MHSC-EAG (1-1) : Un nul au goût amer
Hier soir, le MHSC accueillait Guingamp pour le compte de la 14e journée de Ligue 1 dans un match important pour les Montpelliérains qui pointaient à la 16e place avant la rencontre. Pour le 600e match de Jean Fernandez sur un banc de touche, on attendait donc une réaction à domicile. Mais tenus en échec 1-1, les hommes de Loulou Nicollin ont déçu, malgré quelques décisions arbitrales litigieuses…
Un match pas si anodin
Les Montpelliérains pouvaient compter sur le retour de leur capitaine Vitorino Hilton, alors que les Guingampais devaient eux composer avec de nombreuses absences. L’attaquant et meilleur buteur de l’EAG Mustapha Yatabaré, blessé, et le capitaine Lionel Mathis, suspendu, manquaient ainsi au coach Jocelyn Gourvennec, lui-même passé furtivement au MHSC lors de la saison 1998-1999.
Avec seulement 5 points d’avance sur le premier relégable Valenciennes, les Héraultais étaient donc dans l’obligation de réaliser un bon résultat à domicile afin de se rassurer. L’En Avant Guingamp se présentait lui dans de toutes meilleures dispositions, puisqu’il fait partie des surprises de la Ligue 1 cette saison avec une 8e position en championnat, et restait sur une bonne prestation à domicile contre le LOSC (0-0).
Du froid…
Alors que l’arbitre Mr Jochem sifflait le coup d’envoi, c’est dans un stade qui sonnait assez creux (un peu moins de 15000 spectateurs) et le froid que débutait la partie. Les Montpelliérains prenaient très vite le jeu à leur compte. Mais face à des Guingampais clairement venus pour chercher le nul, les Héraultais usaient excessivement de longs ballons et ne parvenaient pas à se montrer réellement dangereux sur la cage de N’Dy Assembé, hormis par l’intermédiaire de quelques coups de pieds arrêtés de Rémy Cabella (11e, 16e). Ce sont même les Bretons qui se procuraient les meilleures occasions de cette première mi-temps par leur ailier de poche Claudio Beauvue, qui par deux fois faisait frissonner la Mosson. Tout d’abord à la fin de la première demi-heure de jeu, à la suite d’un déboulé du guingampais côté droit où ce dernier choisissait la frappe, oubliant Mandanne dans l’axe. Puis deux minutes plus tard, lorsque tout seul aux six mètres, il loupait un but tout fait, croisant trop sa tête sur un coup-franc tiré par Thibault Giresse. La première période se concluait alors sous quelques sifflets de la Mosson, les Montpelliérains, malgré la possession du ballon, n’ayant jamais su se rendre réellement dangereux, et ce sont finalement les hommes de Jocelyn Gourvennec qui méritaient de mener à la pause.
Des erreurs…
La seconde mi-temps débutait sur un faux rythme, les deux équipes enchaînant erreurs techniques et mauvais choix. Et il fallait attendre la 65e minute pour voir la Mosson s’enflammer et les Montpelliérains réussir à faire trembler l’EAG, avec une reprise de Stambouli, à la suite d’un corner, qui heurtait la barre avant de retomber sur la ligne puis de ressortir. Tout le stade se levait alors pour demander un but qui ne sera pas accordé par l’arbitre, alors que le ballon avait visiblement bel et bien franchi la ligne de but. Finalement, c’est à la 69e minute, avec comme souvent cette saison un éclair de génie de Rémy Cabella, que vint la lumière. Sur une remise de Camara, le jeune espoir français déclenchait une frappe de 25 mètres, limpide et instantanée, qui allait se loger sous la barre transversale d’un N’Dy Assembé lobé. Magnifique. Mais l’euphorie ne dura malheureusement pas longtemps pour les Héraultais et leurs supporteurs, car à la 75e minute, M. Jonchem prit une seconde décision litigieuse dans ce match en sifflant pénalty pour une légère poussette d’Hilton sur Douniama. Thibault Giresse, fils d’Alain, le transformait et égalisait alors à 1-1. Tout était à refaire pour le MHSC.
Quelques minutes plus tard, Jean Fernandez lançait ainsi ses dernières cartouches offensives en faisant entrer Mounier (79e) puis Bakar (87e). Mais cela ne suffira pas pour que les Montpelliérains fassent la différence dans ces dernières minutes, l’intensité de la rencontre ayant baissé après l’égalisation guingampaise, malgré une dernière grosse occasion pour Camara qui loupait la balle de match dans le temps additionnel sur un coup franc botté par Tiéné, voyant sa reprise filer au pied du poteau droit du gardien breton.

Sur ce coup franc tiré par Tiéné, Camara manque la balle de match.
… et des sifflets
Et c’est sous les huées et les sifflets de la Mosson que les Héraultais quittaient le terrain au terme d’un match qui ne nous aura pas rassurés, loin de là. Les carences offensives auront encore été trop nombreuses hier soir et les Héraultais ne se sont montrés que trop peu dangereux, parvenant à déstabiliser la défense guingampaise uniquement sur coups de pied arrêtés. Le salut sera venu encore une fois de Rémy Cabella, auteur d’un superbe but, mais qui ne peut pas non plus porter l’équipe à bout de bras tout au long de la saison. Du côté de ses coéquipiers, on notera quand même la bonne prestation du jeune Morgan Sanson qui, même s’il s’est peu à peu éteint au fil de la rencontre, a beaucoup tenté, ainsi que le retour convaincant du capitaine Vitorino Hilton, terni néanmoins par une faute encore une fois peu évidente sur l’égalisation bretonne. Du côté breton, dans une équipe venue pour ne pas perdre, on mettra en avant la prestation de la paire de défense centrale Kerbrat-Sorbon, auteurs tous les deux d’un match solide.
Vivement le 25 décembre ?
C’est d’ailleurs cette solidité qu’a mis en avant l’entraîneur guingampais lors de la conférence de presse d’après-match, s’estimant satisfait de ce match nul et de l’envie montrée par ses joueurs hier soir. De son côté, Jean Fernandez a remis en cause les deux décisions arbitrales litigieuses, parlant d’une « poisse incroyable depuis le début de la saison » avant d’évoquer le manque de percussion de son équipe tout en ne voulant pas enfoncer ses attaquants, évitant ainsi une réponse directe lorsqu’un journaliste lui demanda s’il avait « commandé un attaquant au Père Noël ? ». Une question pas si absurde que ça, car même s’il n’y a pas encore péril dans la demeure, un petit coup de pouce de l’homme en rouge ne serait pas de refus dans la situation actuelle. Voire même des hommes en jaune, parfois, car c’est vrai qu’aujourd’hui, le MHSC n’a pas été forcément avantagé. Mais attention, cela ne doit pas être une raison pour mettre en sommeil les nombreuses difficultés que connaissent les Héraultais…
Composition des équipes :
MHSC : Jourdren – Marveaux, Hilton, Congré, El-Kaoutari – Stambouli, Saihi, Sanson – Camara, Montaño, Cabella
EAG : N’Dy Assembé – Lévêque, Kerbrat, Sorbon, Lemaître – Sankharé, Atik – Giresse, Beauvue – Langil, Mandanne