Patrice Dominguez : « Bon espoir que l’Open reste à Montpellier »
Malgré son emploi du temps très chargé en cette semaine de phases finales, Patrice Dominguez a accepté de répondre aux questions du Nouveau Montpellier. Le président de l’Open Sud de France a évoqué avec nous l’avenir du tournoi, les modifications apportées par les nouveaux diffuseurs et son travail en tant qu’organisateur.
Le Nouveau Montpellier : Comment juger cette édition à l’heure actuelle ? Cela a été un lundi difficile pour les Français, est-ce mieux pour le moment ?
Patrice Dominguez : Oui, on a eu un lundi un peu noir pour les Français. Ça c’est mieux passé hier mais il faut dire que les meilleurs Français sont là. Ils sont en bonne santé et c’est important après cet Open d’Australie éprouvant pour les organismes. Et on devrait en retrouver ce week-end, un sinon plusieurs.
Vous avez parlé de fin de cycle pour cette cinquième édition. Qu’entendez-vous par là ?
C’était un bail de cinq ans prévu avec tous nos partenaires d’ici. C’était prévu comme ça lorsqu’on a créé l’Open Sud de France en 2010. Depuis nous sommes en renégociation de ce bail et j’ai bon espoir que dans les jours prochains, on puisse annoncer que le tournoi de l’Open Sud de France reste à l’Arena de Montpellier.
Que pensez-vous du travail de Ma Chaîne Sport et L’Équipe 21, les nouveaux diffuseurs du tournoi ?
C’est une évolution qui était importante pour nous et qui sera importante pour le futur parce que nous avons l’alliance de deux chaînes. L’une qui s’est spécialisée dans le tennis et qui a une chaîne tennis, c’est Ma Chaîne Sport. C’est quelque chose d’important car ils soutiennent notamment les tournois français et nos efforts de développement, c’est un premier point. Le deuxième point c’est l’alliance avec L’Équipe 21. On est sur la TNT gratuite, et en étant sur la TNT gratuite on touche le plus grand nombre, on n’est plus sur une chaîne à péage (ndlr : cryptée) comme on l’a souvent reproché au tennis ces dernières années. Cela veut dire que l’on va augmenter notre audience considérablement et je pense que nos chiffres sur le week-end (ndlr : L’Équipe 21 ne diffuse que les trois derniers jours de compétition) en termes de téléspectateurs pourront être multipliés par dix, surtout si ça veut rigoler côté français. Pour l’Open Sud de France, cela veut dire une audience nationale beaucoup plus importante.
Comment réussissez-vous à faire venir des joueurs du Top 20-30 ? Cette année, ça semble plus difficile d’attirer des top-joueurs étrangers…
Non, c’est aussi un problème de choix. Nous avons joué le choix de la carte française. C’était la finale de la Coupe Davis l’année dernière et cela crée un très fort engouement parmi le public français. J’ai essayé de composer un tableau avec des joueurs français, mais des joueurs qui représentent aussi l’avenir du tennis français. Il y avait Enzo Couacaud dans les qualifications, qui a été champion de France juniors, Laurent Lokoli, Lucas Pouille… On essaie de mélanger les genres et de faire en sorte qu’on assure le spectacle avec les grands joueurs du moment.
Mais on prépare aussi l’avenir parce que la génération Gasquet-Monfils-Tsonga-Simon approche de la trentaine et certains auront 30 voire 31 ans cette année. Donc il faut préparer le futur. Et puis je pense que cela plaît aux spectateurs, il y a les joueurs mascottes, les joueurs fétiches du tournoi comme Gaël (Monfils), Richard (Gasquet) et Gilles (Simon). Et puis de l’autre côté, il y a les joueurs que l’on découvre ici. On doit être dans cette logique de découvreur de talents qui favorise l’émergence de nouveaux joueurs.
Pouvez-vous nous expliquer votre travail en tant qu’organisateur ? Quelles sont vos missions ?
Moi je n’ai rien à faire (sourire). J’ai une équipe, vous savez qu’il y a 1 451 personnes badgées qui travaillent sur un tournoi comme celui-là ! C’est une très grosse organisation, je pense que tout le monde peut voir la qualité du tournoi. D’ailleurs on a reçu des prix, on a été plébiscités et c’est la meilleure récompense qu’on peut avoir. C’est d’abord cette reconnaissance du milieu sportif et du milieu tennistique pour continuer à se développer, pour continuer à avancer. Au tennis, je dis toujours « qui n’avance pas sur la balle recule ». Mais c’est exactement ça, on est toujours obligé d’aller au devant des demandes des spectateurs, surtout les jeunes spectateurs. Toutes les animations qu’on a mis en place cette année, le mini-tennis, le radar, le tennis gonflable, le padel qui est un sport qui fonctionne très bien en Espagne et dans le Languedoc et Midi-Pyrénées… On essaye de faire découvrir d’autres choses.
Mon travail consiste à réunir toutes les énergies avec des métiers très différents. Il y a les arbitres, les officiels, ceux qui s’occupent de l’hébergement, les transports, les placeurs, les restaurateurs, la sécurité, les paris sportifs, les personnes qui gèrent les réseaux sociaux… Mon job c’est donc de coordonner, de mettre un petit peu d’huile dans tous les rouages. Et j’espère aussi mettre de la bonne humeur et de l’enthousiasme, parce qu’au bout du compte c’est ça qui nous guide : pendant deux semaines par an après cinquante semaines de boulot.
Que peut-on souhaiter pour cette édition du tournoi ?
Un Français qui gagne ! Moi je dis qu’on est toujours plus heureux quand c’est un Français qui gagne ou un très jeune joueur. Qu’un Français gagne et on fera le journal de Claire Chazal ! (rires)
(Crédit photo de Une : © Anthony Palumbo)