Humans Of Montpellier n°36
Je m’appelle Mobina, j’ai 22 ans, je suis originaire de Montpellier. Je suis étudiante en 4ème année de Pharmacie et je suis présidente de l’association Tabassam.
J’aime beaucoup Montpellier ! Je pars souvent à Paris voir ma sœur qui y habite. Dès que je reviens dans cette ville c’est un bonheur. Je suis contente d’habiter et d’être née ici. Il y a le soleil, une belle qualité de vie, les gens sont sociables. Je vois la différence avec les autres villes, ce n’est pas pareil ! J’aimerai terminer ma vie ici si cela est possible.
Montpellier tend à être une grande ville, j’espère qu’elle sera encore plus tolérante
L’aspect négatif c’est qu’au niveau boulot c’est bouché ! J’ai l’impression que tout se passe à Paris. Même au niveau des formations, il y a plus de choix. J’aimerai avoir un autre diplôme également dans le domaine de la sociologie ou la science politique.
Il y a aussi moins de tolérance malheureusement vis-à-vis de certaines communautés malgré le fait qu’elle se proclame ville ouverte et méditerranéenne. Dans le sud en général, c’est plus dur d’être musulman que sur Paris. Même si c’est différent d’une ville à l’autre dans le sud de la France. Montpellier est bien plus tolérante que Béziers par exemple. Mais ici on me fait un peu plus de remarques concernant mon voile que lorsque je suis sur Paris.
Montpellier tend à être une grande ville et j’espère qu’elle sera encore plus tolérante à l’avenir vis-à-vis de certaines communautés. Notamment dans le giron des mouvements féministes locaux où j’espère qu’ils seront plus cosmopolites. À Paris, il y a beaucoup d’associations féministes inclusives, ce qui n’est pas encore le cas à Montpellier.
Il n’y a pas une façon d’être femme, il y en a des milliers !
La Women’s March de Montpellier m’a confirmée dans ce fait. J’étais présente lors de cette marche, je faisais partie des 0,001 % des personnes de couleurs et également voilées. Je jouais à « Où est Charlie » pour dénombrer le nombre de femmes de couleurs, mais il y en avait très peu. Il n’y avait pas ce féminisme que j’aime incluant toutes les femmes. À contrario de la Women’s March initiée aux États-Unis rassemblant des femmes voilées, des latinas, des noires, des blanches, unies pour un même objectif qu’est de défendre le droit des femmes.
Je suis profondément féministe, même si j’avais du mal à le dire car j’avais l’impression à une époque que c’était contradictoire d’être musulmane et féministe. J’ai compris avec le temps que ce n’était que des représentations et qu’il n’y avait aucune contradiction à cela.
J’aimerai que l’on porte un message d’égalité entre les femmes. Pour moi le féminisme ce n’est pas seulement porter un message d’égalité entre hommes et femmes, le combat se fait également entre les femmes dans la transmission de ce message pour lutter contre le sexisme. On a pas besoin d’être « dévoilée » pour être émancipée. Il n’y a pas une façon d’être femme, il y en a des milliers !
Quel beau témoignage! Merci à Mobina pour cette mise en avant rare de la pluralité des femmes.