Damien Lempereur : « Le rôle des médias, ce n’est pas de trier les candidats »
Tout jeune leader de la liste Debout la France, représenté nationalement par Nicolas Dupont-Aignan, Damien Lempereur nous donne son ressenti sur ces élections régionales. Contacté sur Twitter, il a accepté de répondre à nos questions, notamment au sujet des médias et des sondages. Entretien avec un candidat qui selon les sondages sortis récemment par Opinion Way le place à 4% juste derrière le Maire de Montpellier Philippe Saurel (5%).
Quel est votre ressenti par rapport à ces élections régionales ?
Il y a vraiment une attente de quelque chose de nouveau. Nous, Debout la France on essaye d’offrir cette alternative. Entre ceux qui ont échoué depuis 30 ans, économiquement, socialement… Et le piège du Front National. Je pense que les gens n’en veulent plus et c’est pour ça que les gens ne votent plus d’ailleurs. Si tu ne veux plus du PS et de l’UMP, alors c’est que tu es forcément Front National. Les médias mettent beaucoup trop le Front National en avant. Les gens veulent une alternative sérieuse, moderne, patriotique, et qui est différente du système et des extrêmes. On a une liste où il n’y a que des citoyens, aucun professionnel de la politique.
En tant qu’électeur, on a du mal à comprendre pourquoi vous êtes autant de listes à proposer le même message qui est plutôt citoyen, alternatif. Pourquoi ne pas se rassembler ?
Je ne dis pas qu’on est les seuls… Mais déjà le fait que ça soit une élection proportionnelle, ça y joue. Il ne faut surtout pas voter pour ces gens qui sont au pouvoir depuis 30 ans. Il faut essayer des gens nouveaux. Le discours c’est bien, mais il faut regarder les propositions… Nous on a des propositions très concrètes sur le patriotisme régional économique, sur la moralisation de la vie publique, etc … Il y a tout sur la profession de foi. Il faut regarder les propositions. Bien sûr, les autres peuvent vous dire qu’ils sont citoyens, mais derrière dans les propositions c’est un peu léger. Sur notre liste, nous n’avons que des citoyens, or sur la liste de Philippe Saurel ce n’est pas le cas. Il y a beaucoup de personnes politiques, des députés, des gens qui vivent de la politique. Je ne veux pas leur faire un procès d’intention, je trouve que c’est bien qu’il y ait d’autres listes citoyennes. Mais c’est surtout dans la proposition qu’il faut se concentrer.
Qu’est-ce que vous pensez de l’espace médiatique attribué à certains candidats ?
C’est le piège… Le système nourrit l’abstention en présentant uniquement ceux qui ont échoué et le Front National comme alternative. Malheureusement, on nourrit l’abstention de masse. Aujourd’hui, le premier parti de France c’est l’abstention. Il faudrait laisser plus de place à des alternatives comme Debout la France… Mais il en a d’autres, pour permettre de renouveler la vie démocratique. Sinon je pense qu’on va tout droit dans une grande crise. Il y a une responsabilité des médias de laisser la possibilité à d’autres personnalités de s’exprimer, comme Nicolas Dupont-Aignan.
On a vu par exemple la semaine dernière un grand portrait chaque semaine dans Midi Libre, du lundi au vendredi (Philipe Saurel, Dominique Renié, Gérard Onesta, Louis Aliot et Carole Delga). Samedi il y avait une seule page sur les 6 autres candidats, dont vous… Vous en pensez quoi ?
On a le même nombre de candidats… On a réuni les mêmes listes… Et ce n’est pas le rôle des médias de trier entre les candidats. C’est le rôle des électeurs. Avec les sondages, l’exposition médiatique, on arrive à influencer les électeurs, c’est dommage. On sait que le système est comme ça, mais on se bat pour essayer d’en sortir. Et on n’est pas un petit parti, mais on est un jeune parti on arrive peu à peu à progresser, mais c’est plus difficile que les gros partis avec une puissance financière.
Dans l’Aveyron lors des dernières législatives partielles, il y a eu 75% d’abstentions. Plus, les gens qui ne sont pas inscrits sur les listes électorales. Plus, les votes blancs… On arrive à plus de 80% d’abstention. Ça veut dire qu’il n’y a que 20% des gens qui votent. C’est ça qu’on oublie de dire. Les citoyens en ont marre et n’ont plus rien à attendre du système. Tout le boulot, c’est de proposer des alternatives pour échapper au piège. Parce que là, on va tout droit vers la rupture avec le peuple. Il faut montrer qu’on peut aimer son pays sans être extrémiste… Qu’on peut voter, que ça sert à quelque chose.
On a quand même un vrai parti politique et on a eu un accès aux médias qui était correct dans cette campagne. Mais correct, selon des critères subjectifs, des critères de sondages. Pas des critères de qualité des candidats, pas des critères de qualité de campagne… C’est quand même un sacré challenge pour un parti alternatif d’arriver à faire un bon score.
Et pour le sondage de Saurel vous en pensez quoi ? Vous avez suivi l’histoire ?
Il s’est un peu planté le Maire de Montpellier… Dans la présentation au moins. Mais Il a voulu montrer que les sondages, c’était fait pour influencer l’opinion. Il a fait son sondage, pour montrer que les sondages ne voulaient rien dire justement. Il a eu raison dans la démarche, mais c’était un peu maladroit.
Des fois, ils ne mettent même pas tous les candidats dans les sondages…
AH oui ! Ca dépend aussi de la façon dont on cite le candidat… Moi je ne suis pas connu par exemple. C’est ma première élection. Si c’est mon nom qui sort, les gens ne vont pas le reconnaître, alors que si c’est le nom du leader du mouvement Debout la France, ils reconnaissent.
Vous visez les 10% ?
On va essayer de les accrocher. C’est vraiment l’objectif et on va essayer de s’en rapprocher le plus possible.