Une (nouvelle) affaire Sirven à écouter religieusement
Le Nouveau Montpellier s’est rendu au Théâtre Jean Vilar pour assister au spectacle « La (nouvelle) affaire Sirven », le jeudi 5 décembre. Découvrir de nouveaux événements culturels fait aussi partie de la vie étudiante dans notre belle ville. LNM s’est jeté sur l’occasion.
Avant d’entendre crier, voire hurler « Le théâtre Jean Vilar ? Mais c’est super loin ! Je préfère concentrer mes sorties en centre-ville ! », non, chers casaniers, il n’est pas aussi difficile de s’y rendre que ce que vous pouvez penser ! Il suffit de prendre la ligne 1 de tramway, direction Mosson, et de s’arrêter à l’arrêt « Halles de la Paillade ». Cela rappelle un peu l’ancien nom de ce quartier, qui n’est scandé à présent que lors des matchs de foot par les Montpelliérains. D’ailleurs, vous ne serez guère loin du mythique stade de la Mosson ! En descendant du tramway, traversez le parking et allez vers la lumière.
Il faut reconnaître que le Théâtre Jean Vilar est une fort belle salle de spectacle. Sa contenance permet de garder un aspect relativement intimiste mais de garantir beaucoup de confort à ses spectateurs. Les lycéens du coin y sont souvent retenus prisonniers contre leur gré par leurs professeurs de français, le temps d’une soirée (oui, il y a du vécu !). Mais ce jeudi 5 décembre, c’est mû par une volonté revendiquée que Le Nouveau Montpellier a honoré l’invitation qu’il avait reçue. C’est là qu’il est intéressant de mentionner l’ignorance totale et la naïveté complète dans laquelle cette démarche s’est faite ! Il est facile de parler de choses connues, mais aller vers l’inconnu demande davantage d’ouverture d’esprit. C’est ainsi que les oreilles pures et vierges se sont ouvertes aux compositions de Jean-Christophe Sirven.

Une (nouvelle) affaire Sirven à écouter religieusement
Plus qu’un concert, un spectacle
Et les oreilles naïves ont été bien surprises, car attrapées et complètement monopolisées. Agréablement bercées tout au long du spectacle, elles ont apprécié la mélancolie ainsi que l’humour présents parfois simultanément. Après une hypnotisation du public grâce à une vidéo projetée sur le fond, le début a semblé un peu délicat malgré une entrée sur scène fort dynamique. Jean-Christophe Sirven semble avoir du mal à parler, souffle beaucoup dans son micro. Ses deux acolytes, eux, ne soufflent mot. On mettra ça sur le compte de l’émotion : il est vrai que la salle est bien remplie jusqu’aux derniers gradins. Mais une fois dans le bain, il nage comme un poisson. Il explique que pour ce spectacle, ses acolytes, il les a choisis capables de le suivre dans ses élucubrations.
Le batteur Sega Seck, très discret durant le spectacle, rythme la soirée, son expérience à la batterie n’est plus à prouver vu les noms avec lesquels il a travaillé : Touré Kunda, Omar Sosa, Mory Kanté, Fethi Tabet, Emmanuel Djob. Vanessa Liautey accompagne au chant. Perchée sur des talons de plus de 10 centimètres, elle arpente la scène, l’habitant, la travaillant au corps, s’éclipsant parfois pour laisser toute la place au piano de Jean-Christophe Sirven. Cette (nouvelle) affaire qui porte son nom ne concerne en rien la précédente affaire Sirven. Ici, il raconte qu’il a fait le conservatoire et que malheureusement, sa créativité n’y était pas appréciée. Car comme il dit : « Conservatoire, se dit d’une mesure qui garde les choses en l’état… ça veut tout dire ! » Et on ne se plaindra pas qu’il soit passé à autre chose car les morceaux s’enchaînent et ne se ressemblent pas. Des instruments simples, piano et batterie, du chant et beaucoup d’originalité dans les sonorités. Le mieux, c’est de découvrir par soi-même car on sent que le phénomène aime surprendre.
Ce n’est pas qu’un concert, c’est un spectacle qu’il faut voir en plus d’écouter. Les jeux de lumières s’accordent à merveille lors du spectacle, se faisant intimistes ou dynamiques, les lumières participent à l’ambiance qui s’installe dans la salle. À la sortie, un spectateur confie : « Je le connaissais avec Dimoné mais je ne connaissais pas son univers, je l’ai découvert. » C’est juste, c’est que c’est son univers que Jean-Christophe Sirven nous fait découvrir. Et si cela est parfois surprenant, Le Nouveau Montpellier n’a pas regretté d’y être allé !
(Crédit photo de une, le théâtre Jean Vilar : © Audrey Villate)