“Au cinéma pour les droits humains” : un combat sans fin
Du 1er au 31 mars 2018, « Au cinéma pour les droits humains » s’installe à Montpellier, mais aussi dans le Vaucluse, le Var, le Gard, les Alpes Maritimes, entre autres. Défendre les droits de l’homme grâce au 7e art ? Voilà le parti pris de l’association Amnesty International, de Robert Guédiguian, réalisateur, producteur, scénariste français et parrain de cette nouvelle édition, et des partenaires du festival.
Attention, Silence ! Ça tourne ! Armés de leur talent, de leur caméra et de leur passion, des cinéastes engagés se sont penchés sur des thématiques aussi variées les unes que les autres, afin de réaliser des courts ou longs métrages relevant de la fiction ou du documentaire. Ainsi, ils tentent de rapprocher le grand public, des faits ayant bouleversés l’actualité, dans le cadre du festival « Au cinéma pour les droits humains ». Excision, transgenre, proxénétisme, Monsanto, il ne fait aucun doute que les droits de l’Homme sont les murs porteurs de ce festival.
UN FESTIVAL NATIONAL
Au programme de cette 9e édition, 36 œuvres cinématographiques sont réparties dans les différentes villes des régions PACA, Corse et Languedoc. Pour certaines, c’est une première en France. C’est le cas de She has a name, un long-métrage canadien de Mathiew et Daniel Kooman, transportant dans le monde du proxénétisme et des difficultés de délier les langues dans ce milieu. Tandis que d’autres ont été primés dans de grands festivals comme les Oscars 2018, les Césars 2018, la sélection Acid 2017 ou encore Un certain regard 2017.
C’est lors de cette dernière sélection du 70e Festival de Cannes que La belle et la meute, réalisée par Kaouther Ben Hnia, s’est fait connaître. C’est « Au cinéma pour les droits humains », que l’on retrouve cette œuvre, tirée d’une histoire vraie. Mariam, jeune tunisienne de 21 ans, se fait violer lors d’une fête étudiante. Ce long-métrage, haletant et bouleversant, montre la lutte acharnée de cette jeune femme pour faire valoir ses droits et faire reconnaître le crime qui s’est produit alors que seulement quelques personnes accepte de l’écouter.
Décrit comme « une œuvre choc… Un thriller âpre et féministe » par Télérama ou comme « un coup de force cinématographique, […] porteur d’espoir » par Première, ce film met en lumière une réalité sombre, crue et cachée à la plupart.
A Montpellier, les cinémas Diagonales, Utopia et Nestor Burma, cinémas d’ « art et essai », accueillent ce festival si spécial et proposent la diffusion des films Les sentinelles, Coby, ou encore La forêt sacrée. Montpellier n’est pas la seule ville de la région à recevoir un tel évènement. Mauguio, Sète, Ganges entre autres, participent également au rayonnement artistique, culturel et engagé du festival « Au cinéma pour les droits humains ». Cette programmation différente, innovante, intéressante et ouverte à tous, veut sensibiliser tout un chacun à la question des droits de l’Homme.
UN ENGAGEMENT UNIVERSEL ?
Ce festival a une vocation non seulement artistique mais aussi engagée. Il permet de développer l’esprit critique et de favoriser l’échange et la réflexion. La projection des œuvres cinématographiques peut être accompagnée par des débats entre les spectateurs et les réalisateurs, qui peuvent confronter leur opinion et alimenter leurs connaissances respectives sur des sujets variés.
Et c’est à travers une programmation riche que l’association Amnesty International souhaite partager sa vision d’un monde plus juste. Passant de la condition féminine en France, à l’excision en Côte d’Ivoire, de nombreux sujets des droits de l’homme sont abordés. C’est la raison d’être de cette association française qui se veut indépendante de tout mouvement politique, économique ou religieux. Elle promeut et met en lumière les droits de l’Homme et leur non-respect, par des enquêtes poussées qui sont menées sur le terrain. Un travail recompensé par un Prix Nobel de la Paix décerné en 1977 pour cette O.N.G au 7 millions de membres qui détient, depuis 1964, un statut consultatif auprès des Nations Unies.
Cependant, la question des droits de l’Homme reste un sujet délicat à traiter. Les barrières culturelles creusent parfois de profonds fossés, comme le montre le documentaire La forêt sacrée de Camille Sarret. Elles créent des différences non-négligeables. Il est donc nécessaire de savoir prendre du recul pour essayer de comprendre l’autre. C’est ce dont traite Montaigne lorsqu’il écrit « chacun appelle barbarie, ce qui n’est pas de son usage ». C’est ce que fait cette association en proposant des actions engagées comme des manifestations culturelles, des pétitions, des actions solidaires. Elle n’impose pas mais propose une alternative. Elle soumet une autre réalité : les droits des hommes relèveraient d’une lutte commune qui ne connaîtrait ni barrières, ni frontières, ni repos.
LA FORÊT SACRÉE (bande-annonce) from Vivement Lundi ! on Vimeo.
Pour tout savoir sur la programmation du festival « Au cinéma pour les droits humains » : sur leur site web ou sur leur page Facebook.