Humans Of Montpellier n°47
Je m’appelle Norden, j’ai 30 ans, je suis arrivé à Montpellier il y a 2 ans en provenance de Picardie. Je me suis installé ici après être venu en vacances voir ma petite sœur pendant deux semaines et je suis tombé directement amoureux de cette ville. Après ces deux semaines, je me suis dit qu’il fallait que je vienne dans cette ville et j’ai très vite trouvé une collocation en juin 2015.
Montpellier c’est une ville où on se sent bien, on ne s’ennuie jamais, on ne peut pas s’ennuyer dans cette ville ! Il y a plein de choses à faire dans différents domaines. Si on est sportif, il y aura toujours des événements intéressants aussi bien dans les sports collectifs ou individuels. Si on aime le vélo, il y a des vélos et des pistes cyclables partout, on peut même aller jusqu’à la mer en vélo ! Au niveau culturel c’est pareil notamment pour les bars musicaux, ce qui m’intéresse le plus, où il y a des scènes ouvertes quasiment tous les jours dans tous les secteurs de la ville.
Le fait d’avoir 30 ans dans une ville où il y a très peu de trentenaires, c’est compliqué.
Les défauts que je trouve à cette ville c’est au niveau professionnel. C’est assez compliqué d’avoir quelque chose de stable. On peut trouver des petits boulots ici où là ce n’est pas un problème, mais pour se poser d’un point de vue professionnel c’est différent. Il y a beaucoup de jeunes, c’est très sympa et ça rend la ville assez vivante. On a une bonne ambiance, des concerts partout, la joie de vivre, l’insouciance pour certains. Les transports il y en a un peu partout, même si certaines lignes ne sont pas géniales. Par exemple quand je travaillais à Pérols, le soir parfois j’attendais 20 minutes mon tramway. Quand j’habitais à Lille ou à Paris, attendre 20 minutes un tramway ou un métro c’était de la science fiction !
Le fait d’avoir 30 ans dans une ville où il y a très peu de trentenaires, c’est compliqué. Ici c’est soit des jeunes qui sont dans leurs études, soit des personnes âgées qui ont vécu leur vie et qui profitent du soleil. Pour le coup ici tu te fais des amis en une journée, mais par contre tu ne les gardes pas forcément parce qu’ils vont partir se poser ailleurs. Un moment t’en as marre de faire des rencontres et t’as l’impression de ne rien construire voire même de stagner.
Je pense peut-être rester encore un an à Montpellier. J’ai envie de penser et de vivre autrement et à cet instant de ma vie, Montpellier est une ville de passage. J’ai eu une deuxième jeunesse ici, j’ai retrouvé un peu l’ambiance à laquelle j’ai évolué quand j’étais étudiant, mais j’ai envie de passer à autre chose. J’ai besoin de plus de stabilité, de plus de calme, de plus de profondeur.
J’ai compris une chose ici, c’est le lâcher prise !
La ville est en constante transformation. Il y a des immeubles qui se construisent partout et tout le temps. Mais ça avance trop vite. Quelque fois j’allais dans des cafés que je trouvais vraiment sympas, je n’y allais pas pendant 3 mois et ils avaient disparu, d’autres commerces avaient pris leur place. T’as pas le temps de voir et de profiter des choses ! Il y a un rythme bizarre ici où tout est rapide, il n’y a pas d’équilibre. T’as pas le temps de trouver des repères.
D’ailleurs, j’ai compris une chose ici, c’est le lâcher prise ! Je suis quelqu’un de très organisé à la base et je me suis aperçue que dans cette ville ça ne sert à rien parce qu’il y a toujours un imprévu, un empêchement ou quelque chose d’autre. Je ne sais pas s’il y a une différence culturelle à ce niveau là, mais moi qui suis nordiste je remarque que tout est plus carré et organisé là-haut. Alors qu’ici on prend son temps, on s’en fout, c’est pas grave. Au début j’avais du mal avec ça au niveau relationnel car tout le monde est dans cet état d’esprit ici. Mais j’ai trouvé l’équilibre en acceptant les choses comme elles viennent, ça m’a transformé à ce niveau là.