Fabre and the City : rencontre avec Cépé, son illustrateur
Récemment créée par le musée montpelliérain, l’application propose une web série et un parcours interactif composé de 14 des lieux artistiques emblématiques de la ville au XVIIIème siècle. Le Nouveau Montpellier est allé à la rencontre de l’illustrateur qui a contribué à lui donner vie.
Fabre and the city : Quand l’Art et le numérique se rencontrent
Sur fond noir, des lettres blanches indiquent à l’utilisateur qu’il lui suffit d’un clic pour visionner une web-série, ou accéder à un parcours géolocalisé. “Fabre and the city” se veut destinée à un public jeune ou tout du moins assez technophile. Tournée sur fond d’énigme, la web-série se veut instructive sur les origines du musée et certaines de ses œuvres principales. Notamment l’œuvre inconnue qui, sans trop en dévoiler, s’avère être une des pièces phares de sa collection principale. Le choix de présenter l’histoire ainsi attise et donne tout simplement envie d’en découvrir le dénouement. De plus, l’intrigue assez simplifiée permet aux connaisseurs de reconnaître les personnages, représentant des œuvres existantes, et aux autres de tout simplement en apprécier l’histoire et les illustrations.
Nous sommes allés à la rencontre de Cédric Pierre Bez, alias Cépé, l’illustrateur qui a collaboré avec le Musée Fabre pour en savoir plus. Il explique le choix de l’énigme ainsi : “Cette idée des œuvres d’Art qui pouvaient être des personnages à part entière qui, en plus de leur portée artistique, racontent quelque chose en tant qu’objet, évoquent leur vécu, ce qu’elles ont pu traverser, où elles ont été stockées, transportées etc… nous a semblé être un bon témoin de l’histoire de Montpellier au XVIIIème siècle et la fondation de l’Académie des Beaux-Arts”.
“J’aime déformer le réel, c’est une manière de me l’approprier”
Le choix des couleurs, ou même de l’absence de couleurs, n’est pas dû au hasard et se trouve même être porteur de sens. L’illustrateur marseillais, montpelliérain d’adoption, exerce depuis 2016, et arbore habituellement un style plutôt coloré. Un style qu’il a dû adapter au projet, il explique comment : ” Un noir et blanc permettant d’éviter toute comparaison et ne pas dénaturer un chef d’œuvre, tout en accompagnant mon style graphique plutôt figuratif était le meilleur choix. “. C’est dans ces personnages hauts en couleurs et abstraits dans leur représentation, qu’il retrouve un style qui lui est propre. Un style artistique, lié à sa vision de l’art, et de la façon de l’exprimer.
“J’aime déformer le réel, je trouve que c’est une manière aussi de me l’approprier, pour moi comme pour le spectateur. Prendre le contre-pied des œuvres en déformant les personnages, en mécanisant leurs postures, en inversant les perspectives.”
D’un simple geste du doigt, l’utilisateur avance dans l’histoire et voyage dans le temps. Cette simplicité d’usage, propre aux applications numériques permet d’attirer un public différent, moins habitué aux musées qu’au multimédia. Son style moderne et épuré est conçu pour attirer et séduire. L’application est simple et propose deux activités : le visionnage de la mini web-série et le parcours interactif à travers le cœur de ville de Montpellier, qu’il est possible de visiter comme au XVIIIème siècle. Reprenant les codes de bons nombres d’autres applications à succès, le Musée Fabre a pour but d’intéresser et de sensibiliser un plus large public à l’art et à ses secrets. Dénuée d’éléments sonores, celle-ci reste entièrement visuelle, une œuvre à contempler et à découvrir, comme celles dont il est question.
Les réseaux, thème omniprésent
Cette volonté d’atteindre un public différent se ressent dans le format de la web-série de Fabre and the city, qui fait languir les spectateurs en ne dévoilant qu’un épisode par semaine, comme toute série. Un choix astucieux favorisant l’attrait d’un jeune public au musée, par plaisir et non pas seulement par instruction. Mais aussi par la forte présence du musée sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter et Instagram), outils préférés des jeunes. Le public du musée est ainsi incité à partager son expérience avec le hashtag #fabreandthecity comme celui dans l’épisode 3 de la web-série.