MHR-ST (27-26) : Montpellier sort la tête haute
Après une campagne européenne loin des objectifs annoncés, le MHR s’offre sa première victoire (27-26) pour le compte de la dernière journée des phases de poule. Les Montpelliérains obtiennent le scalp des Toulousains et les éliminent par la même occasion de la Coupe d’Europe, puisque Bath s’est imposé dans le même temps (20-15) contre Glasgow.
Malgré l’absence d’enjeu pour le MHR, Jake White avait décidé d’aligner une équipe compétitive pour contrer des Toulousains en quête de leur ticket de qualification pour les phases finales de la Rugby Champions Cup. L’objectif était également de refaire de l’Altrad Stadium sinon une forteresse imprenable, un endroit où il est très difficile de gagner. Face à eux, les Toulousains étaient dans l’obligation de s’imposer pour accéder aux quarts de finale.
Toulouse domine, Montpellier limite la casse
Même si Ben Lucas ouvre le score dès la deuxième minute, c’est Toulouse qui va dominer ce premier acte, que ce soit en terme de possession ou d’occupation. Très rapidement, Toulouse met en place de longues séquences de jeu afin de maintenir sous pression des Montpelliérains qui ont la volonté de bien défendre après les défaites successives à Oyonnax (20-13) et Glasgow (21-11). Les trois-quarts toulousains se heurtent alors inexorablement à la défense héraultaise et quand celle-ci se met à la faute, le pied de McAlister tremble (11′, 23′). De son côté, Ranger, dont les deux mi-temps furent le jour et la nuit, se fait expulser temporairement (17′) pour plaquage dangereux et laisse ses coéquipiers en infériorité numérique.
Toutefois, cela n’empêche pas les Languedociens de rajouter trois nouveaux points quelques minutes plus tard par l’intermédiaire de Benoît Paillaugue (6-0, 26′). Le MHR profite de son pragmatisme au pied pour engranger des points cruciaux pour la suite. Mais Clément Poitrenaud vient réaffirmer les ambitions toulousaines et inscrit un essai cruel sur un dégagement de Berard contré près de la ligne d’essai par Fickou. McAlister transforme et les Toulousains prennent l’avantage pour la première fois du match (6-7, 29′). Après un mano a mano entre Lucas (33′) et McAlister (34′, 40′) au pied, les équipes rentrent aux vestiaires sur le score de 13 à 9 en faveur des visiteurs.
Berard recommence, Dupont homme du match
Si la première mi-temps n’a pas laissé voir de grandes envolées rugbystiques, notamment du côté des hommes de Mohed Altrad, la deuxième mi-temps est beaucoup plus riche en occasions et en suspense. Pourtant, dès le retour des vestiaires, le MHR encaisse un nouvel essai « casquette » marqué et transformé par Flood après un deuxième dégagement contré de Berard (43′). Toulouse s’envole alors 20 à 9 et on ne donne pas cher des chances montpelliéraines à ce moment du match. Cependant, piqués par ce nouvel essai, les coéquipiers de Fulgence Ouedraogo vont sonner la révolte par une superbe action lancée par une percée de René Ranger – enfin réveillé – de ses 22 mètres et qui se terminera dans l’en-but après une course de 50 mètres de Lucas Dupont (47′).
Les Héraultais reviennent au score (16-20) grâce à la transformation de Lucas, mais les cinq minutes de folie pour les Cistes ne sont pas finies. Trois minutes plus tard, Paillaugue sort du maul coté fermé, met les cannes et sert Dupont qui file inscrire son deuxième essai et celui de son équipe. Montpellier repasse alors devant (21-20) dans une partie où il ne fallait pas être cardiaque. S’ensuit un chassé-croisé entre les buteurs avec deux équipes joueuses qui se rendent coup pour coup : d’un côté l’international anglais Tobby Flood (58′, 65′), de l’autre Paillaugue et Lucas (62′, 65′). Les turn-overs, les glissades et les fautes de main s’accumulent, prédisant une fin de match au couteau. Toulouse, qui n’a plus le choix se rue à l’attaque des lignes montpelliéraines. Mais les hommes d’Altrad sortent les barbelés et les offensives des Hauts-Garonnais seront vaines. Montpellier s’impose au terme d’une fin de match irrespirable (27-26) et peut se féliciter de quitter la compétition la tête haute.
La Coupe d’Europe se termine sur une bonne note et démontre la capacité et le potentiel des Montpelliérains qui sont encore trop dans la réaction plutôt que l’action. On peut reconnaître à cette équipe une volonté de fer et un mental à toute épreuve après cette « remontada » inattendue qui peut laisser nourrir des regrets pour cette année, mais de l’espoir pour la saison prochaine. « White and see », comme on dit…
(Crédit photo de Une : © MHR)