 37e minute). Diego Simonet peine à la construction et William Accambray à la finition (1/6 à la fin du match !). « Nous le craignions particulièrement, et je suis satisfait de la manière dont on a réussi à le mettre en difficulté » confiait l’entraîneur de Cesson. Et ce n’est pas peu dire, l’international français se verra poser quelques points de suture après s’être ouvert l’arcade.

William Accambray n’aura pas réussi à trouver la faille ce soir (Crédit photo : © MAHB)
Pendant ce temps, heureusement que Gajic (11 buts au total ce soir) et Tej (7/8) tiennent la baraque. Tout comme l’immortel Thierry Omeyer. Notre « Titi national », bien que très excédé par certaines décisions arbitrales, a longtemps sauvé les meubles (18 arrêts au total en laissant un peu de temps de jeu à son remplaçant).
Mais cela n’a pas suffit. En face, celui qui a passé quatre ans à Montpellier entre 2003 et 2007, Igor Anic, très costaud en défense, enfile les buts en position de pivot, tout comme Benoit Dore (10 buts). Dans les cages, Yann Genty prouve encore une fois qu’il fait partie des tout meilleurs gardiens du Championnat en réalisant 18 arrêts de grande classe en plus de délivrer deux passes décisives ! Après avoir mené durant la quasi-totalité de la seconde mi-temps, les Cessonnais n’ont pas eu beaucoup de peine à contrôler les derniers sursauts des joueurs de Montpellier pour finalement s’imposer 34 à 32. Au coup de sifflet final, les 2500 spectateurs semblaient abasourdis et laissaient la dizaine de supporteurs parés de drapeaux bretons présents au match, étaler leur joie.
« Il faut d’abord féliciter Cesson qui a très bien joué sa chance » a tenu à souligner Fabrice Grasset, « leur gardien a été très bon et ils ont su profiter de nos trop nombreux temps faibles ». Il va vite falloir renverser la vapeur sous peine de devoir revoir à la baisse les ambitions du club. Cela tombe bien, les Montpelliérains auront vite l’occasion de montrer que ce n’était qu’un simple passage à vide, et non un mal plus profond : les échéances à venir sont nombreuses. Entre autres, ils recevront Chambéry à la Park&Suites Arena lors du prochain match à domicile et joueront un quart de finale de Coupe de la ligue … à Cesson.
(Crédit photo de Une : © MAHB)