Municipales : à la recherche d’un leader pour le Parti socialiste
Montpellier, mi-août, la chaleur est suffocante : l’été est bien présent mais ce n’est pas les vacances pour tout le monde, surtout pas au sein du Parti socialiste où les consciences s’échauffent en vue des municipales de 2014 : la saison 1 d’un feuilleton politico-dramatique démarre en trombe. Mi-septembre, le temps s’est radoucit mais les ambitions personnelles socialistes sont restées explosives et on attaque la saison 2 de la saga avec, à la clé, de nouveaux personnages, jusqu’alors figurants, et de plus en plus de rebondissements. La suite promet d’être croustillante et aura le mérite de faire couler beaucoup d’encre sûrement, d’ailleurs, jusqu’au 30 mars, lors du second tour des élections municipales.
George Frêche a énormément modifié la capitale régionale, souvent avec succès, mais il est certain qu’il a échoué dans la préparation de sa succession. La Septimanie a pour coutume, depuis le trublion et aujourd’hui fantôme omniprésent, d’occuper quelques pages de tabloïd ainsi que bon nombre de plateaux télévisés nationaux, tant la politique méditerranéenne demeure une très bonne cliente pour les médias, toujours à la recherche du mot ou de la phrase permettant ce buzz perpétuel, malheureusement devenu la norme de certains journaleux.
Une véritable cacophonie au sein du Parti socialiste nous démontre, une fois de plus, que Solférino se trouve à des années-lumière de la réalité locale. Ce jeu de chaises musicales qui, tout au long de l’été, n’a eu de cesse de tenter de faire émerger un leader socialiste sans jamais y parvenir, en est le parfait exemple. Montpellier, ville acquise à la gauche depuis 1977, semble toutefois peu menacée par la droite et son manque de leader charismatique et idéologique. Après moult rebondissements nous plongeant dans l’univers impitoyable de Dallas, Solférino a donc tranché : une primaire interne se tiendra les 10 et 17 octobre 2013. Une décision qui a de quoi laisser perplexe au vu du succès rencontré lors des primaires citoyennes des dernières présidentielles.
Philippe Saurel apporte certainement un premier élément de réponse auprès de France 3 : « Depuis des mois, je demande des documents pour vérifier que les listes des militants sont sincères. Je n’ai rien reçu. Je considère qu’Hussein Bourgi ne veut pas que je me présente à ces primaires. »
À croire que le temps des magouilles n’est définitivement pas révolu. Il semble intéressant de se poser la question : à qui profite ce vote militant aux listes opaques ? C’est vraisemblablement au Président de l’agglomération, Jean Pierre Moure, qui, par un simple concours de circonstances (ou non), se trouve être le favori de la rue de Solférino pour briguer la Mairie de Montpellier. Le maire de Cournonsec, qui sort d’une campagne de notoriété très coûteuse avec le lancement de Unlimited, a depuis vu son nom nettement popularisé.
Une primaire interne pour la jeunesse
La jeunesse fait son apparition au sein des débats avec les candidatures des militants socialistes Laurent Beaud et Azdine Douair, mais aussi de l’adjoint à l’Urbanisme Michaël Delafosse, tous trois trentenaires. Après un lancement de campagne en grande pompe à la salle Pétrarque, pleine à craquer (malgré sa modeste taille), le jeu semble bien différent pour le troisième. Il va devoir mener une campagne rude et rattraper le temps perdu, lui qui s’est pourtant tenu bien loin de toutes les joutes verbales prononcées ces derniers mois. En tirera-t-il un avantage ? La réponse dans quelques semaines.
Cette candidature a certainement comme objectif conjoint de préparer l’avenir et de s’ancrer définitivement dans le paysage local, à moins qu’il crée la surprise en étant élu le 17 octobre prochain, une éventualité plausible tant le PS héraultais a besoin de renouveau.
Héléne Mandroux, le symbole d’une fin précipitée ?
Elle a essayé de se relever, d’occuper la scène médiatique, voire de se l’accaparer en célébrant le premier mariage homosexuel français mais ses erreurs passées apparaissent bien trop tenaces et ancrées chez les Montpelliérains. Une chute politique qui ne date pas d’aujourd’hui mais du 8 février 2010, lorsqu’à la demande de la rue de Solférino elle mena la liste du PS face au baron local indéboulonnable, George Frêche. Depuis, ses maladresses ont eu raison d’elle, enchaînant les erreurs politiques, voyages à répétions ou refus de s’exprimer quant à l’affaire des paris sportifs du MAHB…
Une loyauté aveugle sans contrepartie
Fait rare pour un maire socialiste candidat à sa propre succession, le PS décide alors de NE PAS apporter son soutien à Hélène Mandroux et, comme un aveu de faiblesse de sa part, elle décide de se « mettre en congé du PS » au lendemain du choix des primaires. Mais Hélène Mandroux n’a pas pour autant dit son dernier mot et compte bien subsister quelques années supplémentaires dans le colosse noir, véritable bijou de Jean Nouvel longeant le Lez.
Un avenir, des idées !
Pour ça, il faudra repasser. Toujours pas de projet concret pour la « Surdouée », surnommée ainsi par la gauche mais aussi par la droite. Comment peut-on encore omettre des débats centraux le taux de chômage supérieur à la moyenne nationale, le déficit entrepreneurial, la précarité grandissante ?!
Espérons que ces sujets soient a bordés prochainement afin d’élever — enfin ! — le niveau de ces municipales, véritable test pour le Parti socialiste héraultais post-Robert Navarro, qui se termineront certainement à la pizzeria des hockeyeurs.
(Crédit photo de Une : © Arnaud Huc)