Humans Of Montpellier n°63

Eloïse Chodaton du journal Noir. vers les rives du Lez, à proximité de l’Hôtel de région à Montpellier. © Fessoil Abdou
Je m’appelle Eloïse Chodaton, je suis née à Bordeaux et j’ai grandi à Angoulême. J’habite à Montpellier depuis 5 ans. Je suis venue ici pour mes études en communication. Je m’oriente de plus en plus vers la création d’entreprise, ce qui correspond à mon projet actuel, un journal indépendant intitulé Noir. créé en août 2017 et lancé en septembre de la même année.
J’aime bien Montpellier, je me sens bien dans cette ville. La première chose qui m’a donné envie de venir ici c’est le climat ! Lorsque j’ai fait mes vœux pour les universités, j’ai seulement demandé dans le sud de la France et surtout au sud d’Angoulême !
Globalement, Montpellier est une ville très calme. Il y a beaucoup de choses qui s’organisent mais on ne voit pas beaucoup ces événements parce que ça reste calme dans le fond. L’originalité de la ville se trouve dans son architecture. D’ailleurs avant de venir, je m’étais renseignée et j’avais entendu parler du quartier Antigone, à la fois moderne et historique, qui m’avait intéressée. C’est devenu justement un de mes quartiers préférés avec la place de l’Europe.
Montpellier, c’est une ville rapide et lente à la fois, tout dépend de l’endroit où tu te trouves
En fait, ce sont les contrastes que j’aime à Montpellier. J’ai vu beaucoup de photos et d’images qui donnaient l’impression que c’était une grande ville avec de grand monuments. Mais tu as toujours des petits recoins où c’est très simple et j’aime le fait de pouvoir passer du coq à l’âne en quelques arrêts de tram. Quand tu compares Sabines et Antigone, ça n’a rien à voir. La même chose aussi par exemple entre le secteur Hôpitaux-Faculté et les bords de plages, c’est totalement différent.
La Paillade ça ne change pas par contre ! Pendant 3 ans, j’y ai travaillé en Emploi Avenir Professeur et il y a beaucoup de choses à faire là-bas. Ce quartier tu as l’impression que ce n’est pas Montpellier. Quand tu regardes la Comédie et La Paillade, c’est le jour et la nuit. Alors que paradoxalement, Montpellier peut être très moderne si on prend par exemple la construction de l’Arbre Blanc à Richter. Donc Montpellier, c’est une ville rapide et lente à la fois, tout dépend de l’endroit où tu te trouves.
Mais je trouve que c’est une ville qui est plutôt rapide. Dans le sens où tu peux rencontrer des gens très rapidement à travers plusieurs communautés, faire des activités complètement différentes, trouver un travail là où tu ne t’y attendais pas. Par contre, s’il y a une chose que j’ai remarqué dès ma première année à Montpellier, c’est que l’on peut évoluer dans un seul monde et ne pas voir les autres univers qui nous entourent au sein de la ville.
En tant qu’étudiant, par exemple, on reste très orienté sur cet univers estudiantin. Ici on connaît forcément quelqu’un, qui connaît quelqu’un que l’on connaît dès notre arrivée. Et donc entre étudiants, on a tendance à se fréquenter dans la ville et à rester dans notre petit monde, sans être capable de voir le reste. J’ai remarqué très vite cet aspect très communautaire dans la ville.
Montpellier, c’est une ville qui est communautaire et ce n’est pas quelque chose qui est négatif
Montpellier est communautaire et à la fois cosmopolite. Ici, c’est comme si on pouvait rentrer dans un monde et sortir dans un autre. Si tu veux t’immerger dans une culture sans avoir besoin de changer de pays, tu peux le faire en restant sur place. C’est pour ça qu’il y a beaucoup de choses à créer ici et ça serait pas mal de se servir de ces petits groupes qui font la richesse de la ville.
On devrait oser à faire plus de choses ici. On a cette vision qu’en France, la vraie vie est à Paris car tout y est centralisé. Certes, c’est plus dur de construire un projet ici mais c’est bien plus intéressant. Comme Montpellier est une ville étudiante et donc de passage, les étudiants se disent qu’à la fin de leurs études il leur faudra monter à Paris pour pouvoir réussir. Alors qu’il y a plein d’opportunités à saisir dans cette ville. On a la perception qu’il faut toujours aller là où il y a de la réussite, mais je trouve qu’il est important de penser et de voir les choses autrement.
C’est pour ça aussi que dans mon journal, je mets en valeur les gens intéressants à Montpellier qui ont de beaux projets. Cela permet de comprendre que l’on n’est pas obligé de regarder à Paris, à New-York ou autre part pour prendre conscience qu’à Montpellier, il y a des choses à développer. C’est également la raison pour laquelle j’ai créé la rubrique « étoile de demain » qui met avant les personnes de la communauté noire de Montpellier.
Parce que Montpellier, c’est une ville qui est communautaire et ce n’est pas quelque chose qui est négatif. Pour moi c’est ce qui rend cette ville riche ! A chaque coin de rue, tu croises quelqu’un qui vient d’un autre pays ou d’un autre continent et je trouve ça super intéressant. Dans le même temps, ils ont leurs espaces et moments où ils vont rencontrer des gens qui leur ressemblent, qui partagent la même culture et les mêmes problèmes qu’eux. Je trouve cela bien, tant que ces communautés ne sont pas fermées et qu’elles ne se forment pas sur un sentiment de peur à l’égard d’autrui. Ce côté communautaire de la ville m’a inspiré pour réaliser mon journal.