Une intervention policière pour zéro occupant à l’Université Paul Valéry
Lundi 23 avril, les forces de l’ordre sont intervenues à l’Université Paul Valery tôt dans la matinée. Une intervention qui s’est déroulée dans le plus grand des calmes, la faculté étant déserte. Les occupants de l’Université avaient quitté les lieux ce week-end, d’après nos informations.
Du verdict à l’application
Après Tolbiac vendredi dernier, c’est au tour de l’Université Paul Valery d’être évacuée par les forces de l’ordre ce lundi 23 avril. Une cinquantaine de CRS ont investi l’établissement afin d’y déloger les nombreux occupants grévistes de la faculté. Une intervention qui s’est effectuée sans encombre puisque la faculté était vide à leur arrivée. En effet, les bloqueurs qui occupaient l’Université n’était pas présent lors de la venue des CRS. Une intervention attendue depuis quelques jours par ces étudiants.
Vendredi matin, une évacuation sous tension a eu lieu à Tolbiac, site de l’Université Paris-I. Ce qui, d’après plusieurs étudiants, auraient mis le « doute d’une intervention imminente » aux occupants de Paul Valery. Pour éviter une évacuation similaire, les occupants ont décidé de libérer les lieux avant l’intervention de la police.
Ce matin, une cinquantaine de CRS a pris d’assaut l’université Paul Valéry – Montpellier 3. Aucune violence policière n’a été perpétrée, puisque le commando lourdement armé a attaqué un campus… vide !
— SCUM – Montpellier (@scum34) 23 avril 2018
Une présence des policiers prévue dans le cadre de deux opérations judiciaires et non d’une évacuation, selon l’Université Paul Valery. Le président de l’Université, Patrick Gilli, affirme que les policiers ont procédé à des investigations concernant les événements survenus le 14 avril lors de la manifestation pour la convergence des luttes. Une intervention policière effectuée, également, dans le cadre de l’affaire sur le saccage de la salle des serveurs informatiques de l’établissement. Cet incident avait amené Patrick Gilli à déposer un recours administratif cette même semaine.
Le tribunal administratif de Montpellier avait validé, le mercredi 18 avril, le recours du président de l’Université demandant l’intervention des forces de l’ordre au sein de l’établissement. Par la même occasion, il a validé la mise en place des examens en ligne pour les partiels de fin d’année des étudiants.
Une attaque des serveurs informatiques, en plus des détériorations matérielles qui ont eu lieu au cours de cette occupation. C’est ce qu’a pu constater le président de l’Université après l’intervention des forces de l’ordre. Des dégâts qui vont coûter très chers.
Des dégradations très coûteuses
Suite à l’occupation qui a duré plusieurs semaines, les dégradations commises sont estimées à l’heure actuelle entre « 250 000 et 300 000 euros de dégâts matérielles » déclare Patrick Gilli lors d’un point presse. Des « frais de réparation considérables, certains amphithéâtres vont être fermés pendant les réparations ». Il déplore « des amphithéâtres dégradés par des tags aux murs et sur les sièges, des serrures abîmées et du mobilier universitaire dispersé dans la faculté ». C’est ainsi que le président de l’Université a retrouvé son établissement lors de cette matinée.
Pour moi, c’est une bonne chose que la police soit intervenue
Une intervention policière qui a ravi quelques étudiants se rendant ce matin à la bibliothèque universitaire afin de préparer leurs examens. « Pour moi, c’est une bonne chose que la police soit intervenue. Je suis d’accord avec les revendications de mes camarades étudiants, mais ce n’est pas de cette manière qu’on va faire bouger les choses », déclarait un étudiant, après l’intervention de la police.
Si de nombreuses personnes se réjouissent de la fin du blocage, d’autres en revanche sont très déçues de la fin de l’occupation. Un étudiant nous déclare, « tenir aussi longtemps, faire autant de bruit pour qu’à la fin, nous n’ayons rien du tout. Je ne comprends pas » étonné que les occupants aient abandonné les lieux. Il ajoute par la suite « aujourd’hui la police est venue, mais le mouvement de grève n’est pas terminé. On verra bien comment ça se passera après le retour des vacances ».
L’Université Paul Valéry est aujourd’hui libre d’accès, mais reste quand même sous bonne sécurité. Patrick Gilli qui avait déjà fait appel à un groupe de sécurité privée, précise le « maintien et le renfort d’agents de sécurité » au sein de l’établissement pour protéger les étudiants.