Théâtre d’improvisation et Compagnie du Capitaine : rire garanti !
Vendredi 17 janvier avait lieu le spectacle d’improvisation mensuel de la Compagnie du Capitaine au Centre Rabelais. Comme le veut la pratique, tous les spectateurs s’étaient appliqués à écrire des scénarios sur un bout de papier et, par tirage au sort, la troupe les a joués successivement. Les éclats de rire du public témoignaient du talent des artistes qui enchaînaient les scènes avec générosité, en gardant le comique qui leur va si bien ! Des scènes tout aussi insolites les unes que les autres qu’ils interprétaient en chanson ou même en rimes.
Le Nouveau Montpellier a pu interviewer le directeur artistique de cette troupe talentueuse, Julien Masdoua.
Une petite présentation pour ceux qui ne vous connaissent pas déjà, Julien Masdoua…
Je m’appelle Julien Masdoua, je suis comédien à Montpellier depuis 20 ans et j’ai créé la Compagnie du Capitaine il y a maintenant 12 ans. Elle produit des spectacles de théâtre, d’improvisation, de conte et des spectacles pour enfants, mais c’est aussi une structure d’enseignement de l’improvisation théâtrale. Ce soir, nous étions dix sur scène donc la troupe était presque au complet, il ne manquait qu’un improvisateur qui fait les costumes. Dans la Compagnie, tous les corps de métier font de l’improvisation, sauf le régisseur et le compositeur !

La troupe de la Compagnie du Capitaine (Crédit photo : © La Compagnie du Capitaine)
Votre soirée d’improvisation, qui a lieu une fois par mois au centre Rabelais et tous les vendredis au théâtre de la Plume, récolte toujours un vif succès. En plus de cela, vous enseignez depuis 13 ans dans les Maisons pour tous. D’où vous vient cette passion de l’improvisation et cette envie d’enseigner ?
J’ai toujours eu la passion de la scène, du théâtre et l’improvisation me permet d’interpréter des rôles très différents sur des sujets proposés par le public. L’enseignement est venu au départ d’une demande de la part des gens qui voulaient que je leur apprenne, mais j’ai dû leur dire non car je n’avais pas de formation adéquate. Aujourd’hui, je suis l’un des rares en France à avoir l’agrégation délivrée par la DRAC.
Mais avant de faire du théâtre, j’ai fait des études pour devenir prof d’histoire et, après avoir eu une maîtrise, je me suis rendu compte que je ne voulais pas être prof en histoire mais plutôt enseigner tout en restant passionné par l’histoire. Maintenant, quand les gens viennent pour prendre des cours, en réalité c’est plutôt moi qui les prends auprès d’eux.
En plus de l’improvisation, vous montez aussi trois pièces par an que vous jouez le samedi au théâtre de la Plume. Où trouvez-vous l’inspiration pour vos spectacles comme « Paumé dans l’espace », « La cité perdue » ou actuellement « Mon père est un alien » ?
Ça dépend des spectacles. Pour Mon père est un allien, j’ai adapté une BD américaine qui s’appelle Calvin et Hobbes et on sort d’un an de représentation de Sherlock Holmes, donc j’ai trouvé l’inspiration pour ces pièces dans des histoires de personnalités connues.
Alors que pour notre prochain spectacle, que nous jouerons à partir de mars et qui s’appellera Le bal des gens qui passent, il s’agira de vie quotidienne et des heures au café à regarder les gens qui passent.

(Crédit photo : © La Compagnie du Capitaine)
Vous avez joué dans deux épisodes de la saison 2 de Plus belle la vie, la série à succès de France 3, mais on vous a surtout vu dans la saison 8, en 2011, pendant 80 épisodes puis quatre ou cinq de plus fin 2012 pour le procès du personnage que vous interprétez, Hocine Fedala. Comment avez-vous vécu ce rôle et la notoriété que vous a amené votre participation à cette série ?
Déjà, j’étais surpris de voir que la série a connu des records d’audience pendant notre intrigue, cela était sûrement dû à la motivation générale qui régnait sur le plateau au moment du tournage, je pense qu’on s’est tous tirés vers le haut. Sinon, la notoriété apportée par cette série est différente, avant de jouer dans Plus belle la vie j’étais plutôt connu par un groupe d’habitués. Maintenant, c’est une notoriété internationale, dans les voyages que j’ai fait il n’y a pas encore un endroit où on ne m’a pas reconnu. C’est la série la plus vendue au monde, même avant les séries américaines, donc tout le monde reconnait les acteurs de Plus belle la vie. Mais j’ai bien vécu cette nouvelle notoriété parce que je n’ai pas 20 ans et que je sais que tout ça est très éphémère, il y a des gens qui sont connus sans raison et, au contraire, des génies qui ne sont pas très connus. La notoriété, ça passe aussi vite que c’est arrivé. Ce qui est important c’est le travail, il faut être bon au moment où l’on tourne. Personnellement, j’ai beaucoup plus de respect pour une personne qui a inventé un vaccin ou qui arrive à faire voler une fusée, mais aussi pour des ambassadeurs qui règlent des conflits. Je pense à ça quand la grosse tête commence à se faire sentir !
Quels sont vos projets au théâtre et au cinéma ?
Nous avons notre nouvelle création théâtrale, Le bal des gens qui passent, nous l’avons créée pendant trois semaines et jouée pendant un an au théâtre Gérard Philippe et nous la jouerons dès mars tous les samedis au théâtre de la Plume. Ensuite, j’interprète un prof de philo dans un film de Mélanie Laurent qui s’appelle Respire, une nana vraiment chouette qui a réalisé un film intéressant en tout point de vue. J’espère que ce film m’ouvrira de nouvelles portes dans le cinéma comme Plus belle la vie l’a fait.
Est-ce confirmé que vous envisagez de reprendre le théâtre de La Plume ? Si oui, serait-ce plutôt dans le but de faire découvrir de nouveaux talents ou pour en faire un lieu exclusivement dédié à La Compagnie du Capitaine, troupe que vous dirigez ?
Normalement oui, quand Serge et Claudine [les directeurs du théâtre] prendront leur retraite. Mais pour l’instant, on se partage le théâtre : ils proposent des spectacles pour enfants l’après-midi et nous le soir avec l’improvisation et les spectacles de théâtre. Après leur départ, on reprendra les spectacles pour enfants et on gardera notre programmation actuelle. La priorité sera de jouer les spectacles de notre compagnie et de jouer nos pièces afin d’exercer notre métier, mais on remettra peut-être en place une scène ouverte le jeudi ou le mercredi pour ouvrir le théâtre à d’autres troupes. Ce serait amusant car j’ai démarré au théâtre de la Plume en tant qu’amateur, alors pourquoi ne pas laisser sa chance à d’autres !?
Histoire à suivre pour la Compagnie du Capitaine, qui a encore su faire part d’une improvisation hors pair pour une troupe qui ne s’improvise pas !
(Crédit photo de une : © La Compagnie du Capitaine)