Jean-Pierre Moure : « Je représente un danger pour tous les candidats »
Suite de notre tour d’horizon des candidats aux municipales de Montpellier. Cette fois-ci, c’est Jean-Pierre Moure, le candidat du Parti Socialiste et d’Europe Écologie-Les Verts, qui a répondu aux nombreuses questions du Nouveau Montpellier. Son projet pour la ville, son bilan à l’agglomération, les nombreuses « polémiques » qui l’ont concerné… Le président de Montpellier Agglomération a répondu à ses détracteurs dans un long entretien. Rencontre.
Le Nouveau Montpellier : Vous venez de déposer votre liste pour les municipales, elle est composée de membres de la société civile, de membres d’Europe Écologie-Les Verts, de communistes et de socialistes. Vous semblez essayer de rassembler au maximum autour de votre candidature, pour quelles raisons ?
Jean-Pierre Moure : C’est un large rassemblement qu’incarne cette liste. Il repose sur un renouvellement des responsables politiques puisqu’il y a 64% des gens de cette liste qui n’ont auparavant pas occupé de poste d’élu ou de responsable politique, dont 58% pour le contingent du PS qui représente 55% de la liste. C’est dire l’importance de ce renouvellement qui intègre la diversité de la ville dans ses quartiers et dans ses grandes thématiques : le monde économique, social, environnemental, sportif, culturel, ce qui est la réalité montpelliéraine.
Vous évoquez la diversité de votre liste, on a pourtant l’impression que très peu de jeunes y figurent. Où sont passés les Jeunes socialistes ?
Il y a des jeunes, il y a des Jeunes socialistes. Il y a une bonne flopée de jeunes générations, à commencer par l’une des représentantes des MJS qui est Merry-Lène (ndlr : Merry-Lène Laballe, attachée parlementaire d’Anne-Yvonne Le Dain). La moyenne d’âge est de 39 ans.
J’évoquais vraiment les Jeunes socialistes, nous pensions qu’ils seraient plus nombreux à figurer sur votre liste. Est-ce que c’est une punition par rapport au fait qu’ils aient soutenu Michaël Delafosse pendant les primaires socialistes ?
Non mais M. Delafosse soutient Jean-Pierre Moure. Je ne suis d’ailleurs pas certain que ceux que vous appelez les Jeunes socialistes aient apporté leur soutien au moment de la primaire à celui que vous venez de citer. Je pense avoir eu, au moment de la primaire, beaucoup de Jeunes socialistes derrière le candidat qu’était Jean-Pierre Moure. La chose ne se situe pas du tout en terme de jeunisme. Au sein de la famille socialiste, il y avait nécessité de consulter la base. J’ai tenu à ce qu’il y ait une élection primaire et que la parole soit rendue aux militants. J’ai largement rencontré le MJS qui est associé au projet, qu’on va concrétiser. Ils sont d’ailleurs représentés sur la liste tels qu’ils me l’avaient demandé.
L’alliance avec les Verts a fait beaucoup parler à son annonce. De quelle façon avez-vous négocié cet accord avec eux ?
Il s’est négocié sur la base d’un vrai projet pour la ville, en tenant compte de l’évolution des impératifs sociétaux. Nous avons intégré les politiques énergétiques, les notions de développement durable, que je portais d’ailleurs en tant que président de l’Agglomération de Montpellier. Nous avons voulu les mettre à l’unisson de ce qui va concrétiser la politique de la ville. L’accord avec les Verts s’est fait sur la base d’un projet, d’un contenu, d’un fond et non pas d’une opportunité, d’un casting de personnes. C’est un vrai projet innovant, d’ailleurs je m’honore d’être la première ville de plus de 100 000 habitants à avoir fait un vrai accord avec Europe Écologie-Les Verts.
Pourtant, à la base, vous aviez quelques points de discorde. Comment se sont passées les négociations sur les divers sujets ?
Je n’avais pas de point de discorde personnel, si ce n’est ce que peut en traduire parfois une certaine presse ou certaines personnes qui ne connaissent pas les dossiers.

Jean-Pierre Moure au lancement de sa campagne pour les primaires socialistes. Ses premiers mots : « Elle est où la rose ? » (Crédit photo : © Arnaud Huc)
Prenons donc les choses une par une en essayant de vulgariser un maximum pour que les gens comprennent. Sur la régie de l’eau, qu’avez-vous promis aux Verts ?
Concernant la régie de l’eau, on est dans l’évolution de ce dossier que j’avais déjà amorcé. En 2015, c’est le tiers des communes qui étaient concernées par le passage d’une délégation à une autre. On sortait de 25 ans de délégation, moi je l’ai ramené à 7 ans avec, derrière, une baisse du prix de l’eau de 10% au 1er janvier 2015, la mise en place d’un chèque eau et 150 millions de travaux assurés pour le bon état des réseaux et leur extension. Le contrat n’est pas encore passé, il est en cours de discussion, l’appel d’offre est en cours. Alors, par rapport à la discussion que nous avons eu avec les Verts, j’ai intégré un avenant au contrat, qui a été porté à la connaissance de toutes les entreprises soumissionnaires au marché public qui a été lancé pour qu’elles intègrent le passage d’une régie à mi-mandat. Cela concerne le tiers des communes car les autres communes de l’agglo arrivent au terme de leur contrat à la fin du mandat actuel. C’est la raison pour laquelle j’avais lissé la délégation sur ces temps au lieu de 22 auparavant, et là on intègre le paramètre de la régie de l’eau. Et c’est le résultat de l’appel d’offre qui permettra de vérifier si économiquement, techniquement, on est en situation de passer à mi-mandat au niveau d’une régie de l’eau. Et il faut tout de même dire au départ que le prix de l’eau n’est pas discriminant : ce n’est pas parce qu’on est en régie ou en délégation que ça veut dire moins cher ou plus cher. Et sur ce point, nous sommes d’accord avec les Verts.
Autre sujet qui fait beaucoup parler concernant votre alliance avec les Verts : le Parc Montcalm. Voici deux citations que nous avons pu lire et qui nous ont semblé contradictoires. La première est de Jean-Louis Roumégas, votre allié des Verts, qui dit : « Ce que nous avons obtenu, c’est de sanctuariser, c’est-à-dire de ne pas du tout urbaniser la totalité des 23 hectares » (dans La Gazette du 13 février 2014). Deux semaines plus tard, dans Midi Libre (1er mars 2014), vous déclarez : « Il est vrai que j’ai ajouté de l’habitat dans la partie boisée autour de la future ligne 5 de tramway. Mais cela impactera la lisière avec deux ou trois arbres enlevés. » Êtes-vous sur la même longueur d’onde ?
Je suis sur la même longueur d’onde. Concernant votre deuxième citation, je suis en faux avec le dire de Midi Libre, j’ai déclaré exactement le contraire. Et le lendemain, Midi Libre a fait un rectificatif à ma demande mais un rectificatif qui n’est pas honnête dans la logique de son prononcé. Le Midi Libre dit : « Jean-Pierre Moure rectifie ses propos. » Non, Midi Libre aurait dû dire : « Nous rectifions les propos prêtés à Jean-Pierre Moure. » Je suis celui qui a enlevé la bande d’habitats. Nous sommes sur un parc de 23 hectares dont une bande d’habitats était prévue en mitoyenneté de Font Couverte et d’Estanove. J’ai décidé, alors que je n’était pas à l’origine du projet, qu’on ne ferait pas cette bande d’habitats et nous sommes en totale harmonie avec les Verts. C’est un projet de la ville que tout le monde a signé, y compris celui qui est dans une situation d’opposant sortant et qui est aussi assez voisin avec le candidat de l’UMP. Moi, j’ai décidé qu’on ne la ferait pas. On va planter des milliers d’arbres, on va enlever la maison du Général, on ne réalisera pas la bande d’habitats, et la piscine et le gymnase qui ne sont pas aux normes seront rasés. Actuellement, c’est un ancien terrain militaire, on va réaliser un vrai parc, un espace de loisirs, de déambulation, d’éléments de jeu pour les enfants dans lequel les citoyens pourront bénéficier de ce Central Parc. Et la ligne 5 passe en lisière, elle ne traverse pas le parc. Et il n’y a rien d’incompatible en intérêt public à ce qu’une ligne de transports en commun desserve un lieu paisible de loisirs. En tout cas, je m’inscris en faux contre cette phrase qui m’est prêtée. C’est très grave car c’est une manière de tromper les électeurs, d’autant que le rectificatif a été traduit de manière tout à fait scandaleuse.
Malgré des sommes très importantes dépensées par les collectivités pour la propreté, la ville de Montpellier a la réputation d’être une ville très sale. Quel est le problème ?
Le problème, c’est qu’il faut donner du sens aux choses, de l’efficacité, de la lisibilité, de la convergence. Il faut donner une bonne mutualisation des services que se doit de rendre la ville à sa population. Actuellement, quand on regarde pour la propreté, la ville est compétente pour la voirie et l’agglo est compétente pour la collecte des déchets. On peut mieux faire. Moi, je souhaite qu’on ait une seule direction opérationnelle qui, de façade à façade, soit responsable de la partie agencement, aménagement, revêtement des sols, planéité, espaces publics, et également de l’entretien de ce qui a trait aux déchets qu’il peut y avoir de par sa fréquentation. Une seule direction opérationnelle qui traite l’ensemble du problème avec un service derrière, un service back office avec un numéro vert où l’on peut intervenir dans l’heure.
Vous évoquez donc un problème de compétences entre la mairie et l’agglomération. Certains candidats comme Philippe Saurel, Jacques Domergue ou Muriel Ressiguier estiment que maire de Montpellier et président de l’Agglomération sont deux métiers à plein temps. Ce n’est pas votre cas, pour quelle raison ?
La ville est la locomotive d’un territoire, elle a des compétences à assurer vis-à-vis de sa population de A à Z : soit elle les gère directement, soit elle les fait gérer par l’intercommunalité. D’où l’importance d’avoir un exécutif opérant qui intègre la globalité d’une situation mais également le détail de la proximité. C’est dans ce sens qu’on est dans des politiques qui sont lisibles, qui ont de la teneur, et non pas des positions et des postures personnelles pour satisfaire des égos.
Vous n’arrivez pas à coopérer avec Mme Mandroux ?
Si, j’ai toujours coopéré avec la ville et Mme Mandroux. Si ce n’est que dans les deux ou trois dernières années du mandat qui se termine, il y a aussi eu, pour des questions liées probablement à la proximité d’une échéance municipale à venir, des positionnements ou des postures des uns et des autres qui se sont éloignés de cette cohérence.
On revient aux questions de propreté quelques minutes. Voici quelques photos des rives du Lez et du quartier Port Marianne. La ville essaie souvent de communiquer autour de ce quartier que les élus décrivent comme « le poumon de Montpellier ». Finalement, quand on y va, on tombe sur des choses de ce genre.
Il n’y a pas que Port Marianne, la propreté c’est l’ensemble de la ville. Ce qui fait la force de Montpellier, c’est de s’appuyer sur la richesse de ses quartiers. Montpellier, c’est 20 quartiers. Pour moi, tous les quartiers sont aussi importants les uns que les autres. Que ce soit en terme d’économie, de culture, d’installations sportives, d’écoles et d’environnement. L’environnement doit devenir la sève porteuse de cette ville. Montpellier a la capacité de répondre à ces défis à condition d’assurer le sésame entre la ville de la proximité, dans son quotidien, dans l’apaisement, dans la qualité de son espace public, de son environnement, et la ville des grands desseins. Ça, ça fait partie de ce qui, en terme de propreté, n’est pas assuré actuellement par la ville dans son devoir régalien d’assurer un territoire propre.
Donc ça changera ?
Ah oui, je peux vous dire que ça va changer (rires).
On va maintenant passer aux sujets qui nous intéressent directement au Nouveau Montpellier : les étudiants. Pour commencer, évoquons un sujet qui est très largement abordé par les médias locaux à chaque rentrée scolaire : les logements. Chaque année, des étudiants se retrouvent sans logement car les places en cités universitaires sont très limitées. Comment pouvez-vous remédier à cela ?
C’est un point essentiel pour la jeune strate de la population correspondant à l’âge étudiant, parce qu’ils viennent de Montpellier mais aussi de l’extérieur. Il y a à peu près 60 000 étudiants sur Montpellier et il faut leur trouver des lieux de vie adaptés. Dans le temps, en tant qu’agglomération, nous avons déjà bien œuvré avec le CROUS pour trouver des solutions. Là, on va passer la vitesse supérieure. J’engage dans le projet, par le biais de la ville et de l’agglo, l’équivalent de 2 500 logements pour les étudiants sur le mandat à venir. C’est un chiffre conséquent. On va accentuer également les notions de colocation dans les quartiers de manière à donner, en terme de cohésion sociale, cette capacité à porter une présence de différents types de populations dans les quartiers, y compris les quartiers populaires.
Du coup, vous comptez construire de nouvelles cités universitaires ?
Construire ou adapter la présence d’habitats de la manière la plus fonctionnelle par rapport aux différents sites universitaires.
Au classement des villes où il fait bon étudier, la nôtre est 3e après Grenoble et Toulouse. Est-ce que Montpellier doit viser la première place et qu’est-ce qu’il manque pour que ce soit le cas ?
Montpellier doit toujours viser l’excellence. L’un des éléments porteurs de mon projet c’est de constater, de vérifier et d’agir en conséquence. Un Montpelliérain sur deux a moins de 34 ans, 40% ont moins de 30 ans. L’une des responsabilités majeures pour le prochain maire de Montpellier, ça va être de positionner le Montpellier du XXIe siècle. Le jeune bambin, le collégien, le lycéen ou l’étudiant, c’est le Montpelliérain du XXIe siècle. Par exemple, je veux mettre en place un système de banque de stages conventionnés avec le milieu de l’entreprise : assurer ce vrai lien entre ce milieu et celui de l’éducation, de la culture et du sport. Je vais baisser les tarifications des transports en commun pour les jeunes étudiants de Montpellier – on le fera également pour les personnes âgées et ceux qui sont en difficulté. Autre exemple, les rythmes scolaires. Cela me paraît important de jouer sur la culture plutôt que sur l’isolement des enfants. Je vais concerner 10 000 familles en leur redonnant du pouvoir d’achat grâce à la gratuité qu’on va donner à ces rythmes scolaires, et également assurer 15 000 jeunes qui sont en formation créative, plus le vivier des associations et des jeunes étudiants qui verront la possibilité d’avoir plus de revenus à travers des statuts plus globalisés dans le temps quant à leur occupation en plus de leurs études.
Vous évoquez la réforme des rythmes scolaires que vous avez soutenue et mise en place dans la commune de Cournonsec. Selon La Gazette, dans cette commune, les activités périscolaires sont payantes alors que la réforme Peillon préconise la gratuité.
Ça aussi, c’est une litote ridicule. Le tiers des communes de l’agglomération qui sont passées à la réforme des rythmes scolaires, c’est un succès partout. Cournonsec avait déjà un centre de loisirs très avancé dans ses activités. On propose 22 palettes d’activités d’éveil aux enfants de Cournonsec, et il y en a une ou deux sur lesquelles il y a un élément très pointu qui fait qu’il y a un dégraissement avec une participation minime des parents. C’est d’un ridicule avéré que de dire ça. 83% des enfants bénéficient de la politique périscolaire à Cournonsec.
Si vous êtes élu maire de Montpellier, vous la mettrez donc en place également ?
Montpellier, pour l’instant, c’est « zéro » sur toute la ligne. D’ici le mois de septembre, mon collègue Jacques Brighelli, qui est à la fois le référent de la ville et de l’agglomération de Montpellier, a eu pour mission de fédérer toute la réflexion. Sur le contenu, on a 4 mois pour que la réforme des rythmes scolaires soit conformément à la loi en place à Montpellier. Mais ce n’est pas uniquement le problème du scolaire, c’est la question d’y faire participer le milieu associatif. Il y a également tout ce qui représente les artistes, les acteurs, qui sont prêts à porter leur projets culturels à la disposition de la créativité.

Le candidat socialiste lors de son entretien avec Le Nouveau Montpellier (Crédit photo : © Benjamin Pesme)
Avant de revenir aux étudiants, maintenant que nous y sommes, restons sur Cournonsec. Vous êtes maire de Cournonsec depuis 1983. Sur le site internet du ministère des Finances, des chiffres datant de 2011 attestent que l’endettement par habitant dans cette commune atteint en moyenne 2 249 euros, ce qui en fait la commune la plus endettée de l’agglomération de Montpellier comme le souligne Montpellier Journal dans un article du 7 mars 2013. Qu’en est-il ?
Il en est du vent, tout simplement. Celui qui vous parle, il a été réélu cinq fois par la population. Vous pensez qu’une population qui n’aurait pas confiance en la qualité de gestionnaire de son maire le maintiendrait pendant cinq mandats ? C’est ma première adjointe qui va tirer la liste que je « drivais » et qui certainement sera maire de Cournonsec. Elle part pour 2014 avec dans les caisses 710 000 euros de recettes nettes. Cournonsec est une commune qui a été excellemment gérée, j’ai l’humilité et la fierté de le dire. Elle est passée de 800 à 3 300 habitants et non pas 2 400 comme le font apparaître les statistiques de l’INSEE. On a été pénalisé par la réforme qui a modifié les recensements de population. On l’est d’autant plus que nous sommes une commune en expansion démographique. Lors du mandat précédent, quand vous estimiez que vous aviez plus de 15% de progression de la population, vous pouviez demander un recensement complémentaire. On devait en faire un à mi-mandat précédent, mais la réforme est intervenue en disant qu’il n’y aurait plus de recensement complémentaire mais des recensements généraux par tirage au sort chaque année, applicables à partir du nouveau mandat. Le tirage au sort fait que chaque année, il y avait X communes appelées à faire un recensement général. Manque de chance, on est tombé la sixième année. Ce qui veut dire que Cournonsec a 10 ans de retard par rapport à sa population administrative. Quand les chiffres sont sortis, j’avais entre 2 900 et 3 000 habitants et on m’attribuait 2 100 ou 1 700 habitants. C’est comme si à Montpellier, vous faisiez des analyses de population sur 200 000 au lieu de 270 000 habitants. J’aimerais que toutes les communes soient dans la situation de Cournonsec.
Retour sur la situation des étudiants et des facultés à Montpellier. Comment expliquez-vous le fait qu’il n’y ait toujours pas de pôle d’excellence d’enseignement supérieur à Montpellier ?
À Montpellier, nous avons cinq pôles d’excellence. Un pôle mondial de l’eau, de l’agronomie, des biotechnologies, de la santé et on va être pôle numérique. Ensuite, il y a des pôles d’excellence liés à la recherche et au développement. Ce que je suis en train de mettre en place à travers Montpellier Unlimited, c’est fédérer toute cette capacité du monde de la recherche, de l’ingéniorat, des start-up, avec le monde économique et la puissance publique.
Un autre sujet qui a beaucoup fait parler cette année : l’Université Paul-Valéry de Montpellier a connu de nombreux problèmes et a failli fermer son antenne de Béziers. La situation s’est arrangée mais Anne Fraïsse, la présidente de l’Université, nous déclarait que si rien ne changeait, les universités françaises allaient droit dans le mur. Les collectivités locales peuvent-elles éviter ce genre de situation ?
Oui, directement ou indirectement. Directement, il n’est pas du rôle d’une collectivité telle qu’une agglomération de peser dans la décision. Mais les collectivités locales et les facultés sont partenaires et réciproquement.
Mais quand il manque 2 millions d’euros dans les caisses d’une université, vous pouvez faire quelque chose ?
Alors je ne dis pas que ceux qui ne sont pas forcément dans ce qui est souhaité par des collectivités traduisent un manque de vision. Disons qu’il y a des ajustements à faire, et dans le temps tout cela va se réguler.
D’une manière générale, quelles sont les mesures concrètes que vous envisagez vis-à-vis des étudiants ?
On va mettre en place un outil innovant qu’on appelle le « Online Jeune » pour les 10-26 ans. C’est tout ce qui a trait à la réduction des offres, les tarifications sur tous les services de la ville. Le covoiturage, l’habitat participatif, un pass’ jeune adapté à tout ça. Je veux également aider le monde étudiant à travers le côté mutuelle de santé, je pense que la ville peut amener des garanties sur un fond qu’on mettrait à disposition pour aider un certain nombre de jeunes qui ne peuvent pas se soigner. Concernant les transports, je souhaite faire des tarifications spécifiques pour les boursiers : un jeune qui est boursier mérite une attention supplémentaire. On aura également le renforcement des bus de nuit et week-end, le prolongement en soirée de la circulation des tramways, tout au moins sur certains axes.
Jusqu’à quelle heure par exemple ?
Ça pourrait être une heure de plus, il faudra voir l’impact économique que ça peut avoir.

Lors du débat, le président de l’Agglomération a dû contrer les nombreuses attaques de ses adversaires (Crédit photo : © Lucy Moreau)
La jeunesse de Montpellier vient y faire ses études puis s’en va en direction de la capitale ou ailleurs pour travailler, ne trouvant aucun emploi ici. Que peut-on faire pour que ces problèmes d’emploi s’améliorent ?
On ne peut pas dire qu’il n’y a pas d’emploi à Montpellier. À territoire égal, c’est le territoire qui crée le plus d’emplois et qui crée le plus d’entreprises, mais qui paradoxalement a 4 points de plus de chômage. Cela s’explique par le développement démographique mais aussi par le fait que Montpellier n’est pas une cité qui reposait antérieurement sur des fondamentaux industriels. La chance de Montpellier, c’est de mettre en place une nouvelle industrie : verte, blanche, politique énergétique. Sur cela, nous sommes très en pointe. Mais ensuite, il faut le traduire par un renforcement du tissu économique. Les PME/PMI sur Montpellier, c’est 9 personnes par entreprise. Les TPE, c’est une personne. Insuffisant. Donc il faut densifier et muscler le corps économique, en faisant en sorte que toutes les entreprises locales travaillent mieux ensemble. Un appel d’offre national, vous allez répondre à l’appel d’offre. Avant que je mette en place Montpellier Unlimited, vous ne saviez pas que je pouvais vous apporter un plus. Je suis à 300 mètres de chez vous, on ne se connaissait pas et on ne participait pas ensemble à l’élaboration conjointe de cet appel d’offre. Désormais, les entreprises travaillent ensemble. À partir du moment où elles seront plus performantes, elles vont attirer à l’extérieur, faire parler de Montpellier. On crée les conditions pour faire venir de l’emploi.
Dans un article paru sur Le Nouveau Montpellier lundi dernier, nous évoquions les répercussions de la fronde des petits commerçants contre la CFE. Avec du recul, ne pensez-vous pas que les services de l’agglomération auraient pu prendre plus au sérieux les mises en garde de Jean-Pierre Touchat ou de Pascal Heymes dès la fin d’année 2011 sur les conséquences de la délibération qui a voté l’augmentation des bases minimales de la CFE ?
Pas du tout. La CFE, c’est le prolongement de suppression de la taxe professionnelle supprimée à la sauvette par Sarkozy qui fait perdre 50 millions d’euros aux Montpelliérains, remplacée par une myriade de petites taxes. La CFE, c’est la gestion personnelle de chacune des entreprises. Je n’ai aucune autorité pour rentrer dans la connaissance confidentielle du chiffre d’affaires de telle ou telle entreprise. Ce problème qui s’est présenté à Montpellier s’est présenté sur toutes les grandes collectivités. Celui qui vous parle, il a réglé le problème en une semaine, pendant que d’autres bavent ou disent n’importe quoi. Moi, j’ai affronté une vindicte de 800 personnes dont je comprenais la douleur de 600, et dont les 200 autres étaient avec le Front National, d’autres qui sont aujourd’hui candidats à Montpellier et qui alimentaient les gens dans les ruelles. Je suis monté à Paris et j’ai réglé le problème. En tout cas, c’est la première fois qu’on a rectifié une loi de finance. Je suis toujours contre la CFE parce qu’elle bénéficie aux riches et aux multinationales et elle plante les petits. Elle est en train d’être restructurée. En tout cas, moi j’ai remis les compteurs à zéro et c’est le rôle d’un élu.
Une autre affaire un peu chaude qui vous est arrivé un peu plus récemment : l’affaire Altrad. Comment se fait-il que ce courrier, qui était privé, ait été rendu public par les médias ? Il y a une taupe à l’agglo ?
Il faudra que vous demandiez aux intéressés. Je ne suis pas du tout concerné par ça. Moi j’ai effectivement reçu un papier qui est complètement désopilant. Tout ce qui est excessif est insignifiant. S’il y a une collectivité dont on ne peut pas dire qu’elle n’aide pas le rugby ou le sport en général, c’est bien l’agglomération de Montpellier.
Alors pourquoi ce courrier ?
Vous poserez la question à M. Altrad.
Vous vous êtes réunis pour en discuter après ?
J’ai eu l’occasion de le rencontrer, je lui ai dit ma façon de penser. L’argent public, le bien public, il faut le dissocier de la gestion privée. D’ailleurs, si vous prenez certains des attendus de cette lettre, si vous les mettez en application, vous allez à Villeneuve derrière. Je ne mange pas de ce pain-là.
Justement, il dit à la fin de sa lettre : « Je ne voudrais pas venir perturber les échéances qui sont les vôtres par des révélations de nature fortement préjudiciables à vos ambitions politiques. »
Je ne me sens pas du tout concerné par rapport à ça. Moi j’ai une colonne vertébrale, une ADN, une honnêteté, une humilité et puis, au-delà de cette limite, il y a une justice qui joue derrière.
Aujourd’hui, vous n’êtes donc pas en bons termes avec M. Altrad ?
Je suis ni en bons ni en mauvais termes. Je trouve cette lettre complètement décalée par rapport à la réalité des choses, complètement ubuesque. Parfois, quand on veut chercher trop loin des éléments qui ne peuvent pas aboutir, je pense qu’on se discrédite un peu. J’en resterai là. Pour moi ce n’est pas une affaire, mais c’est vrai que les médias ont été surpris du contenu de cette lettre.
Autre affaire qui a beaucoup fait parler et dont nous avons parlé sur notre site suite aux déclarations de Philippe Saurel. De nombreuses personnalités politiques montpelliéraines telles que Hélène Mandroux, Philippe Saurel ou André Vézinhet ont évoqué les primaires socialistes en allant jusqu’à parler de résultats totalement « truqués ». Que pensez-vous de ces accusations ?
Moi je suis l’élu du scrutin des primaires où il y a eu 70% de participation et où 60% se sont portés sur mon nom. Il n’y a pas eu de retour administratif, que je sache, au niveau de Paris ? Quand on est soi-disant en désaccord avec quelque chose qui aurait pu être anormal ou autre, on va au bout d’une logique. Il y a des statuts chez nous qui sont appliqués. Ça fait beaucoup de vagues dans le verre mais ça s’arrête là. Je pense que le projet socialiste repose sur autre chose que ces vaguelettes d’écume. Et je note que l’intéressé (ndlr : Philippe Saurel) n’a pas jugé utile de se présenter aux primaires. Peut-être qu’il sentait qu’il était loin d’être majoritaire.
Le 7 février dernier, vous teniez un meeting à René-Bougnol en présence au premier rang de Louis Nicollin, Robert Navarro ou encore Christian Bourquin, ayant tous les trois eu des problèmes avec la justice pour diverses raisons. Est-ce que ce n’est pas un peu embêtant de les voir vous soutenir ?
Attendez, attendez. La justice, vous parlez des trois là ?
Oui.
Attention parce que, que je sache, Louis Nicollin est chef d’entreprise, il est en activité. Navarro est sénateur de la République. À quel titre j’enlèverais tout droit à un sénateur de la République de venir à un meeting public ? Je n’ai pas vocation à interdire, autoriser, pondérer…
Je n’ai pas parlé d’interdiction. Je vous ai demandé si c’était embêtant ?
Non, ce n’est pas embêtant. Christian Bourquin est président de la région Languedoc-Roussillon. Et que je sache, Christian Bourquin est celui qui signe avec le préfet de la République le contrat de plan État-région. Donc on pourrait se demander aussi si le préfet est gêné par le fait qu’il ait à signer un contrat avec le président de la région. Après, si ad nominem, quelles que soient les personnes et d’ailleurs pas forcément les personnes considérées, il y a des éléments dans lesquels la justice pourrait intervenir, laissons-lui le soin de suivre son cours. Il y a une séparation des pouvoirs en France. Il y a l’administratif, le judiciaire, le politique. Moi je m’honore d’être sur une ADN d’honnêteté et de référence et je défie à quiconque le soin de dire le contraire. D’ailleurs je le préviens, il ne faut pas qu’il s’y hasarde parce qu’il y aura un recours, parce que ça sert à ça la justice.
Dernière affaire qui a pu faire parler avant de repartir sur votre programme. L’agglomération a été mise en cause dans plusieurs histoires de favoritisme avec M. Provencel et sa société Sens Inédit dans les médias, notamment dans Montpellier Journal. Sens Inédit a-t-elle bénéficié d’un avantage concurrentiel face à d’autres candidats dans l’attribution de marchés ?
Vous ne seriez pas dans votre rôle de journaliste, je ne resterais peut-être pas calme. Que je sache, ce n’est pas parce que quelqu’un qui s’appelle M. Taoumi arrive tous les six ans quand il y a des élections pour alimenter les gazettes de journaux en disant « Il y a du favoritisme », pour considérer qu’il a raison quand il défèque dans les colonnes des journaux. Notamment Montpellier Journal, je ne pense pas que ce soit un journal dont l’objectivité est le premier des critères. Le premier volet de ma réponse, il est bien pour vous montrer qu’il est de bon ton par certaines presses de décrédibiliser le politique, et au-delà du politique de décrédibiliser tous ceux qui ont une once de responsabilité et de pouvoir : les chefs d’entreprise, les présidents de club, les responsables d’association. Ainsi, on donne l’impression qu’il y a deux mondes, c’est-à-dire une « élite », des parvenus, des mecs qui s’arrangent entre eux, qui se gobergent, puis après le peuple qui trinque. Moi je suis quelqu’un du peuple. Je ne suis pas un yéti, je sors de la base, j’ai ma colonne vertébrale, j’ai mon éthique de vie et je préside une agglomération. Le premier de mes devoirs, c’est d’être dans l’éthique et dans l’objectivité. Il y a des règles de marché public et j’aimerais savoir si, à ce jour, vous avez vu une seule fois l’agglomération de Montpellier, anciennement district, qui a été condamnée pour non respect des marchés publics…
Retour à votre programme. Pouvez-vous, en une minute, nous dire quel est votre projet pour la ville de Montpellier ?
Le projet, c’est de mettre la ville dans les enjeux de ce XXIe siècle. Une ville de la proximité, une ville qui va à la rencontre de sa population. Une ville dont la population participe à un vrai projet. Un projet de l’amélioration du quotidien, un projet paisible et un projet qui maintient à Montpellier sa capacité d’innovation et de force pour être la ville du territoire de demain. Un projet qui unit et qui rassemble les Montpelliérains.
La droite et l’extrême droite ont le monopole des questions de sécurité depuis des années. À Montpellier, nous pensons que ces questions sont très importantes car beaucoup d’étudiants rentrent dans les rues de Montpellier le soir et les agressions, qu’elles soient physiques ou verbales, arrivent fréquemment. Comptez-vous faire quelque chose de ce côté-là ?
La droite n’a surtout rien à dire par rapport à ça, notamment le représentant de la droite dans ces élections qui est Jacques Domergue. Il était député à l’Assemblée Nationale quand son gouvernement a sollicité, au titre de la loi de finance, la suppression de 15 000 policiers et donc la disparition des commissariats de proximité. Ou alors il dormait. Quand on est à l’Assemblée Nationale, si on dort, ce n’est pas la peine d’y aller. S’il ne dormait pas, alors il est complice, il a cautionné. Et aujourd’hui, il nous dit le contraire. La sécurité, c’est un problème très important mais qu’on ne doit pas appréhender uniquement sous l’angle sécuritaire. Je considère qu’il faut redéfinir les fonctions de la police municipale. Je préfère perdre quelques recettes sur les contraventions sur les pare-brise, mais par contre qu’il y ait une présence policière plus adaptée dans les lieux sensibles. Vous avez une police nationale, municipale et la brigade des transports financée par l’agglo. La ville me dit actuellement que la police municipale ne rentre pas dans le tramway. Moi je veux redéfinir le rôle de la police municipale avec moins de positions administratives ou se substituant au rôle de la police nationale qui est, par exemple, de surveiller avec des lunettes la vitesse dans la ville. Il faut remettre la police municipale dans le tramway. Et je préfère perdre quelques recettes sur les contraventions mais assurer cette présence de proximité dans les quartiers. Une police qui est pacifique, pour créer les conditions d’un apaisement et d’une cohésion sociale.
Quand j’entends Domergue qui dit qu’ « il faut un policier pour 1 000 habitants », ça veut dire qu’il va recruter 130 policiers comme ça ? Quand le dissident sortant nous dit : « Je suis élu, j’appelle Valls et j’ai 50 policiers… » Mais il se moque du monde, il sait très bien que les choses ne marchent pas comme ça.
Vous l’appelez le dissident sortant, pas Philippe Saurel ?
(rires) Il est dissident, il est sortant. Moi je ne le suis pas, sortant. Vous avez les sortants associés aussi. C’est la porosité des sortants.
Montpellier est la deuxième ville de France en logements vacants. En 2009, il y avait plus de 13 000 logements vides dans la ville. À côté de ça, le nombre de personnes à la rue augmente chaque année. Quelque chose est-il prévu dans votre programme pour changer ça ?
Sincèrement, je ne pense pas qu’il y ait autant de logements vacants. Je pense que le chiffre n’est pas le reflet de la réalité. Ce qui est prévu, c’est de maintenir le chiffre de production de logements de la ville à 5 000 logements par an. Moi, j’ai amené une évolution du curseur sur les logements sociaux à 40%. C’est-à-dire que 2014-2018, c’est 10% de plus de logements sociaux, notamment pour les étudiants, les personnes âgées et isolées et les familles monoparentales. Les communes membre de l’agglo ont rattrapé une partie de leur retard sur Montpellier. Actuellement, les 30 communes du territoire produisent plus de logements sociaux que Montpellier. On est passé à 52% contre 48%, alors qu’avant on était à 70% contre 30%. Mais il faut aller plus loin, car c’est important pour les classes moyennes et populaires. Je ne veux pas qu’elles soient paupérisées. Il faut qu’on ait des outils supplémentaires pour l’accession à la propriété abordable. Ajouté à ça, éventuellement, l’éradication de logements qui seraient réellement vacants.

Jean-Pierre Moure aux côtés de France Jamet lors du débat organisé par France 3 Languedoc et France Bleu Hérault (Crédit photo : © Lucy Moreau)
Vous êtes toujours le favori dans cette campagne municipale mais Philippe Saurel, votre ancien camarade socialiste, semble mener une campagne très efficace d’après les derniers sondages. Il est tout à fait envisageable qu’il vous talonne le 23 mars au soir. Quelle sera votre posture, sachant que M. Domergue nous confiait qu’il envisageait un accord avec lui ?
Moi, je n’ai pas de posture. J’ai une colonne vertébrale. Le maître, c’est le suffrage universel. Ce n’est pas un sondage qui fait une élection. Un sondage n’est que le reflet d’un flash à un instant t. Je pense que le contenu des listes va donner également le sentiment à la population de qui est sur telle équipe, qu’est-ce qu’il représente, la cohérence, le sérieux. Le meilleur des sondages, c’est celui qui sortira le 23 mars au soir.
Alors je vais modifier la question : en cas de triangulaire Moure-Saurel-Domergue, que faites-vous ?
Je ne sais pas s’il y aura ni une triangulaire, ni une quadrangulaire, ni une quinquangulaire. Je ne fais pas de la politique virtuelle, moi. Je fais de la politique pour l’intérêt général, pour un projet et pour une cohérence avec la population. Et je me fie à l’indication que donne une population quand elle traduit son acte citoyen par un vote.
Vous n’écartez pas la possibilité d’une alliance avec Philippe Saurel ?
Actuellement, je ne suis pas en situation de dire : « J’écarte, j’écarte pas. » Je suis dans ma ligne de conduite, je suis dans la préparation du premier tour. Chaque chose en son temps. On a un premier tour, et ensuite on verra au niveau du deuxième tour sur l’axe que je représente.
Pour finir, nous étions au débat hier soir où vous avez été attaqué par tous les candidats présents sur le plateau. Comment vous vivez le fait d’être le centre de toutes les attaques ?
Ça veut dire que je suis celui qui représente un danger pour tous les candidats. L’opposition se rend compte que le candidat que je suis est un candidat qui est crédible, un candidat qui est président de l’Agglomération, mais ils ne le disent pas trop parce qu’ils se rendent compte du poids de l’agglo. Un président qui a une connaissance des dossiers, un président qui a une politique de fond. On parlait du dissident, lui c’est quelqu’un qui n’a qu’une réponse : c’est son égo personnel. Il est absent des séances de l’assemblée communautaire depuis le mois de juillet. C’est lui qui, lorsqu’il est adjoint de la mairie à l’urbanisme, laisse passer l’arrêté comme quoi on va construire sur le Père Prévost (ndlr : le Stade du Père Prévost) et qui, quelques années après, quand il est candidat aux cantonales, se met avec l’association qui est contre la construction. Il faut du sérieux, de la cohérence et de la lisibilité dans le temps. Les autres forces politiques, Front de Gauche, Front National, qui étaient là hier, nous sommes tout simplement dans la traduction de ce qu’ils portent comme politique. Mais ce n’est pas dessus que va se jouer l’élection. Je suis la cible aussi parce que je ne suis pas sortant, ils sont gênés par rapport à ça. Et ma situation est aussi à la fois intéressante et complexe à gérer puisque n’étant pas le sortant, il y a une partie de ce qui a été réalisé dans les mandats précédents de cette ville qu’il est de ma volonté de prolonger. Je n’ai aucune leçon à recevoir de gens qui sont dans l’invective et dans le « dire n’importe quoi ». Mais c’est intéressant de voir qu’on est la cible de gens qui ne connaissent pas les dossiers ou donnent l’illusion qu’ils peuvent le faire.
Entretien réalisé par Wally Bordas
(Crédit photo de Une : © Montpellier Journal)
très bonne intreview qui va au fond des choses et ou l’on voit que mr moure est très solide et le seul a apprehender l’ensemble des dossiers
Bonjour Michelle
Vous travaillez à l’agglo pour faire montre d’autant d’objectivité ?