Humans of Montpellier : Katia
Je m’appelle Katia, j’ai 18 ans et j’habite sur Montpellier depuis cinq-six ans. Je suis au lycée Joffre en Terminale S. J’ai fait la Marche pour le climat [du vendredi 15 mars], organisée par des amis. J’ai aussi participé à l’organisation. Je suis née à Toulouse. Ensuite, j’ai déménagé en Auvergne avant de venir à Montpellier, pour étudier.
Ma première impression sur Montpellier c’était que c’était jeune, c’était cool.
C’est une ville où il y a du soleil, c’est bien. Montpellier est dynamique et a beaucoup de potentiel. Elle est toujours susceptible de changer, en bien je l’espère. Comparée à certaines villes, Montpellier a su bien aménager les transports, il y a beaucoup d’autres villes où il n’y en a quasiment pas. Après, j’aime bien voyager. J’ai envie de bouger un peu partout dans le monde. Mais j’aimerai revenir à Montpellier, pour avoir un endroit où me poser.
Cette ville a besoin d’évoluer socialement, mais aussi en ce qui concerne le climat. Je suis quelqu’un de solidaire, et certaines choses me chiffonnent. Par exemple, il y a plein de dispositifs pour empêcher les personnes sans domicile fixe de s’allonger sur les rebords ou à côté des magasins. Je trouve ça un peu triste. Cet argent devrait plutôt servir à créer des refuges pour ces personnes.
La ville doit faire plus pour l’environnement : plus de pistes cyclables, sensibiliser les jeunes à l’écologie dans les collèges et les écoles primaires serait une bonne chose. Aujourd’hui, on a pu voir qu’il y avait beaucoup de monde intéressé par le climat. On ne pensait pas qu’il y en aurait autant. Ça nous a fait chaud au cœur.
Parfois, on a l’impression d’être les seuls à se soucier du climat. Que les gens ne pensent pas sur le long terme. Il y a de nouveaux quartiers mettant en avant la mixité sociale qui se sont crées à Montpellier. Je trouve ça génial. La plupart des personnes, présentes aujourd’hui, n’ont pas forcément été éduquées sur la question climatique. Ils n’étaient pas forcément au courant de ce qu’il se passait.
Quand on a du mal à finir les fins de mois, c’est difficile de penser à comment consommer pour protéger le climat.
Le social est lié à l’écologie. Si on arrive à régler des causes sociales, d’autres gens pourront s’intéresser à l’écologie. Après, même parmi les jeunes, certains ne sont pas au courant de l’ampleur du changement climatique. Ils ne savent pas comment on peut influer sur le réchauffement climatique, et en quoi l’État pourrait intervenir. C’est triste de ne pas connaître les conséquences.
#GrevePourLeClimat fin de la manifestation place de l’Europe. Plus de 5000 personnes selon la @Prefet34 lors de la marche pour le #climat à #Montpellierpic.twitter.com/rtN4NimdQn
— LeNouveauMontpellier (@LeNouveauMtp) 15 mars 2019
On ne s’attendait pas à 5000 manifestants pour le climat !
J’espère que d’autres personnes vont venir aux prochaines marches. Après, j’ai peur que ça soit un effet de mode. Marcher dans la rue, on sait très bien que souvent ça ne marche pas… Mais je trouve ça merveilleux que tout le monde se bouge. Moi, cela fait très longtemps que je m’intéresse au climat. Je change mes habitudes de vie. Avec Youth For Climate Montpellier, notre objectif serait de faire de la sensibilisation dans les écoles, pour changer nos habitudes, ce genre de choses. Mais après, faire pression sur le gouvernement est bien plus dur.
La désobéissance civile ne fait pas toujours bouger les choses. Quand on a bloqué le Polygone, c’était une action choc, mais ils ont juste dit : « Ah, il y a des jeunes qui ont bloqué le Polygone ». C’est un peu pessimiste. Mais en tant que jeunes, on veut que ça bouge. Et parfois, on a l’impression que ça ne sert à rien. On espère au fond de nous que ça va changer. Certaines actions peuvent réellement avoir un impact. On ne veut pas que nos enfants payent les conséquences.