Un Don Quichotte revisité par la Compagnie BAO
Après un appel d’aide aux dons pour financer leur projet il y a quelques mois, la fameuse compagnie BAO a enfin pu réaliser l’adaptation du roman de Cervantès, Don Quichotte de la Manche. La première a eu lieu le jeudi 12 décembre au Théâtre La Vista, et il n’y a que du positif qui ressort de cette pièce.
La compagnie BAO ne s’est pas simplement contentée d’adapter l’œuvre de Cervantès, mise en scène par Matthieu Penchinat. Notre Don Quichotte est scruté sous tous les angles à travers le temps, l’espace et surtout l’imaginaire de chacun.
En effet, le spectateur ne se sent pas distancié de l’histoire, et l’absence de décor apparent permet d’établir un premier contact assez intéressant avec le public : les quatre comédiens dans leur costume prennent place au centre de la scène, et nous dévisagent durant quelques instants avec stupéfaction.
Puis c’est avec engouement qu’il nous est raconté les prémisses de l’aventure chevaleresque de Don Quichotte – ainsi que la raison de leur sélection des passages du livre trop volumineux.
La présence du conteur (Benoît Ramos) rend le public doublement spectateur, d’une part celui de la pièce, et d’autre part celui des réflexions du personnage (Christophe Pujol) commentées par le conteur.
Nous voici transportés dans l’esprit fulgurant d’un homme éperdument amoureux de Dulcinéa de Toboso, femme qu’il n’a jamais vraiment rencontrée. La frénésie du personnage est parfaitement interprétée et atteint son point culminant d’absurdité, particulièrement dans ses innombrables combats avec son propre imaginaire… De fait, ce sont des moulins à vent qu’il va affronter en les prenant pour des géants, ce sont des paysannes qu’il va prendre pour des femmes en détresse.
Et son cher écuyer Sancho Pansa (Olivier Capelier) qui distribue des citations à gogo, reste souvent à l’écart des mésaventures de son maître. En fidèle observateur, c’est à travers son regard que l’on peut se représenter les batailles rocambolesques…

Crédit photo : © Compagnie BAO
Mais parfois, il arrive que fiction et réalité se confrontent – du moins la réalité du point de vue conteur-spectateur –, rendant des scènes encore plus loufoques, notamment ces deux experts fanatiques du Don Quijote littéraire souhaitant interviewer, tel un plateau TV, nos deux héros tandis qu’ils sont occupés à digérer une certaine potion…
La quatrième comédienne (Julia Malançon) revêt plusieurs visages, plusieurs personnages tout au long de la pièce, tantôt la nièce de Don Quichotte, tantôt un paysan dont on ne comprend aucun mot, tantôt une duchesse puis un duc équipé d’une moustache portative, et bien d’autres encore. Ce jeu clownesque s’avère remarquable.
Le final reste touchant avec des témoignages audio d’enfants qui transmettent leur vision d’un Don Quichotte dans le ciel.
À voir, pour rire avec toute la famille.
Prochaines dates :
Dimanche 15 décembre à 18h30
Jeudi 19 et Vendredi 20 décembre à 19h
Samedi 21 décembre à 21h
Dimanche 22 décembre à 18h30