Prix Joseph : première édition d’un prix littéraire régional au Café Joseph
À Montpellier, le Café Joseph va accueillir, les samedi 24 et dimanche 25 novembre, pour la première édition, un prix littéraire qui met à l’honneur des écrivains régionaux. L’auteur qui se verra remporter le prix pour son roman, aura l’opportunité d’être publié au sein d’une maison d’édition du Sud.
Prix Joseph: rencontre dans un lieu convivial pour renouer avec la lecture
C’est de la rencontre entre Jean René Privat (propriétaire du Café Joseph) et Thibault Loucheux (président du Prix Joseph et auteur) que naît un prix littéraire capable de mêler convivialité, lectures et découvertes d’auteurs régionaux. Jean René Privat explique que la création littéraire a toujours été nourrie par les rencontres dans les cafés. Elle a d’ailleurs eu une place considérable au sein du Café Joseph :
Auparavant, on avait un partenariat avec Gibert Joseph où l’on mettait en avant un livre toutes les semaines. Pour moi, c’était évident d’aller vers le livre. De tous temps, les écrivains se sont toujours retrouvés dans des lieux de brasseries, il y avait du partage où ils se retrouvaient pour philosopher
Le prix Joseph cherche à montrer que la lecture est moderne, qu’elle n’est pas toujours synonyme de solitude et de désuétude : « On avait pour idée de défendre le livre, défendre le fait que le livre ne soit pas un objet poussiéreux, que ce soit un objet moderne : il n’y a pas plus moderne que le livre » explique Thibault Loucheux.
Thibault Loucheux rassemble un jury éclectique, jeune et touché par l’art et le livre. Il est composé de quatre écrivains, deux étudiantes ainsi qu’un éditeur et un musicien. L’objectif de ce prix est de faire entendre la voix de la jeunesse montpelliéraine, de réconcilier les étudiants avec la lecture. Thibault Loucheux affirme qu’il « était important qu’il y ait des étudiants au sein de notre jury car Montpellier est une ville jeune ».
Le parrain de la première édition de ce prix est Nicolas Rey, écrivain qui a publié notamment Treize minutes ou encore Mémoire courte qui a obtenu le prix de Flore en 2000. Comme Frédéric Beigbeder, il est considéré comme un « maître », un « exemple », pour Thibault Loucheux.
Célébration de la littérature du Sud et ses auteurs
Le prix Joseph a été créé pour permettre aux auteurs mais aussi aux maisons d’édition du Sud d’avoir une visibilité dans le paysage littéraire français. Les maisons d’édition réputées comme Gallimard, Flammarion ou encore Grasset, sont majoritairement localisées à Paris et elles font de l’ombre aux maisons d’édition provinciales qui ont pourtant une sélection tout aussi intéressante (Actes Sud, Elan Sud).
La première édition doit montrer que tout ne se passe pas qu’à Paris, il y a des gens magnifiques qui travaillent chez nous, et si notre prix sert à être un porte-drapeau pour le cœur de ville, c’est tant mieux – Thibault Loucheux
Thibault Loucheux a lancé un appel à candidatures et après réception d’une quinzaine d’entre elles, le jury et lui-même ont sélectionné dix ouvrages. L’idée était de choisir des romans variés, capables d’être partagés. Le jury n’aurait pas parié à une réussite dès la première édition, avec la participation de Christine Angot par exemple, pour son œuvre Un tournant de la vie (Flammarion). La librairie Sauramps est également partenaire de ce prix. Les ouvrages suivants sont également en lice :
- Oublier mon père (Éditions Denoël) de Manu Causse
- Le corps est une chimère (Au diable vauvert) de Wendy Delorme
- La mère en face (Éditions du Rocher) de Vladimir de Gmeline
- Ma dévotion (Éditions du Rouergue) de Julia Kerninon
- L’art de se prendre les murs (Pygmalion) de Guilhem Méric
- Louisiana (Les Presses Littéraires) de Gérard Muller
- Vodka Mafia (Les éditions Black-out) de Richard Palachak
- La mélancolie du Pivert (5 Sens Editions) de Pauline Perrier
- Les bracassées (Éditions du Rouergue) de Marie-Sabine Roger
Pour la sélection, on a pris des livres qui peuvent être propices à lire, ce sont les critères de transmissions qui nous ont animés – Thibault Loucheux

De gauche à droite : Thibault Loucheux, Jean René Privat, Ulysse Terrasson, Émilie Laget, Olivier Pince – conférence de presse du 13 octobre au Café Joseph. © Fessoil Abdou
Au programme de cette première édition du prix Joseph : signatures des auteurs qui concourent au prix le samedi 24 novembre à partir de 16 heures ; le soir, le lauréat recevra le prix et obtiendra comme récompense la publication de son ouvrage par une maison d’édition du Sud de la France. Il y aura également des lectures en compagnie de l’actrice nîmoise Sarah-Cheyenne, des concerts, des expositions photographiques…
Si ce prix est organisé au Café Joseph, c’est parce que Thibault Loucheux comme Jean René Privat, ont pour ambition de faire de cet évènement une réunion des arts. La littérature se nourrit d’autres arts qui seront également présent pendant le week-end. Thibault Loucheux explique d’ailleurs que la création artistique passe avant tout par le partage : « Si on ne rencontre pas les personnes, on ne peut pas créer des choses ».