Top 14 : le MHR, un genou à terre face au Stade français
En ouverture de la huitième journée de Top 14, le Stade français accueillait le MHR de Fabien Galthié dans un stade Jean Bouin flambant neuf. La rencontre promettait d’être disputée entre deux formations qu’on n’attendait pas à un tel niveau de jeu aussi tôt dans la saison.
D’un côté, un Stade français retrouvé qui enchaîne sans complexe les résultats. De l’autre, le MHR qui s’est offert les scalps de Toulouse et de Clermont. Tous les indicateurs sont au vert pour le MHR… mais aussi pour le Stade français, qui aura au moins l’avantage de recevoir.
Une première mi-temps tactique et fermée
Après une minute de silence en hommage à un pompier décédé, les locaux engagent la partie. Tout de suite, les Stadistes se montrent agressifs sur le porteur du ballon et tentent d’asphyxier les Montpelliérains dans leur camp. Pourtant, c’est le MHR qui se met en évidence et ouvre le score par l’intermédiaire de Jonathan Pélissié. Le buteur, en forme en ce début de saison, réussit la pénalité et permet à Montpellier de prendre le match à son compte.
Ces dix premières minutes nous montrent un match tactique où les deux équipes se neutralisent mutuellement. Il y a bien cette incursion de Dupuy dans les 22 Montpelliérains, mais il est vite repris par les ciel et blanc.
La suite, c’est un match fermé, sans vraie occasion, où le jeu au pied peine à porter ses fruits. Même les buteurs ne sont pas en verve. Tour à tour, Pélissié et Dupuy se loupent et le score ne bouge pas jusqu’à ce que le buteur parisien ramène les deux équipes à égalité (21e) sur une pénalité. On tarde à rentrer dans ce match, les mouvements offensifs et l’agressivité ne manquent pas, les Franciliens sont d’ailleurs plusieurs fois sanctionnés. Toutefois, la botte héraultaise ne parvient pas à punir les Parisiens… Ce que vont regretter les hommes de Fabien Galthié par la suite.
Le Stade français continue de donner du liant à la rencontre et impose une grosse animation de jeu dans les 22 mètres de Montpellier. Après avoir travaillé la défense tel un essuie-glace, Slimani conclut un très bel essai peu avant la demi-heure de jeu. Transformé dans la foulée, Paris mène 10-3 et profite du premier déséquilibre de la défense montpelliéraine. Sachant qu’il y a un coup à jouer dans ce match, Galthié fait la moue en tribune. Et c’est Trinh-Duc qui organise l’offensive au pied, comme Parisse quelques minutes plus tôt sur l’action qui mènera à l’essai. Sans la même réussite. Pire, les Parisiens contre-attaquent et Camara est à deux doigts d’inscrire un nouvel essai sur un ballon distillé par Plisson juste avant d’être intercepté in extremis par Floch. Montpellier parvient à ne pas sombrer avant la mi-temps et entretien l’espoir.
Le MHR plie mais ne rompt pas
De retour des vestiaires, le MHR donne le coup d’envoi et tente de jouer vers l’avant en créant du jeu pour accrocher les Parisiens. Sur un grand coup de pied de Doumayrou, il lance sur son côté et, comme en première période, il est stoppé par Pélissié qui veille au grain. Cependant, les Stadistes obtiennent une mêlée à cinq mètres… mêlée qui ne donne rien.
Dupuy corse l’addition, les locaux mènent de dix points (13-3). Et Pélissié de riposter trois minutes plus tard… À l’image de Camara, énergique sur son aile ce soir, le Stade continue sa marche en avant et s’en remet à Plisson et son coup de pied, sans toutefois alourdir le score. Paris tente d’imprimer son rythme dans cette rencontre et pousse les Montpelliérains à la faute… Après plusieurs phases de jeu au pied, les Parisiens mettent du mouvement : Bonneval fixe la défense et sert idéalement Plisson, qui part aplatir. Décidément, ce n’était pas un match de buteur, Dupuy ne transformant pas l’essai de Plisson (58e). À l’heure de jeu, les pensionnaires de Jean Bouin mènent 18 à 6. Piqué au vif, Trinh-Duc s’arrache deux minutes plus tard pour inscrire l’essai de l’espoir. Une fois de plus, la transformation n’est pas au rendez-vous et le MHR revient à sept points, synonyme de bonus défensif.
Dans l’ensemble, le match est très tactique, sans vraie domination territoriale ou physique. Dans les dix dernières minutes de la rencontre, on sent Montpellier toujours solide en défense, repoussant les assauts de l’attaque parisienne. Pour Galthié, l’objectif est clairement le point de bonus afin de rendre le retour sur Montpellier plus agréable. À deux minutes de la fin, le MHR retient son souffle sur une pénalité de Porical qui pourrait les priver de ce bonus. Heureusement, l’ancien buteur de l’USAP rate sa tentative et le score ne bouge plus.
Le Stade français, leader provisoire
Ce succès permet aux Stadistes de préserver l’invincibilité dans leur nouvelle forteresse et de prendre provisoirement la tête du Championnat, juste devant Toulon. Les hommes de Mario Ledesma auront su trouver les (petites) failles de la solide défense montpelliéraine pour gérer le match. Le Stade français version 2013-2014 semble surfer sur la vague positive qui entoure le club, ce qui était plutôt rare ces dernières saisons. Néanmoins, la fougue et le talent de cette jeunesse suffiront-ils à garder le rythme jusqu’à la fin de la saison en vue d’accrocher les premiers rôles ?
Du côté de Galthié et ses hommes, il n’y a pas vraiment de quoi douter : les Montpelliérains auront livré un match plein et sérieux, tant tactiquement que physiquement. Cette défaite bonifiée à l’extérieur, contre une des équipes en forme du moment, n’est pas une raison suffisante pour remettre en cause le travail effectué jusqu’à présent. Certes, le MHR ne sera certainement plus sur le podium à la fin de cette journée de Top 14, mais il aura l’occasion de se rattraper la semaine prochaine face au promu Oyonnax à domicile.
Résumé vidéo :
Composition Stade français : Bonneval – Arias, Doumayrou, P. Williams, D. Camara – (o) Plisson, (m) Dupuy – Rabadan, Parisse (cap.) LaValla – Papé, Mostert – Slimani, Sempéré, H. van der Merwe.
Remplaçants : de Malmanche, Attoub, Flanquart, Burban, Fillol, Danty, Porical, Taulafo
Composition Montpellier : Floch – Nagusa, Tuitavake, Olivier, Audrin – (o) Trinh-Duc, (m) Pélissié – Bias, Tulou, Ouedraogo (cap.) – Privat, Tchale-Watchou – Bustos, Ivaldi, Watremez.
Remplaçants : Geli, Mas, Aliouat, Galletier, Paillaugue, Combezou, Sicart, Leleimalefaga.