Les jeunes et le climat : “Pour la Terre ne plus se taire”
Depuis le 15 Mars, Youth For Climate Montpellier continue de frapper. Moins nombreux que lors des dernières manifestations, les jeunes sont néanmoins plus motivés que jamais à faire entendre leur voix. Leur objectif : le réveil des consciences face à l’urgence climatique.
Vendredi 24 mai de 11h à 14h, au départ des Jardins du Peyrou, les collégiens et lycéens ont organisé leur manifestation pour le climat. Les jeunes sont descendus dans la rue, « plus chauds que le climat » afin de faire entendre leur voix. Initiée depuis le 15 mars par le collectif « Youth for Climate », cette manifestation a rassemblé 3 000 personnes selon les manifestants et 1 400 selon les forces de l’ordre. Une population qui semble alors moindre par rapport aux précédentes marches qui ont déjà réuni 5 000 personnes. Cependant, les jeunes sont toujours aussi motivés.
Bravo ! 🌱
Vendredi 24 mai nous étions 3000 jeunes, dans les rues de Montpellier mobilisé.e.s pour le climat. Avec le soutient de professeur.e.s et de parents.
Merci beaucoup ! pic.twitter.com/iaC1YJjKGB— Youth For Climate Montpellier (@climate_mpl) May 25, 2019
Les jeunes en première ligne
Les principales revendications restent les mêmes : le respect du rapport du GIEC, la protection de l’environnement et la nécessité de penser autrement. Les manifestants se sentent comme une « génération sacrifiée » devant relever de nouveaux défis, assumer les erreurs de leurs parents et sensibiliser le monde.
C’est d’ailleurs pour cela qu’ils étaient vendredi en tête du cortège, brandissant drapeaux et pancartes. Derrière, en soutient aux jeunes se trouvaient les plus âgés. Puisqu’en effet une multitude d’acteurs étaient présent. Après « Youth For Climate », flotte dans les airs les drapeaux des syndicats « Solidaire Sud », « SNU IPP » et la « CGT ». Les enseignants, instituteurs et personnels administratifs étaient aussi en grève, suivis également de quelques Gilets Jaunes, unis pour défendre notre planète bleue.
D’autres associations comme « 269 Life France » profite de l’occasion pour parler de la cause animale, de l’élevage de masse et de son impact environnemental. Toutes les revendications se retrouvent mêlées et si les lycéens « laisse[nt] tomber les cours parce que vous avez laissé tomber la planète », pour les syndicalistes d’autres moyens de lutte sont possibles. « Paris ne veut pas qu’on discute […]. C’est-à-dire qu’on nous refuse le fondement même de la République […] » selon une institutrice syndicaliste. Se rejoindre, se parler, montrer notre mécontentement, voilà les actions partagées par les deux générations de manifestants présents ce vendredi.

La cause animale mise en valeur par l”association 269 Life France durant la manifestation. C.P : Y.S
« Marche ou crève »
Pour défendre leur futur sur Terre, l’association « Youth For Climate » met également en place des actions de sensibilisation. Il sera question à partir de septembre 2019, de passer dans les écoles, collèges et lycées afin de réveiller les consciences. L’association prévoit de réclamer à la mairie de Montpellier la mise en œuvre de mesures pour une ville plus « verte » et respectueuse de l’environnement. C’était notamment le but de leur opération du 10 mai dernier ou opération « Lights Off », qui consistait, la nuit tombée, à éteindre les vitrines des magasins. S’inscrivant dans un mouvement national, les jeunes montpelliérains entendent s’engager pour le climat avec des actions concrètes invitant au changement des modes de vie.
Si les marcheurs du vendredi étaient unis, ils ne s’identifient pas pour autant à un parti politique. En effet, à ne pas confondre avec les marcheurs de LREM, ces derniers scandent que l’écologie ne doit pas être un attribut politique mais une cause commune à défendre.
C’est plus largement une critique de notre système qui émane de cette jeunesse révoltée, une critique principalement stato-centrée. « Un pas en avant, trois pas en arrière : c’est la politique du Gouvernement », un appel au réveil citoyen qui ne dépasse pas les frontières de la France. L’association « Youth For Climate » a réussi à rassembler ces jeunes à quelques heures du scrutin européen dans l’espoir d’interpeller les candidats puisque : « 1 et 2 et 3 degrés, c’est un crime contre l’humanité ».
Dans cet esprit critique de nos modes de consommation, la manifestation s’arrête à la Comédie devant le Mc Donald, où quelques manifestants ont décidé de bloquer l’entrée. Le cortège part alors en éclat : l’idée n’est pas partagée par tous, reflet des dissensions autour des modes d’actions à adopter pour faire avancer le mouvement. Clamant un sursaut mondial, les jeunes manifestants englués dans leurs contradictions, Nike aux pieds et smartphones à la main, désignent comme responsables Emmanuel Macron et le Grand Capital. Ils souhaitent s’engager pour les partis écologistes européens, se disent conscients de l’enjeu du scrutin du 26 mai. Toutefois la majorité d’entre eux peine à se définir comme citoyen européen. Ils réclament un changement rapide pour en finir avec « l’ultralibéralisme » dévastateur pour la planète.
Aspirant à plus de justice et de cohésion sociale, leurs revendications trouveront-elles un écho dans les urnes ce dimanche ?