Philippe Saurel : « Les primaires socialistes ont été truquées »
Philippe Saurel lance sa campagne. Après sa conférence de presse lundi 2 décembre, le candidat « socialiste indépendant » comme il se décrit, a accordé une longue interview au Nouveau Montpellier. L’occasion pour lui de revenir sur sa non-participation à la primaire socialiste, ses ambitions et son projet pour Montpellier. Rencontre.
Vous êtes le dernier des candidats à vous lancer dans la bataille. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour déclarer officiellement votre candidature ?
En fait, je ne suis pas le dernier candidat mais le premier à m’être lancé dans la bataille, il y a trois ans et demi à la suite des élections régionales de 2010, gagnées par Georges Frêche. J’avais déclaré ma volonté d’être candidat à la mairie de Montpellier en 2014. Là, j’ai officialisé cette candidature, c’est vrai, le dernier, par rapport aux autres dans l’année. Mais j’ai un calendrier particulier parce que je ne suis pas à la tête d’institutions comme les autres candidats : je n’ai pas les investitures des partis politiques donc j’ai mon calendrier perso, ce qui me donne assez de liberté pour choisir le temps de la campagne. J’ai considéré que le 2 décembre, le jour de la victoire d’Austerlitz, c’était pas mal.
Le 2 décembre c’est aussi le jour du coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte. Vous voulez faire une sorte de coup d’État à Montpellier ?
Non ce n’est pas un coup d’État mais c’est une petite nouveauté dans le monde politique parce que partir sans étiquette politique dans une grande ville, ce n’est pas fréquent comme attitude. Je considère aujourd’hui que cette attitude est citoyenne et socialiste. Mais socialiste avec les yeux ouverts sur la situation de la France et de Montpellier. Il est bon de temps en temps qu’il y ait quelques hommes ou quelques femmes qui se lèvent et qui disent « stop ».
Les autres candidats travaillent le terrain depuis un moment. Est-ce qu’il n’est pas un peu tard pour entrer en campagne ?
Non, parce que ça fait vingt ans que je travaille pour la ville au quotidien. Vingt ans que je rencontre les Montpelliérains au travers de toutes les délégations, en tant que conseiller général ou en tant qu’adjoint.
Pourquoi ce choix d’une candidature dissidente ?
Je ne considère pas que ma candidature soit dissidente. Je me considère comme socialiste indépendant. Je suis membre du Parti socialiste mais je suis de la tendance Jean Jaurès, pas de la tendance Harlem Désir.
Pourquoi ne pas avoir participé aux primaires organisées par le Parti socialiste ?
Parce que les primaires étaient jouées d’avance. Parce que les primaires et tout le processus de désignation ont été frelatés. Ce qui importait au PS national comme au PS local, c’est que tout le monde soit candidat sauf Saurel. Ils avaient en arrière-plan la candidature de Moure comme volonté. Ils nous avaient promis des primaires citoyennes avec lesquelles j’étais d’accord, ils ne les ont pas réalisées. On a finalement eu une primaire militante qui a été, comme le dit Hélène Mandroux, une véritable mascarade. 300 cartes ont été acceptées le soir même de l’élection, une valise avec des billets de banque a circulé et six pannes d’électricités ont eu lieu le jour du vote. C’est Chicago ! Moi je n’ai rien à faire dans de telles façons de procéder en politique.
Clairement, pour vous, les primaires ont été truquées ?
Truquées, oui. J’ai toujours dit que je ne participerais pas à des élections où des cartes sont biseautées.
Vous avez des preuves de ce que vous avancez ?
Tous les médias l’ont relaté. France 3 en premier qui a fait un reportage le jour même de l’élection. Tous ceux qui étaient présents le jour du vote se sont exprimés. André Vézinhet était présent et a crié au scandale : il a même parlé de la « main du diable ». Hélène Mandroux n’a pas voulu aller voter. Ce n’est pas n’importe qui : c’est le maire et le président du Conseil général !
Vous visez quelqu’un en particulier ou les instances du Parti socialiste local ?
Je dis que la primaire qui a vu le maire de Cournonsec [NDLR : Jean-Pierre Moure] être élu des militants a été truquée. Et ce, par toute une série de gens qui ont fait que le soir du vote, il y a eu 300 cartes acceptées alors qu’elles n’auraient pas dû l’être, des paiements en espèces qui ont été faits devant les isoloirs et devant le bureau de vote et six pannes d’électricité. C’est pire que Chicago au temps de la prohibition de l’alcool.
Que reprochez-vous à Hussein Bourgi, le secrétaire fédéral du PS de l’Hérault, dans l’organisation de ses primaires ?
Je considère que la façon de procéder au niveau du PS local n’est pas correcte. Ce sont des pratiques d’un autre temps, archaïques.
Pourquoi ne voulaient-ils pas de vous aux primaires socialistes ?
Ils savaient que je pouvais largement remporter des primaires citoyennes. Ils ne se sont donc pas mis dans la situation de les perdre et ne les ont pas organisées.
Ne craignez-vous pas, avec votre candidature, de diviser la gauche montpelliéraine et de lui faire perdre les élections ?
Ce n’est pas moi qui divise la gauche. C’est le candidat du Parti socialiste qui divise la gauche. Le maire de Cournonsec n’a aucune légitimité à être maire de Montpellier, si ce n’est celle d’avoir gagné une primaire socialiste truquée. Ces méthodes-là n’ont qu’une seule conséquence : faire monter le Front national. Les gens en ont marre de ça : ils vivent une vie difficile, ils ont du mal à payer leurs charges, leurs impôts et on leur offre comme proposition politique des pratiques de cet ordre. Comment voulez-vous, d’une part, qu’on gère le problème de la désaffection des urnes et, de l’autre, la confiance à l’égard des hommes politique ?

Philippe Saurel au micro de France Bleu Hérault avant sa conférence le lundi 2 décembre 2013
On vous dit proche d’Hélène Mandroux, le maire de Montpellier. Va-t-elle vous rejoindre dans votre campagne ?
C’est à elle de prendre la décision. Elle est en balance entre continuer l’action municipale ou accepter la mission qui lui aurait été confiée par le Premier ministre. Elle choisira en son âme et conscience. Si elle me rejoint, je serais heureux. Je m’entends bien avec elle, je lui ai laissé la porte ouverte si elle le souhaite.
Deux sondages successifs, parus à quelques jours d’intervalle, vous annoncent à 11% d’intention de vote au premier tour, loin derrière Jean-Pierre Moure et Jacques Domergue. Est-ce que cette candidature tardive ne vous a pas donné un retard qui va être très difficile à rattraper ?
M. Dormagen, le patron du deuxième sondage [NDLR : Jean-Yves Dormagen, directeur du département de Sciences politiques de l’UM1], a pris un échantillon de 600 personnes, grosso modo, dont 25% n’ont pas accepté de répondre. Ça veut dire qu’il a fait son étude sur 400 et quelques réponses de Montpelliérains. Ce n’est pas très sérieux ! D’autre part, lui-même, dans un article de 2007, se livrait au journal 20 Minutes [NDLR : 7e question de l’interview] et expliquait que les sondages n’étaient pas fiables. Il a eu une reconversion rapide.
Pour vous, ces sondages ne sont donc pas révélateurs ?
Non. Je ne connais qu’un seul sondage : le premier tour des élections municipales, le 23 mars, et je serai en tête.
Depuis longtemps, vous avez des responsabilités politiques dans la ville, aux côtés des socialistes. Aujourd’hui, vous devenez un dissident. Qu’est-ce qui ne va pas dans la politique menée à Montpellier par les socialistes ?
Sur le plan local, je me suis prononcé pour quatre mesures très spécifiques qui sont d’ailleurs communes aux Verts, au Front de Gauche et à d’autres membres des partis politiques de gauche. Premièrement, stop à la fiscalité galopante et stop à l’augmentation des impôts. Deuxièmement, jamais le tramway ne touchera le parc Montcalm dans l’EAI (École d’Application d’Infanterie) parce que je considère que c’est une faute de vouloir l’urbaniser aussi densément. Ensuite, le stade du Père Prévost avec les 300 logements que certains veulent construire sur ce terrain de foot dans un quartier populaire me paraît complètement aberrant. Ça m’a couté ma place d’adjoint à l’Urbanisme : je m’en suis expliqué à l’époque, je n’ai pas voulu cautionner cela. Et, pour finir, la régie publique de l’eau pour laquelle j’ai voté favorablement contrairement à Hélène Mandroux et au maire de Cournonsec et contrairement à beaucoup d’autres.
Vous refusez d’appeler Jean-Pierre Moure par son nom ?
Il est maire de Cournonsec, il n’y a aucune raison pour le démettre de ses titres acquis victorieusement par le suffrage universel.
Mercredi dernier au conseil d’agglomération, les élus ont décidé de voter 100 000 euros d’aide pour l’école Sup de co’ Montpellier alors que cette école ne connaît aucune difficulté financière. Êtes-vous d’accord avec cette mesure ?
Je pense que l’histoire de Sup de co’ n’est que la partie visible de l’iceberg. Je ne suis plus présent aux conseils d’agglo depuis six mois parce que je refuse de cautionner la politique de l’agglomération de Montpellier conduite par le maire de Cournonsec. Que ce soit la taxe d’habitation, la CFE, Montpellier Unlimited et d’autres affaires passées en cachette à l’intérieur même des délibérations de la communauté d’agglomération me font craindre le pire sur ce que votent les élus. Pour Sup de co, je pense que ça fait partie des accords plus ou moins secrets passés entre le maire de Cournonsec et le président de la Chambre de commerce qui est aussi, de fait, président de Sup de co puisque l’école appartient à la Chambre de commerce. Quand on sait que la Chambre de commerce a l’intention de délocaliser Sup de co dans le nouveau quartier Oz, il y a là aussi des accords qui ont été passés entre les uns et les autres. À ce propos, je trouve totalement anormal et abject que le pouvoir politique des élus soit délégué à un président de la Chambre de commerce. Le plan d’urbanisme commercial de l’Agglomération de Montpellier a été confié à M. Deljarry or, que je sache, l’urbanisme et l’aménagement du territoire sont des compétences liées aux élus. Quand on fait de la politique, il faut être très clair. Je n’accuse personne mais je dis qu’il y a des coïncidences troublantes qui peuvent générer des doutes.
Si vous êtes élu, vous ne souhaitez pas cumuler l’agglomération et la mairie ? Pour quelle raison ?
Parce que je considère qu’être maire de Montpellier c’est un travail à plein temps et être président de métropole c’est aussi un travail à plein temps. 31 communes, vous ne vous en occupez pas comme ça en cinq minutes et la 8e ville de France non plus. On a donc besoin de deux énergies qui collaborent.
Vous abandonneriez aussi votre métier de chirurgien-dentiste ?
Non, je n’abandonnerai jamais mon métier de chirurgien-dentiste parce que c’est un savoir-faire manuel qui me rend indépendant de la chose politique.
Mais vous disiez vous-même que maire de Montpellier est un métier à plein-temps ?
Oui. Je peux garder à petite dose mon travail de chirurgien-dentiste. C’est-à-dire travailler une demi-journée ou une journée à la mutualité de l’Hérault par exemple, comme je le fais aujourd’hui. Mais je conserverai toujours une activité professionnelle. D’abord parce que, quand je ne travaille pas avec mes mains, je suis malheureux. C’est dommage de savoir faire quelque chose et de ne pas l’utiliser. Ensuite, parce que ça me donne de plain-pied le contact avec la vie quotidienne des Montpelliérains. C’est un thermomètre qui est planté en permanence dans le corps social et qui me permet d’avoir d’autres sons que ceux des cloches du Parti socialiste.
Comment mettre en synergie les moyens de la ville et de l’Agglomération de Montpellier ?
Il faut simplement qu’il y ait une cohésion entre le président de l’agglo et le maire de Montpellier. Il faut qu’il y ait un contrat d’objectifs avec rééquilibrage des compétences.
Pourquoi ce n’est pas le cas aujourd’hui ?
Parce que le maire de Cournonsec utilise l’agglomération pour faire sa campagne à Montpellier. Donc il tape comme un sourd sur la ville et sur la politique menée par Hélène Mandroux et son équipe municipale.

L’adjoint à la culture de la mairie de Montpellier se présente dans ces municipales comme le “socialiste indépendant”
Selon le second sondage que nous évoquions tout à l’heure, les sujets primordiaux des municipales de Montpellier seraient, pour les habitants de la ville, l’activité économique et les questions de logement. Est-ce que ces thèmes vont être au cœur de votre programme ?
Ces thèmes feront partie de ma campagne mais M. Dormagen se trompe. Les thèmes préférés des Montpelliérains ne sont pas ceux-là.
Lesquels alors ?
Ce sont les impôts et la fiscalité. Qui a commandé ce sondage et qui l’a financé ?
Par qui a été financé ce sondage selon-vous ?
Je pose la question, c’est tout.
Vous parlez des impôts et de la fiscalité, quel est votre projet pour la ville de Montpellier ?
Le projet, c’est ce que j’appelle « Montpellier territoire ». Réinstaller la ville au sein de son territoire naturel d’influence, de la mer au Pic St-Loup et de Lunel à Sète, tout en préservant l’intégrité des communes et des intercommunalités sans agrandir le périmètre de la communauté d’agglomération mais en passant par des objectifs de partenariats précis. C’est aussi réunifier le territoire municipal car il y a beaucoup de lacunes entre les quartiers : il faut faire en sorte que tout ça soit mieux uni. Puis il y a les quatre sujets que j’ai évoqués tout à l’heure : la fiscalité, l’EAI, la gestion de l’eau et le stade du Père-Prévost. J’ajouterais à ça le pouvoir partagé ville/agglo et le respect des communes et des intercommunalités.
Y a-t-il les moyens financiers pour agir réellement à Montpellier ?
Le pouvoir politique a toujours les moyens d’influencer. Il suffit de se lever et de dire.
Montpellier est une ville étudiante mais beaucoup d’étudiants connaissent des difficultés à se loger dans la ville, que proposez-vous pour que cela change ?
En tant qu’adjoint à l’Urbanisme, j’ai organisé le « plan campus ». J’avais fait les plans et il a été primé par Valérie Pécresse qui n’était pas de notre côté politique. C’est vous dire à quel point le plan avait été fait avec soin par l’équipe. J’avais reçu l’unanimité de tous les présidents d’universités pour l’approuver. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que nos universités à Montpellier sont des campus des années 60, elles possèdent des friches foncières très importantes qui ont la capacité de recevoir des constructions. À condition que les universités arrivent à construire sur ces friches du logement social étudiant et du logement privé, soit par le biais d’opérateurs privés, soit par des partenariats public-privé. Parce que le logement social étudiant s’auto-finance et le logement privé rapporte à l’université des charges foncières qui sont utiles pour rénover le patrimoine des universités qui sont largement délabrées. Voilà ce que j’avais proposé et qui a été accepté. On en est où aujourd’hui : qui s’occupe de campus ?
Il faut construire de nouvelles cités universitaires aujourd’hui ?
Oui, il faut tout reprendre à zéro sur les plans que nous avions faits, qui méritent d’être revus car ça fait déjà trois ans mais pour lesquels tout ceci avait été prévu, y compris les transports en commun, les transports doux et les liaisons inter-universitaires piétons-vélo.
Sur le plan national, on vous dit proche de Manuel Valls. Sur quelle ligne politique êtes-vous ?
Je suis ami avec Manuel Valls. Il est un social-démocrate, j’en suis un aussi. Il est un républicain, j’en suis un aussi. Manuel Valls dit que la sécurité n’est ni de gauche, ni de droite : je partage ce point de vue. C’est un droit naturel, l’acte 2 de la Déclaration des droits de l’homme. Après, je ne prends pas mes ordres à Paris, pour résumer.
Est-ce que vous avez des modèles politiques ?
C’est une bonne question. Il y a des choses que j’ai beaucoup aimées chez certains hommes politiques. Pour revenir aux politiques montpelliérains, j’ai beaucoup aimé le 2e consul de l’empire, Jean-Jacques Régis de Cambacérès, le rédacteur du Code civil parce qu’il l’a fait dans un esprit d’homme d’État, pour la nation, pour le pays. C’est quelque chose qui me touche.
Après, j’ai beaucoup aimé Georges Frêche. J’ai travaillé avec lui 15 ans. J’ai vu comment on négociait le passage du tram, le travail de terrain. J’ai vu un mec qui était passionné par ça, il faisait même la circulation dans les rues.
Après, il y a une chose que je dois avouer même si je ne suis pas du tout en adéquation avec Sarkozy, il y a une chose qu’il a faite de bien, c’est lorsqu’il a mis au gouvernement Rama Yade, Fadela Amara et Rachida Dati. C’est le premier qui l’a fait de façon claire et assumée. Lorsqu’il l’a fait, une grande partie des jeunes issus de l’immigration qui étaient avec moi au PS se sont levés en pleurs en disant : « Pourquoi le PS ne l’a pas fait ? ».
Chez un politique, il y a des bons et des mauvais côtés. J’essaye de prendre dans l’Histoire, ce qui me paraît bien et je fais moi-même ma synthèse : je suis un esprit libre.
Vous êtes un « héritier » de Georges Frêche ?
Je ne suis pas un héritier de Georges Frêche. J’ai pu bénéficier de son enseignement pendant 15 ans, je n’en ai pas perdu une goutte. Je l’ai analysé comme un scientifique. J’ai essayé de voir ce qu’il y avait de bien et j’ai essayé d’en tirer la quintessence. Lui et moi, on a toujours eu un grand respect l’un pour l’autre mais je ne me revendique pas comme son héritier. Par contre, j’ai bénéficié très largement de son enseignement qu’il ne m’a jamais refusé. Mais je suis un homme libre et je mets la liberté au-dessus de tout.
Beaucoup se revendiquent les héritiers de Georges Frêche à Montpellier…
Ils font ce qu’ils veulent. Il y en a beaucoup qui se revendiquent de Georges Frêche maintenant qu’il est mort. Ma candidature à la mairie de Montpellier, je l’ai faite de son vivant. Je me souviens de l’épisode des régionales, quand il fallait défendre Georges Frêche dans les médias nationaux lorsqu’il est parti contre le PS. Il y en a beaucoup qui font les malins maintenant et qui couraient dans les vignes pour que les journalistes ne les attrapent pas, de peur de perdre leur carte du Parti socialiste. Moi j’ai toujours répondu de face.
À Montpellier vous avez de nombreux réseaux avec vous : le réseau franc-maçon et les barons de Caravète. Quel bénéfice en tirez-vous ?
S’il y a bien un lieu où les hommes sont libres dans la pensée, c’est bien les loges maçonniques. Dire que c’est un réseau est un peu erroné. Par contre, il existe chez les franc-maçons des franc-maçons d’affaires qui se regroupent dans des cercles, notamment le cercle Mozart. Et avec qui est le cercle Mozart aujourd’hui ? Avec le maire de Cournonsec.
Concernant les barons de Caravète, je ne peux pas dire que ce soit un réseau. C’est une coutume qui est trans-courant, dans laquelle se trouvent des gens de tous les bords et dans laquelle je me refuse de parler politique, dans la mesure où c’est une loi d’association 1901 [NDLR : les lois d’association 1901 interdisent qu’on y parle politique et religion]. Je suis quelqu’un d’autre quand je suis à la tête de cette association.
Pourquoi avoir choisi le Club de la presse pour annoncer votre candidature officielle ?
Pour trois raisons. Parce que c’est un lieu assez neutre étant donné que toute la presse s’y trouve. Et parce que tous les candidats à la mairie de Montpellier ont passé une convention avec le Club de la presse qui les autorise à l’utiliser de temps en temps. Et pour finir, c’est mon canton, je suis conseiller général.
Vous trouvez ça normal que le Club de la presse mette ses locaux à disposition des politiques ?
On paye une location, c’est exactement comme quand je vais dans un bistrot et je paye la salle pour faire ma réunion publique.
Mais le Club de la presse est un endroit réservé aux journalistes et aux communicants.
Dans la mesure où ça se fait pour tous les partis politiques, ça ne me pose pas de problème.
Quelles relations envisagez-vous entre Montpellier et sa région ?
Je dirais qu’il faut réconcilier Montpellier avec ses abords immédiats et avec les autres villes de l’Hérault, malgré les clivages politiques. C’est peut-être ça le plus important, avoir une vision humaine, souple et tolérante de la métropole. Métropole oui, mais pas autoritaire. Métropole qui respecte le département, les intercommunalités, et les communes qui sont à l’intérieur comme à l’extérieur de la métropole. Je suis opposé à la disparition des communes.
Et concernant l’emploi ?
Je considère qu’en temps de crise, l’emploi ne peut pas se décréter de façon automatique, de façon administrative. L’emploi, c’est un peu comme le commerce, il faut mettre les choses en synergie pour que ici et là viennent se créer un ou deux emplois. Ici, on est dans une région où il n’y a pas d’industries donc c’est le tertiaire qui fonctionne. Le commerce, les professions libérales, les artisans, les PME et les PMI créent le plus d’emplois. Pour créer cet emploi, il faut donner au corps social les conditions favorables de sécurité de cohésion sociale, d’aménagement du territoire. C’est un projet ambitieux sur un grand territoire, y compris en dehors des limites de la communauté d’agglomération, par accord et pas en annexant les autres communes. Je pense qu’on peut arriver à faire un territoire intelligent qui pourra rendre service à la fois aux habitants de Montpellier et aux habitants des communes alentours dans ce bassin de vie que j’ai identifié par « Montpellier Territoire ».
(Crédit photo de Une : © Montpellier Journal)
très prétentieux ce Mr Saurel mais d’où tire t’il sa légitimité ?