Municipales 2014 : Domergue drague Saurel à Montpellier
Le 12 janvier 2014, une enquête commandée par les instances nationales de l’UMP à l’IFOP annonce une possible victoire d’un couple Saurel/Domergue au second tour des élections municipales de Montpellier. Après l’alliance entre le Parti socialiste et les Verts, ce sondage vient rebattre les cartes et semer le doute sur l’issue de ces élections. À l’idée de leur possible alliance, les deux candidats tiennent des discours bien différents.
Qui l’eut cru ?! Une alliance entre l’UMP de Jacques Domergue et la liste de Philippe Saurel est bel et bien envisageable. C’est au cours d’une longue interview accordée le 15 janvier au Nouveau Montpellier que Jacques Domergue s’est exprimé sur le sujet : « Avec Saurel, ce qu’on va essayer de faire, c’est comme en Allemagne. Là-bas, ce n’est plus la gauche contre la droite : on se réunit et on se bât pour son pays. Nous, on veut se battre pour Montpellier. Notre adversaire, Jean-Pierre Moure, c’est un intrus pour les Montpelliérains, les gens me disent “on n’en veut pas, il n’est pas d’ici, vous et Saurel ça nous va”. » C’est le candidat UMP lui-même qui a demandé à son parti de tester le binôme Saurel/Domergue dans le sondage commandé à l’Institut français d’opinion publique : « Ça fait longtemps que je sais que la ville a besoin de ça. Jusqu’à présent, personne n’osait l’imaginer. J’ai voulu voir ce que ça pouvait donner ; depuis, c’est l’affolement général à l’agglo. Ils se réconfortent en se disant que ça ne marchera jamais. Et bien moi, je dis que ça marchera. Maintenant, Saurel va faire sa campagne, je vais faire la mienne, que chacun progresse dans son camp et, au second tour, on s’occupera de Montpellier. Le premier tour c’est pour se compter, et le deuxième on se rassemble. »
Une alliance « politicienne » ?
Pour Jacques Domergue, cette possible alliance serait loin d’être contre-nature : « Saurel a été exclu du Parti socialiste. D’ailleurs, avant de rentrer en politique, il est allé taper à la porte du RPR mais, parce que la secrétaire était mal lunée, il est reparti et c’est Frêche qui l’a récupéré. Quand je regarde le sondage et l’électorat de Saurel, je vois 1/3 de socialistes, 1/3 de centre droit, et 1/3 avec du centre et du MoDem. Saurel, il est avec nous. Ça va se jouer sur les projets : sur la sécurité je serai de droite, mais sur le social il vaut mieux quelqu’un qui soit centre gauche. » Joint par téléphone à la suite de cet entretien, Philippe Saurel reste prudent dans ses déclarations : « Hélène Mandroux a fait 47% au premier tour en 2008, 61% si l’on ajoute le vote des Verts. Aujourd’hui, Jean-Pierre Moure et les Verts pèsent 32%. L’UMP était à 27% en 2007 et ne décolle pas aujourd’hui. Ma candidature, avant mon exclusion du Parti socialiste est estimée à 12% d’intentions de vote. Jacques Domergue a fait un calcul simple : 27+12=39% et on gagne. Mais je représente une liste citoyenne, je suis dans une autre logique que celle des partis politiques. » Une logique qui semble également être celle de Jacques Domergue, à la vue de ses déclarations. Mais pour Philippe Saurel, le candidat de droite reste lié à son parti, malgré le discours : « Que je sache, Domergue n’a pas démissionné de l’UMP ? Mon équipe est composée de différentes forces : à 80% de socialistes, quelques verts, des anciens du Front de Gauche et des gens de centre droit. En tout cas, m’étant fait jeter du PS, il est normal que l’UMP me drague. »
Quelles que soient leurs divergences politiques, les deux candidats sont avant tout d’accord sur un point : le président de l’agglomération et le maire de Montpellier ne doivent pas être une seule et même personne. « Il y a donc une place à l’agglo et une place à la mairie », conclut la tête de liste UMP. Qu’en pense Jean-Pierre Moure ?
Information complémentaire :
La totalité de l’interview de Jacques Domergue sera disponible dans quelques jours.
(Crédit photo de Une : © L’Express)