Sochaux-MHSC (0-2) : une précieuse victoire
Une semaine après avoir arraché un heureux match nul à domicile contre l’ogre monégasque, grâce à une réalisation du jeune M’Baye Niang, prêté au club héraultais par le Milan AC, le MHSC se rendait sur la pelouse du relégable sochalien dans l’espoir de ne pas couler face à un concurrent direct au maintien. Et c’est dans le froid doubien (4°C au coup d’envoi) que Montpellier a lancé, de la meilleure des manières, son opération maintien. Résultat final : 2-0. Analyse
Le jeu offensif made in Courbis
Que le public héraultais se rassure. Le temps des purges et de l’ère Fernandez pourrait bien être révolu. La philosophie de jeu de Rolland Courbis est aux antipodes de celle du précédent entraîneur montpelliérain, qui ne peut pas prétendre prôner le beau jeu, et ce malgré les cinq buts passés à l’Olympique lyonnais en 2013. Le 4-3-3 aligné par Courbis semble fonctionner. Samedi soir, l’ex-entraîneur de l’Olympique de Marseille s’est même permis de mettre Victor Hugo Montaño sur le banc, privilégiant Rémy Cabella à la pointe de son attaque, Mounier et Niang prenant place sur les ailes. Du côté sochalien, les Zambiens Sunzu et Sinkala sont bien alignés, en défense centrale pour l’un et en 6 pour l’autre, tandis qu’Ayew (Jordan) est titularisé en pointe, au sein d’une équipe muette offensivement sur quatre de ses cinq dernières rencontres et qui n’a encore jamais marqué plus de deux buts dans un match de championnat cette saison.
Dès l’entame de match, le trio offensif montpelliérain met à mal la défense sochalienne, le duo Kanté-Sunzu souvent dépassé par la palette technique de Cabella. Et il ne faut pas attendre bien longtemps pour voir Sochaux craquer, quand le jeune Corchia, sur une longue balle en profondeur, manquait son dégagement et laissait Anthony Mounier partir seul au but et battre Cros d’un plat du pied imparable. Néanmoins, Courbis et ses hommes ne s’emballent pas : le club héraultais n’a gagné, jusqu’ici, que 17 % de ses matches après avoir ouvert le score. Un ratio faible, très faible.
Sinkala voit rouge
Cette ouverture du score a le mérite de réveiller des Sochaliens apathiques jusque-là. Les tentatives des locaux se font plus nombreuses, notamment par l’intermédiaire de Bakambu (22ͤ), Eickmayer (28ͤ) ou encore Mayuka (34ͤ). Sans grand succès, les hôtes du soir poussent sans grande conviction. Peu après la demi-heure de jeu, la soirée va tourner au cauchemar pour Sochaux, quand son numéro six zambien, Sinkala, se rend coupable d’une seconde faute grossière sur Sanson. Déjà sanctionné d’un carton jaune plus tôt dans la partie, la recrue sochalienne d’Hervé Renard se voit expulser par Freddy Fautrel, arbitre de la rencontre. Coup dur pour une formation qui, sans véritablement inquiéter Montpellier, semble plus proche de l’égalisation que d’un alourdissement du score. L’entraîneur sochalien, lui, ne procède à aucun changement et laisse Prcic et Eickmayer seuls devant la défense. À la pause, cependant, Mayuka cède sa place à Roudet sur l’aile gauche. Au retour des vestiaires, c’est Montpellier qui met le pied sur le ballon sans parvenir pourtant à marquer ce second but libérateur. Peu voire pas du tout inquiété par Sochaux, Courbis opte pour un changement atypique : Tiéné, défenseur de métier, remplaçait Mounier sur la gauche de l’attaque (68ͤ). À un gros quart d’heure de la fin du match, c’est sur une nouvelle erreur défensive sochalienne que Camara offre un caviar à Tiéné, qui inscrit sans sourciller le second but des siens (74ͤ) ! Coaching payant pour Montpellier qui s’offre une avance de deux buts à moins d’un quart d’heure de la fin du match et à 11 contre 10.
Solide Montpellier
Le dernier quart d’heure de jeu n’offre aucune possibilité de renversement de situation et Renard assistait, impuissant, à une dramatique défaite de ses hommes. Dramatique, puisque que l’équipe doubiste accuse désormais un retard de dix points sur le premier non-relégable, Evian (qui a accroché Rennes hier soir, 0-0), ainsi que sur Montpellier, qui possède le même nombre de points que l’équipe savoyarde, ne la devançant qu’à la différence de buts (-4 pour le MHSC contre -14 pour l’ETG). Seul Ajaccio, qui a perdu ce soir à Nice (2-0), fait pire. L’équipe corse n’a engrangé que 9 points en 21 journées et se dirige droit vers la Ligue 2. Montpellier, de son côté, réalise la bonne opération de la soirée. En attendant le match de Valenciennes contre l’OM, reporté pour cause de pluie sur Marseille, le MHSC possède quatre points d’avance sur la zone rouge. Les raisons de croire au maintien sont nombreuses : la nouvelle philosophie de jeu montpelliéraine semble plus adaptée aux besoins de l’équipe. Le milieu de terrain joue bien mieux son rôle et équilibre d’avantage une équipe que l’on a souvent vue totalement prise à la gorge défensivement, et tout le monde semble tirer dans le même sens. Au contraire des Sochaliens que l’on a vu totalement abattus durant tout le dernier quart d’heure de jeu, ces Montpelliérains-là ont canalisé leur énergie pour transformer les cartons rouges en buts. Cette victoire semble cruciale puisqu’elle éloigne presque définitivement Ajaccio et Sochaux. Il reste certes toute la seconde moitié de championnat à disputer, mais ces deux clubs paraissent bien mal embarqués dans la lutte au maintien. Attention néanmoins : tout n’est pas rose et le MHSC est loin de s’être racheté de sa première partie de saison catastrophique. Si la route semble encore longue, les hommes de Coach Courbis ont peut-être choisi le bon chemin.