Du FISE, du sport et du street-art
Le FISE, c’est terminé pour cette année ! En non-stop du mercredi 13 au dimanche 17 mai, il a remporté une flopée de victoires et pas moins de 550 000 visiteurs. En plus d’être un pôle de concentration urbaine et sportive, le FISE génère des recettes non négligeables aux yeux de la ville, ayant remporté plus de 15 millions d’euros en 2014 selon LR SET. Petite rétrospective du Festival International des Sports Extrêmes, qui s’est installé sur les rives du Lez pour la dix-neuvième année consécutive et a démontré tout son talent sportif et sa créativité artistique.
En roue libre
Désormais renommé pour sa consécration internationale, le FISE s’est dégoté le titre suprême de FISE World Montpellier, histoire de nous rappeler qu’au-delà du bassin héraultais, il s’est exporté l’an dernier en Andorre, en Malaisie et en Chine. Un sacré tremplin pour les sports extrêmes qui s’attirent toutes les plus belles attentions de la région et de la ville.
« Il contribue fortement à son rayonnement, ses retombées économiques et médiatiques sont très importantes : plus de 550 000 spectateurs l’an dernier, les meilleurs spécialistes mondiaux présents chaque année et une couverture médiatique internationale de tout premier ordre. Pour toutes ces raisons, la Région est devenue le principal partenaire du FISE et l’est encore cette année » a affirmé dans un communiqué de presse Damien Allary, président de la région Languedoc-Roussillon. Petite touche de nouveauté cette année : les passionnés et amateurs de trottinettes ont pu trouver leur compte avec des nouvelles compétitions organisées.
Au total, 2000 athlètes se sont illustrés dans le skate, le roller, le wakeboard, le BMX ainsi que le VTT. Parmi les réussites marquantes, on retiendra Alexandre Jumelin qui a vaincu Matthias Dandois au BMX flat. Alex Coleborn s’est démarqué dans le même sport, catégorie spine ramp. Le niveau élevé d’Amir Kabbani lui a permis d’assurer sa place en VTT slopestyle, malgré des conditions météo peu engageantes. Et enfin, Victor Pellegrin a l’a emporté suite à un run majestueux en skateboard.
Bien évidemment, le FISE c’est aussi un commerce qui marche. Chaque année, personne ne peut éviter les FISE shop ainsi qu’une colonie d’autres petits étalages couverts d’articles à l’égérie ou au look FISE. De boutiques en boutiques, les inconditionnels de l’événement déambulent en compagnie d’un gobelet éco cup décoré délicatement par l’équipe design du FISE, pour finir aux soirées officielles du FISE dans des bars à proximité.
Au nom du Père, du FISE et du Saint-Esprit, pardonnez cette vieille tradition ô combien agréable, mais quelque peu répétitive sur les activités et les aléas du FISE. Une seule phrase peut résumer tout un article à son sujet : si vous ne venez pas au FISE, le FISE viendra à vous. Trop sacré pour être ignoré, il mérite cependant qu’on le dévoile sous d’autres aspects…
Artistique est le FISE
Après cet aperçu quasi-exhaustif, Le Nouveau Montpellier s’est penché sur un atout du festival ancré et pourtant peu connu du grand public : le street-art. Loin d’être vidé de ses ressources, le FISE possède en plus une touche artistique non négligeable qu’est le street-art.
Un parti pris pour un art de rue, un art éphémère, qui fut naguère dans le collimateur d’une élite ridée et bien-pensante de certains représentants qui n’ont pourtant pas su venir totalement à bout des artistes résidents ayant survécu (ou pas) à ces années de répression. En proie à des craintes justifiées, beaucoup de street-artistes agissent anonymement comme Shérif sur l’avenue du Pirée, qui s’est « approprié l’espace » de manière à réaliser son « égotrip ».
Or, au FISE, la liberté d’expression ne s’est jamais retrouvée entravée car déjà, à l’époque où il se jouait à Grammont, des démos street-art se tenaient là, prêtes à se forger une place durable. Cette année, les preuves n’ont plus été à faire. Depuis longtemps, l’art urbain ouvre ses portes aux visiteurs en quête d’échanges, d’expérimentations ou de découvertes. Un monde alternatif qui sied bien à l’esprit du FISE et s’inspire profondément de sa démarche conquérante.
La promotion a été assurée auprès des plus jeunes avec l’association Les ateliers d’Arthur, une agence montpelliéraine de loisirs et d’événementiels dédiés aux enfants et adolescents. La responsable des ateliers a présenté son programme : « L’objectif c’est essentiellement de l’initiation et de la découverte du street-art, et de faire connaître ce qu’on propose aux ados tout au long de l’année, même si c’est un petit panel du type d’activités qu’on peut proposer. »
Ces ateliers permettent ainsi la recherche d’une « identité visuelle » et l’acquisition d’un « propre style » pour les jeunes talents. Ceux-ci ont eu la chance d’être guidés par les parrains des ateliers Al, Salamech et Mr Garcin, graffeurs de renom.

Les ateliers d’Arthur au Fise, tous les après-midi, avenue du Pirée.
(Crédit Photo : © Anna Chagniot)
Enfin, reclus dans le “village” se tenait le stand du Jacker Magazine, mélangeur de sports extrêmes et de graffs, dont on peut lire le magazine en ligne ou apprécier gratuitement sa qualité papier au Jacker Workshop.
L’équipe qui se trouvait sur place ne semble pas déçue de son intervention : « Nous étions plutôt confiants car ce n’est pas le premier événement auquel nous participons, nous avions donc beaucoup d’idées pour animer notre stand et ainsi se démarquer. Le FISE est un festival qui nous plaît, pour lequel nous sommes déjà spectateurs depuis longtemps et qui est en corrélation avec notre positionnement. De plus, nous disposons d’une grosse communauté d’adeptes à Montpellier donc nous nous doutions que nous ne ferions pas un flop. Les gens jouent le jeu, nous n’avons que des retours positifs ! »
Quant à leur avis sur la question de la place du street-art au quotidien dans la ville, les créateurs du Jacker reconnaissent les efforts qui sont faits mais en demandent plus : « Montpellier est une ville culturelle, axée sur la jeunesse, c’est clair. Le street-art y est représenté, maintenant trop ou pas assez, nous avons du mal à le dire. Plusieurs associations sont actives et les expositions sont nombreuses, la ville permet d’ouvrir le street-art à un autre type de public. Nous pensons notamment à la maison du street-art aux Arceaux avec l’exposition Parcours. Néanmoins, les murs pourraient être plus décorés d’œuvres street-art. »
Puisque le pire semble être passé, le meilleur est à venir et pointe lentement le bout du museau, flairant un vent actuel de renouveau grâce à des actions menées comme les visites de l’office du tourisme, les bittes rafraîchies ou encore la Garden P(Arty) du mois dernier créée par l’association Montpellier Loves Street Art. Quoiqu’il en soit, le street-art tient plus que jamais sa place au FISE. Et si vous ne l’avez pas encore remarqué, il est temps de se mettre au jus : FISE 2015.
(Crédit photo de Une : © Lohann Bonfils)