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Humans of Montpellier
Home›Rubriques LNM›Humans of Montpellier›Humans Of Montpellier n°58

Humans Of Montpellier n°58

Par Fessoil Abdou
8 avril 2018
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Nathanael Molle, le co-fondateur de Waya, entreprise sociale à Montpellier. C.P : F.A

Nathanael Molle, le co-fondateur de l’entreprise Waya. © Fessoil Abdou

Je m’appelle Nathanael, je suis franco-brésilien et entrepreneur social. Je ne suis pas né ici mais mon père est originaire de Montpellier. J’habite à Montpellier depuis maintenant 3 ans, je suis revenu y vivre après 19 ans à l’étranger et 7 ans à Paris. Je travaille sur l’accueil des nouveaux arrivants en France. Ma tâche est de créer des outils innovants afin que ceux qui viennent s’installer en France, puissent être accueillis dans les meilleures conditions possibles et contribuer à la société française dans les meilleurs délais.

Ce travail, je l’effectue avec l’entreprise Waya que j’ai co-fondé. On travaille avec les nouveaux arrivants au sens très large du terme. Qu’il soit étudiant étranger, réfugié ou expatrié. L’objectif est de donner à chaque personne des opportunités ou des informations réellement adaptées à leurs besoins propres. Waya est une émanation de l’association Singa que j’ai co-créé, dans le sens où Waya est une entreprise sociale, avec un agrément ESUS, appartenant à Singa à hauteur de 80%.

Montpellier est une ville extrêmement ouverte pour que les gens y passent rapidement, mais ce n’est pas une ville qui est préparée pour que les gens s’implantent.

Montpellier c’est une ville ouverte sur le monde mais qui manque d’organisation, d’infrastructures et de connaissances pour véritablement accueillir. De plus, il y a énormément de mentalités à faire évoluer ici. Pas plus tard que le mois dernier, j’ai croisé dans une rue, un monsieur qui engueulait des touristes chinois leur disant de rentrer chez eux, qu’ils étaient chiants à prendre des photos de tout. Il y a quelque chose à faire sur l’évolution des mentalités parce que typiquement, ce monsieur ne sait peut-être pas que les touristes chinois dépensent 3000 euros par semaine lorsqu’ils sont en France et que leurs visites à Montpellier font vivre les entreprises montpelliéraines.

En fait, Montpellier est une ville extrêmement ouverte pour que les gens y passent rapidement, mais ce n’est pas une ville qui est préparée pour que les gens s’implantent. Je pense qu’il n’y a pas cette ambition d’un point de vue politique, le problème c’est que sur ces questions là on ne choisit souvent pas ! Il y a de plus en plus de parisiens qui viennent s’installer à Montpellier et il faut savoir qu’il y aura de plus en plus d’étrangers qui viendront aussi. Je commence d’ailleurs à voir de nouveaux visages à Montpellier. Il y a de plus en plus de bengalis, de pakistanais qui viennent s’installer ici, alors qu’auparavant ils restaient dans les grandes métropoles. La population montpelliéraine sera donc de plus en plus diversifiée et cette diversité ne proviendra plus seulement de la population étudiante.

Du coup, il faudra être préparé pour pouvoir accueillir dans les meilleures conditions. Et ça on doit le faire pour les étrangers, mais pour Montpellier aussi. C’est ça qu’il faut comprendre ! Tous ces étrangers qui viennent, ils arrivent avec un regard neuf, avec un savoir-faire. Environ 30% des réfugiés étaient entrepreneur dans leur pays d’origine. C’est intéressant pour une ville comme Montpellier de pouvoir accueillir des gens qui vont avoir un potentiel de création d’emplois et d’énergie à insuffler au sein de la cité.

C’est assez rare des villes comme Montpellier où il y a un tel coup de cœur dès qu’on arrive

Cette ville a un énorme potentiel qui est inexploité. On est très négatif et très défaitiste au sein de cette ville où l’on déclare aux nouveaux arrivants « Montpellier c’est bien au début, mais vous allez voir, il va falloir partir car il n’y a pas d’emploi ». Il y a pas d’ambitions à vouloir changer les choses, c’est ancré dans l’esprit des gens qui habitent à Montpellier depuis longtemps. Alors que dans cette ville, si on exploitait toutes les possibilités ne serait-ce en termes de tourisme, on pourrait créer des centaines voire des milliers d’emplois.

Montpellier a tout pour attirer les touristes du monde entier, même si elle n’exploite pas tout son potentiel. Je le vois à travers mes amis qui me rendent visite à Montpellier, la première chose qu’ils me disent quand ils viennent c’est que cette ville est incroyable, que l’on a envie d’y vivre. C’est assez rare des villes comme Montpellier où il y a un tel coup de cœur dès qu’on arrive. C’est vraiment unique, je ne connais pas énormément de villes comme ça. C’est une grande qualité parce que ça veut dire que la ville est faite pour séduire, pour plaire. C’est une belle ville, relativement propre, elle a beaucoup d’atouts.

Un des avantages que l’on a également à Montpellier c’est que créer une entreprise ici c’est génial. Je l’ai fait à Paris, je le fais ici, je préfère largement créer une activité à Montpellier qu’à Paris. Waya est actuellement incubé au BIC Montpellier et au Pôle Realis et j’ai découvert qu’il y avait des écosystèmes assez performants à Montpellier. Les formations que j’ai eues au BIC sont bien mieux que ce que j’ai pu avoir à Paris. Il y a des boîtes vraiment performantes qui existent et qui partage leur savoir-faire et leur expérience avec les nouveaux entrepreneurs, ce qui est tout de même assez rare. On a aussi l’avantage qu’il n’y ait pas trop d’entreprises incubées pour l’instant à Montpellier, ce qui te permet d’avoir un accompagnement beaucoup plus adapté à tes besoins. Sans parler de l’accès aux financements qui est plus facile à Montpellier, notamment sur le secteur de l’innovation sociale.

 

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TagsDiversitéeconomie sociale et solidaireentreprise socialeHumans of MontpellierMontpellierNathanael MolleSingatourismeWaya
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Fessoil Abdou

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