Humans Of Montpellier n°64

Maxime, fondateur de l’agence Web Hurleur, près des terrasses de la place Jean Jaurès. © Fessoil Abdou
Je m’appelle Maxime, je suis consultant en publicité numérique et expert Facebook. Je gère une agence appelée Web Hurleur que j’ai créée en 2015. Je suis à Montpellier depuis 6 ans. Je venais de l’Angleterre où j’avais passé deux ans, puis je suis venu ici pour terminer mes études en master à l’IAE. Très vite, j’ai su que j’allais rester dans cette ville. Quand on vient d’Angleterre, le climat ici n’a rien à voir. J’ai aussi habité dans différentes villes françaises comme à Paris, Tours, Poitiers, et je trouve que Montpellier est une ville très agréable à tous les niveaux.
C’est une ville qui est légère, c’est une ville qui est festive. Quand on arrive ici et que l’on est étudiant on s’éclate. Tu sors le soir dès 19h au centre-ville, tout le monde est en terrasse, il y a des petites musiques qui se jouent. C’est vraiment la ville typique du sud de la France qui est super agréable.
Dans le milieu entrepreneurial et numérique, Montpellier c’est une place forte
J’ai fait mes études à l’IAE dans la création d’entreprises innovantes. Dans le milieu entrepreneurial et numérique, Montpellier c’est une place forte et ça se sent vraiment. C’est une ville super digitale. Quand j’ai commencé à accompagner des clients c’était principalement des commerçants et je vois, en un laps de temps très court, à quel point cela va vers le numérique.
J’aime beaucoup le quartier Port-Marianne, avec le bassin Jacques-cœur et Richter. Tout le Lez, représente pour moi un côté très apaisant qui est vachement sympa. Par contre, les zones attractives en été, comme les plages ou les rivières, pourraient être mieux desservies.
Montpellier c’est une ville très éclectique, très cosmopolite. Il y a de tout. Je suis d’origine centrafricaine et nigériane et j’ai la chance de pouvoir rencontrer des gens de ces communautés ici. Mais on peut rencontrer d’autres personnes venant de divers horizons et je trouve que ça se mélange très bien dans cette ville. Ce dynamisme culturel m’a vraiment frappé quand je suis arrivé à Montpellier.
Cependant, on manque de salles, de lieux qui permettent de se retrouver, de créer ou de célébrer des choses au sein de la ville. Il y a des salles municipales mais elles ont beaucoup de contraintes pour les associations. D’ailleurs, je trouve que les associations ne sont pas toujours soutenues comme elles le devraient l’être, notamment par la ville. C’est dommage parce qu’il y a de très belles associations, particulièrement sur les aspects culturels liés à certaines communautés, qui ont une superbe activité au sein du territoire.
A Montpellier, il y a vraiment de jeunes gens extraordinaires qui sont dans l’action
On a une légère dissonance entre le discours et les actes concernant Montpellier qui clame la fierté de sa diversité mais qui n’accompagne pas réellement ces différentes communautés. Un exemple, l’événement « Miss Africa Montpellier » dont je participe à l’organisation. Ce n’est pas une manifestation qui est faite par les africains pour les africains, c’est un événement rassembleur montrant la diversité culturelle de tout un continent. On voulait montrer que l’Afrique, ce n’était pas seulement les tam-tams ou les robes colorées. L’Afrique c’est aussi la poésie, l’art, l’entrepreneuriat, au travers des différentes cultures qui composent ce vaste africain.
C’est un événement qui incorpore, de plus, une notion de « Women’s Empowerment » auprès de 15 jeunes filles qui prennent des cours de rhétorique, de théâtre, de danse, durant plusieurs mois. En aucun cas c’est un événement qui montre 10 jolies filles d’Afrique et point final. Et c’est une action qui reçoit très peu de soutien voire pas de soutien des pouvoirs publics. Du moins, on a eu un soutien verbal disant « c’est un bel événement, allez-y, continuez » mais par contre dans les actes, ce fut un soutien complètement restrictif voire absent. C’est ce genre de choses que je trouve dommage.
Mais je pense que sur la partie associatif et communautaire au sens large, les solutions viendront de gens à l’intérieur de ces communautés qui créeront des choses et qui n’attendront pas que cela vienne de l’extérieur. De ce point de vue à Montpellier, il y a vraiment de jeunes gens extraordinaires qui sont dans l’action. On a une génération de 18 à 35 ans qui est exceptionnelle, qui se montre solidaire et s’aide mutuellement. On a vraiment cet effet de réseau, de noyautage qui est hyper positif et je pense qu’il y aura beaucoup de choses qui seront créées et qui viendront de là. Que ce soit dans l’événementiel, dans l’associatif, dans l’entrepreneuriat ou le commerce.
Il y une sorte de désaveu voire de désamour du pouvoir public chez les jeunes. On n’attend plus rien de l’Etat et du pouvoir politique, on s’en remet à nous-mêmes. On n’attend plus, on ne demande plus, on y va ! C’est d’ailleurs pour ça que l’on voit actuellement l’émergence du développement personnel. Tu vois autant d’ouvrages, de littératures sur des choses qui te permettent en tant qu’individu de t’élever, d’apprendre à faire autre chose, de te former et d’être une meilleure personne. Pour moi ça répond un peu à l’inertie actuelle des pouvoirs publics. On réinvestit finalement l’action sur soi-même et ça, c’est une tendance qui est là et qui va s’accentuer.