Non au harcèlement : l’Académie de Montpellier reçoit un prix

L’affiche a été réalisée par des élèves de 4e-3e du collège Max-Rouquette de Saint-André-de-Sangonis de l’Académie de Montpellier.
Le 9 mai dernier, le Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, a désigné les lauréats du concours « Non au harcèlement ». Parmi eux, l’Académie de Montpellier représentée par le collège Max-Rouquette de Saint-André-de-Sangonis et son affiche sur le cyber harcèlement.
Initié il y a trois ans, le concours récompense des groupes de 8 à 18 ans pour la réalisation d’une affiche ou d’une vidéo de prévention du harcèlement. Les réalisations lauréates servent ensuite de supports pédagogiques lors d’actions de sensibilisation ou de formation. Pour cette édition 2015/2016, l’Académie de Montpellier s’est distinguée dans la catégorie « Affiche » avec une création des élèves de 4e-3e du collège Max-Rouquette de Saint-André-de-Sangonis.
Intitulée « Attention, dépixellisation », l’œuvre met en exergue le cyber harcèlement, dans l’air du temps. L’idée est de représenter la « décomposition de soi » lorsqu’on est victime en ligne. Réalisée dans le cadre d’un travail en arts plastiques et éducation à la santé et à la solidarité, l’affiche est le premier pas vers d’autres actions qui seront menées tout au long de l’année scolaire 2016/2017 au collège, tels que la mise en place d’élèves médiateurs, l’organisation d’un café des parents sur les enjeux du numérique ou des partenariats avec différents acteurs pour sensibiliser les élèves.

L’affiche a été réalisée par des élèves de 4e-3e du collège Max-Rouquette de Saint-André-de-Sangonis de l’Académie de Montpellier.
3 questions à Valérie Cleuet
La professeure d’arts-plastiques du collège a supervisé le travail de la classe lauréate.
Pourquoi avoir choisi de participer au concours « Non au harcèlement » ?
Si j’ai voulu concourir, c’est avant tout en tant que professeure principale de cette classe de 4è. Pour moi, il était essentiel d’aborder le sujet sur le harcèlement scolaire en heure de vie de classe. C’est mon rôle de prof principal d’harmoniser au mieux la vie de l’élève au sein de son établissement. Un enfant qui se sent bien dans son collège est un enfant qui réussit sa scolarité. Le harcèlement est encore tabou voire normal pour les harceleurs. Le fait d’être différent suffit-il pour être harcelé ? Non, évidemment. Il faut en parler. En ma qualité de professeure d’arts plastiques je sais que c’est la différence, la personnalité, les particularités de chacun qui sont intéressantes : j’apporte ensuite mon savoir faire pour guider les élèves. En ce sens, le travail sur ce concours alliait ces deux aspects.
Les élèves ont remporté un prix dans la catégorie « Affiche » pour leur création représentant le cyber harcèlement. Qu’est-ce qui les a motivés à aller sur cette thématique ?
Ce concours a permis aux élèves d’en parler. Ensemble, nous avons désigné des mots clés, divers aspects d’harcèlement scolaire. Le mot « cyber harcèlement » en faisait partie. Les élèves étaient davantage sensibilisés à ce type de harcèlement : pour eux, c’était une perte de soi, une partie de nous qui nous échappe, un harcèlement incontrôlable et dont des effets à long terme sont irréversibles. Avec le net, il ne s’agit pas d’un groupe, mais tout un réseau qui vous harcèle, c’est pire ! Pour cette affiche « Dépixellisation », l’enfant aux aspects androgyne, au regard lointain, disparaît en pixel. Il semble regarder un écran d’ordinateur. L’utilisation de la craie d’art, matériau volatile et traditionnel, crée un contraste avec la modernité informatique. Le harcèlement scolaire est un effet de groupe, c’est un cumul d’incivilité.
Allez-vous mettre en place des actions particulières suite à l’obtention de ce prix ?
Oui, et nous avons commencé par un aménagement de notre cour : des modules en bois avec autour des espaces verts. Ce lieu sera pour se détendre, se cultiver, parler, écouter, s’exprimer à travers différentes pratiques artistiques. Cet aménagement va créer une identité au collège et aux élèves tout en constituant un lieu pour le vivre ensemble. Ensuite, en tant que référente culturelle de l’établissement, je vais poursuivre mes actions pour l’art et la culture, pour favoriser l’expression des élèves.