Zoo du Lunaret : la serre amazonienne a soufflé sa sixième bougie
Alléché par la nouvelle campagne publicitaire de la ville de Montpellier, « L’Amazonie pour zéro euro* », Le Nouveau Montpellier s’est rendu à la serre amazonienne du zoo du Lunaret, six ans après son ouverture.
Cette serre amazonienne, inaugurée le 30 juin 2007 dans l’enceinte du parc Darwin, mettait en avant lors de son ouverture ses 500 animaux et ses 3 500 végétaux, ce qui fait d’elle la plus grande installation de ce type en France (2 900 m² visibles).

Visite gratuite, ou presque
Mauvaise surprise, avant même de passer à la caisse, le futur explorateur se rend compte que le mur végétal, calqué sur la façade d’entrée du bâtiment, censé attirer le visiteur par sa verdure verticale à un voyage tropical, est… mort. Toutefois, en raison des multiples excuses qu’on puisse trouver expliquant ce désagrément – tel le climat méditerranéen, l’exposition de la façade ou encore la restriction d’eau – il serait injuste de s’arrêter au pied du mur et nous continuons donc notre expédition.
Le passage en caisse révèle, quant à lui, l’importance de l’astérisque sur l’affiche publicitaire de la serre. Cette petite étoile rappelle au porte-feuille du visiteur que, s’il n’est pas un enfant de moins de 6 ans, un bénéficiaire de minima sociaux, un membre d’un groupe scolaire ou d’un centre de vacances et de loisirs (pour maternelles et primaires) de la ville de Montpellier, il devra s’acquitter du ticket d’entrée payant.

Il semblerait que la pratique du stop s’effectue aussi chez les reptiles
Après avoir pénétré dans un enfer vert, le comité d’accueil est composé, entre autres, de très beaux piranhas, de solides caïmans à lunettes et de diverses espèces de tortues aquatiques évoluant dans des bassins imitant un biotope amazonien. Il reste vraiment regrettable, pour une serre vantant sa biodiversité, qu’un œil averti puisse s’apercevoir que le premier arbre du bassin d’entrée soit en plastique, aussi bien imité soit-il.
Au fil de la ballade, le visiteur évolue sur un sentier au milieu de plantes tropicales provenant de pépinières principalement situées aux États-Unis, au Costa Rica, au Brésil ou en Thaïlande. Chaque arrêt marque la rencontre avec un animal, suscitant chaque fois une nouvelle émotion.

Chez les tamarins, tous les singes du groupe portent les petits jusqu’à leur indépendance
Pendant que certains frémissent à la vue de l’anaconda vert (Eunectes murinus) ou des Boa constrictor, des enfants s’émerveillent devant les grands singes hurleurs (Atouatta caraya), alors que les adultes fondent pour les jeunes tamarins empereurs (Saguinus imperator subgrisescens) nés le 27 juin dernier.

Le singe hurleur, une espèce dont le cri est audible à un kilomètre à la ronde
Néanmoins, face aux différents comportements humains, on peut se demander qui, du singe ou de l’homme, observe l’autre, et des deux, quel est l’individu le plus doté de raison. Certaines personnes pouffent lorsque les animaux se dissimulent, tapent frénétiquement aux vitres dans l’attente d’une réaction animale ou les infériorisent jugeant leur physique peu avantageux… Autre caractéristique de notre époque : ces petits appareils photo, qui mitraillent les animaux de flashs. Soudés au mains des visiteurs qui tremblent à l’idée d’oublier chaque moment de leur sortie du week-end, ils s’évertuent à bien tout sauvegarder dans la mémoire numérique de leurs propriétaires. D’ailleurs, les stars tropicales qui croulent sous les flashs sont assurément les plus grands mammifères et les plus petits représentants de l’herpétofaune de la serre amazonienne, respectivement les tamanoirs, surnommés fourmiliers géants (Myrmecophaga tridactyla), et les dendrobates à tapirer (Dendrobates tinctorius), aussi appelés poison frogs, ces petites grenouilles vénéneuses aux couleurs vives qui perdent leur toxicité en captivité.

Ces couleurs éclatantes informent les prédateurs de la toxicité de l’animal
Le principe de captivité est peut-être étranger à ces grenouillettes car l’une d’elles a manifestement réussi à s’échapper de son terrarium.

D’étonnants opportunistes
D’autres animaux, libres et plus montpelliérains qu’amazoniens, décident paradoxalement de s’inviter dans les cages. C’est le cas de nos petits rongeurs citadins qui viennent jouer les pique-assiettes, ne pouvant résister à un bout de fruit ou de légume destiné aux Sakis à face blanche (Pithecia pithecia), au grand dam des soigneurs, à la vue du piège à rat dissimulé par terre sous une large plante.
Plus exotique, le parcours se termine par une zone nocturne, où le visiteur peut apercevoir tatous à six bandes (Euphractus sexcinctus), paresseux à deux doigts (Choloepus didactylus), chauves-souris de Seba (Carollia perspicillata), etc. Une fois sorti de la serre, un espace pédagogique sensibilise le visiteur à la destruction de la forêt amazonienne, véritable refuge d’une multitude de mammifères, oiseaux, reptiles et amphibiens. Pour illustrer une mosaïque, il aurait été préférable de choisir une Dendrobates tinctorius en bonne santé plutôt qu’une grenouille au ventre creux et aux os saillants, similaire à celles maintenues par la serre amazonienne à ses débuts et qui étaient dans un état de santé plus que préoccupant…

L’ibis rouge, à l’instar du flamand rose, tire sa coloration des caroténoïdes présents chez les crustacés de son alimentation
Enfin, la balade touche à sa fin par le passage à l’intérieur d’une volière de dix-sept mètres de haut. Le lieu abrite essentiellement des ibis rouges (Eudocimus ruber) et des sarcelles du brésil (Amazonetta brasiliensis).
Même si l’on regrette l’absence d’espèces animales présentes il y a six ans comme le Tégu commun (Tupinambis teguixin), le boa canin (Corallus caninus) ou les fourmis défoliantes (Atta sp.), qui contribuaient à la biodiversité, on ne peut que reconnaître la bonne santé des animaux, saluer l’entretien de cette serre, la propreté des enclos et les nombreuses naissances qui s’y sont déroulées.
Informations pratiques :
Tarifs Individuels :
Tarif plein : 6,50 € (5,50 € avec le Pass’ Agglo)
Tarif réduit (enfants 6-18 ans, étudiants, seniors + de 60 ans, demandeurs d’emploi, familles nombreuses) : 3 € (2,50 € avec le Pass’ Agglo)
Gratuit : Enfants moins de 6 ans, titulaires de minima sociaux.
Tarifs de groupes :
Comité d’entreprise, associations, groupes de plus de 10 adultes : 3 €/personne.
Groupes scolaires secondaires (collège, lycée) et étudiants : 3 €/personne.
Groupe scolaire primaire de Montpellier, centre de loisirs de Montpellier : gratuit
Groupe scolaire hors Montpellier, centre de loisirs hors Montpellier : 2 €/personne.
Plans : 0,50 €
Audioguide : 1 €
Carnet de 10 entrées valables 1 an : 40 €.
Horaires :
Horaire Automne – Printemps : 9h – 17h du mardi au dimanche
Ouvert les jours fériés et pendant les vacances scolaire Zone A.
Horaire été : 10h – 18h30 du mardi au dimanche
Ouvert les jours fériés et pendant les vacances scolaire Zone A.
L’antenne pédagogique du parc zoologique de Montpellier et l’association des Amis d’Agropolis Muséum vous proposent des visites guidées « nocturnes ». À l’occasion de ces visites, on peut découvrir la serre amazonienne avec de nombreux commentaires sur cette structure unique et sur la forêt amazonienne.
Ces visites exceptionnelles sont payantes au tarif unique de 10 € par personne. L’inscription est obligatoire auprès de l’antenne pédagogique du parc zoologique au 04 99 61 45 43. Les places sont limitées, il n’y aura pas d’autre public présent dans la serre.
Modalités d’accès :
50 avenue d’Agropolis – 34090 Montpellier.
Bus : la navette, direction Agropolis, arrêt « zoo ».
Accessible aux personnes handicapées.
Contact :
Tél : 04 67 54 45 23
Fax : 04 67 41 45 57
Contact : www.zoo.montpellier.fr