Des cabinets de curiosités à l’Espace Bagouet
Du 7 novembre 2014 au 1er février 2015, l’Espace Bagouet accueille l’exposition consacrée aux collections des universités de Montpellier “Du Savoir à la Lumière”. Cette dernière est placée sous le commissariat de Numa Hambursin, le regard de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) du Languedoc-Roussillon et des présidents des universités montpelliéraines.
Les collections universitaires de Montpellier sont aussi variées que le nombre de ses institutions. Outre les trois facultés (UM1, UM2, UM3), il ne faut pas oublier les ramifications de chacune. Ainsi, à l’Université Montpellier 1, il est nécessaire d’associer le Jardin des Plantes – fondé en 1593 par Henri IV -, le Conservatoire d’anatomie, le musée Atger, le Droguier et le musée de la Pharmacie ainsi que les collections de la Bibliothèque universitaire de Médecine. Ces collections sont représentées à Bagouet au travers de l’écorché notamment, mais aussi le crâne de Charcot et les planches gravées des ouvrages médicinaux dont deux très beaux exemples sont en vitrine.

Vue de l’exposition avec l’écorché, prêt de l’UM1, et les oiseaux empaillés, prêt de l’UM2 (Crédit Photo : © Marielle Ortigosa)
À l’Université Montpellier 2 sont rattachées les collections scientifiques composées d’échantillons et d’objets d’animaux, végétaux et minéraux. Ce sont alors oiseaux et capucins qui prennent place dans la salle d’exposition. Dérangeants, fascinants, ils sont les témoins des travaux scientifiques menés autour de la faune et la flore par les scientifiques montpelliérains. Rappelons l’existence du zoo de Lunaret à Montpellier fondé en 1910 par Henri de Lunaret sur le domaine de la Valette et le parc d’études Agropolis qui y était, jusqu’à récemment, affilié.
Trois tableaux de Max Leenhardt viennent enrichir ces fonds. Et oui, l’art n’est pas réservé aux universités de sciences humaines ! Compatriote d’Alexandre Cabanel, il entre à l’école des Beaux-Arts de Paris en 1877. La place de Max Leenhardt dans la vie universitaire de Montpellier prend force en 1890 lorsqu’il réalise les décors de l’Institut de Botanique de Montpellier dont les deux toiles sont exposées à Bagouet. Pour Numa Hambursin, il est “le fil rouge” de l’exposition.
On déplorera que les collections de l’Université Montpellier 3 ne soient représentées que par le moulage de la Venus Medicis, classée monument historique le 15 janvier 2009 ainsi que toute la collection du musée des moulages. Pour ceux qui s’attendraient à une exposition dans le ton des cabinets de curiosités, c’est une vision dépoussiérée et modernisée qui est présentée ici. Pour les conservateurs du patrimoine, le but de cette exposition est de montrer la capacité des universités à “préserver, gérer, valoriser” leurs collections.
Mais le rôle des lieux d’enseignement supérieur, c’est aussi la diffusion du patrimoine. Et bien c’est fait ! Ainsi, en parallèle de cette exposition a été mise en ligne la bibliothèque numérique Foli@. Plus de 50 000 pages issues de manuscrits anciens (XVe-XIXe siècles) ont été ainsi numérisées pour être accessibles au plus grand nombre. Foli@ s’enrichira par la suite d’autres documents rarissimes ou inédits.
Le catalogue de l’exposition a été conçu par la DRAC Languedoc-Roussillon en partenariat avec la ville de Montpellier et les universités. Il est l’un des numéros de la collection DUO éditée par la DRAC sur les multiples sujets du patrimoine régional. Pour la première fois, il sera disponible gratuitement auprès de l’Espace Dominique Bagouet et de la DRAC (dans la limite des stocks, bien sûr).

Vue du musée des Moulages avant rénovation. Université Paul Valéry – Montpellier 3. Classé Monument Historique le 15 janvier 2009 (Crédit Photo : © UM3)
Pour visiter l’exposition, vous avez jusqu’au 1er février 2015 !
Des visites libres du mardi au dimanche de 10h à 13h et de 14h à 18h ainsi que des visites guidées tous les mercredis à 11h, 14h30 et 16h.
Réservations à prendre auprès de la ville de Montpellier au 04 67 66 88 91 ou à visites@ville-montpellier.fr
(Crédit photo de Une : © DRAC-LR William Davies)