Quand le Conseil Municipal devient le conseil de classe !
Lundi 28 novembre avait lieu le Conseil Municipal de Montpellier. 56 affaires étaient traitées lors de cette soirée aux allures de conseil de classe où les élus de notre ville s’exprimaient sur les différents sujets et dossiers importants de la ville. Ecologie, urbanisme, vœux, budget, éducation… Retour sur les acteurs politiques qui ont marqué ce Conseil de classe euh… Municipal. Un peu d’humour, d’information et de sarcasme pour exposer plus de 4h50 de débat qui concerne les Montpelliérains.
Michaël Delafosse, le souffre douleur (Conseiller de l’opposition – président du groupe socialiste)
Le Conseil commence avec une proposition de vœux en solidarité aux habitants syriens d’Alep. Pas de chance, c’est l’élève Michaël Delafosse qui s’y colle pour ce premier exposé de la soirée. Dès le début du Conseil il se fait caillasser par ses camarades de classe, juste après s’être fait corriger par le professeur Maire de la ville Philippe Saurel. Accusé de faire de la récupération politique en perspective des élections présidentielles de 2017, dans la cour d’école c’est le petit qui se fait chahuter à longueur de journée. On le bouscule, on lui fait des croche-pattes, et on lui vole son goûter. Même lorsqu’il parle des sujets importants au yeux des Montpelliérains comme celui de la Tam, qui ne rend toujours pas la monnaie à ses utilisateurs et génère des crispations. Finalement, les vœux qu’il avait présentés sont validés par l’ensemble de la classe, car tout le monde était d’accord sur le fond : il est nécessaire de rendre hommage aux populations civiles des villes en guerre.
Philippe Saurel, le professeur (Maire de la ville)
Toujours confiant et sourire aux lèvres, le Maire de Montpellier est celui qui joue le rôle du professeur dans ce conseil de classe. « Ne critiquez pas l’école…Être maître d’école, c’est le plus beau métier du monde ! C’est celui qui forme les générations avec passion » dit-il en se tapotant la poitrine (49′ minutes). Soucieux du détail, il corrige les élèves, les laisse s’exprimer et présenter leurs exposés… Jusqu’à ce que les choses dérapent. Il joue le rôle du professeur cool, mais autoritaire. « C’est des enfants, qui méritent de retourner à l’école. » Lorsqu’il est déstabilisé, il répond toujours à ses élèves avec humour et légèreté, même quand le sujet est sérieux. Lorsqu’il est en difficulté, que la classe est trop agitée et que les noms d’oiseaux fusent dans la salle, il durcit le ton et devient expéditif.
Max Lévita, le premier de la classe (adjoint délégué aux finances)
Après un long monologue d’une demi-heure sur l’état financier de la ville, l’adjoint délégué aux finances, alias le premier de la classe, décortique d’une manière soporifique et institutionnelle ce que sera le budget de la ville pour 2017. Ce que l’on retient de la démonstration : « ça se joue de BP à BP (budget prévisionnel) et de comptabilité à comptabilité » martèle-t-il. Rendez-vous mi-décembre pour le vote du budget 2017. Un débat qui risque d’être long et tendu. Son pire ennemi – comme tout premier de la classe – reste le perturbateur du fond de la classe Djamel Boumaaz et il n’hésite pas à le signaler devant ses camarades : « Il me perturbe… Je ne sais pas comment répondre à sa perversion intellectuelle. »
Djamel Boumaaz, le perturbateur du fond de la classe (Conseiller de l’opposition)
Le perturbateur de l’assemblée a encore frappé. C’est lui, au fond de la classe, qui balance des boules de papier, colle les chewing-gums sous la table et tient tête au professeur. Il prend toujours la parole quand personne n’a envie de l’entendre et dit tout haut ce que les autres n’osent pas dire. Pour exemple, alors que la ville sort d’une histoire au sujet de la violence faite aux femmes qui a fait le tour des médias et qui concernait deux des élus, Samira Salomon (délégué aux espaces verts) et Christophe Cour (délégué à l’écologie urbaine), il se permet de signaler qu’il y a quelque chose de louche quant à la politique de la ville à vouloir lutter contre les violences faites aux femmes dans ce contexte. « La présomption d’innocence c’est pour tout le monde, sauf pour moi. Comme d’habitude. » insiste-t-il en référence à la plainte du faux compte Twitter du perturbateur. Très agité lors de ce conseil de classe, Djamel Boumaaz n’hésite pas à lever la main pour prendre la parole régulièrement et à faire des avions de papier pour les jeter sur les autres élèves et le professeur. Il revient régulièrement sur la campagne des régionales 2015, la cumulation des postes du Maire de la ville, l’excès de béton sur le quartier Port-Marianne… Un poison pour le déroulement des exposés de ses camarades, que les élèves signalent régulièrement. Mais c’est « comme ça l’exercice démocratique » insiste le professeur pour rétablir l’ordre.
Sabria Bouallaga, la rebelle assagie (conseillère de l’opposition)
C’est celle qui dans le fond est toujours rebelle, mais qui s’est trop fait sanctionner pour continuer dans cette voie. Tout le monde se souvient de son rap à cappella devant ses camarades de classe, qui avait fait le buzz. Le trimestre d’avant, elle était nettement plus rebelle, mais elle s’est assagie depuis. Désormais, elle sait comment faire des bêtises sans se faire choper par le professeur. Pour preuve, elle remet le pin’s Dark Vador “je suis ton Maire” au professeur, qui accepte tout sourire. Le professeur connaît son passé et sait qu’elle est taquine et aime jouer. Avant, elle était au fond de la classe et aujourd’hui elle s’est avancée de deux rangs. Elle travaille bien ses dossiers et n’hésite pas à poser des questions lorsqu’elle ne comprend pas, et corrige même parfois le professeur avec une fausse naïveté. On reconnaît bien la marque de son insolence passée qui a valu son exclusion de la majorité il y a quelques temps.
Fabien Abert, le surdoué (adjoint délégué aux sports et à la jeunesse)
Très timide, il reste au premier rang sans trop attirer l’attention sur lui. Il est sage et studieux. Il ne sort jamais de son rang et lève très peu la main pour prendre la parole durant le conseil. Attentif et curieux, il ignore peut-être encore son potentiel et l’importance de sa voix dans une ville très sportive qui compte plus de 50% de jeunes. Ses exposés sont souvent lisses et synthétiques, à l’image d’un défenseur latéral qui ne prend jamais le couloir pour déstabiliser l’équipe adverse. A noter qu’il a défendu lors de son exposé du jour le dispositif d’aides financières à l’obtention du permis de conduire (3h58m).
Audrey Lledo, la cadette (conseillère de l’opposition – FN)
Du haut de sa tendre jeunesse, elle s’offre une métaphore pimpante au moment du débat sur l’orientation budgétaire. Une métaphore qui illustre à l’aide de bonbons, comment l’exposé du premier de la classe ne reflète pas la réalité selon elle (2h29m). Pour la plus jeune élève de la classe, l’exposé sur l’orientation budgétaire est un tour de magie pour faire disparaître les bonbons des poches des Montpelliérains. Sans son acolyte et modèle France Jamet pour la rassurer, il faut saluer son courage d’avoir présenté un exposé de façon pédagogique et ludique. L’exposé est quelque peu brouillon, mais le professeur adresse tout de même ses encouragements. Elle est pourtant la seule à souligner que les jeunes ont travaillé et proposé un texte de loi pour l’écologie de la ville. D’habitude, aucun des élèves n’en parle. On sait aussi désormais qu’elle aime les abeilles en proposant de disposer des ruches sur l’Hôtel de ville pour la sauvegarde de cette espèce en danger.
Anne Brissaud, l’intello qui répond (Conseillère de l’opposition)
Avant, elle était agressive et venait pour en découdre avec le professeur et ses élèves favoris. Depuis, les législatives approchent, et elle a adouci son discours. Le professeur lui rappelle d’ailleurs l’époque où elle « distribuait des bonbons dans les bureaux de vote pendant les législatives ». Un bon professeur rebondit toujours entre les différents exposés présentés par les élèves, surtout lorsqu’ils viennent de l’opposition. Bien concentrée à déceler les failles afin de montrer qu’elle a fait sérieusement ses devoirs, elle a amélioré son comportement et enchaîne les “privates jokes” avec le professeur. « Merci Mme Brissaud… Encore un exposé très clair » reprend le professeur (2h53m), lorsqu’elle pointe du doigt un problème de gestion des ressources humaines dans le budget depuis 3 ans, notamment en ce qui concerne le taux d’absentéisme. La classe est hilare devant cette conclusion.
Si vous aimez les conseils de classe (ou les Conseils Municipaux) et la politique, vous retrouverez tous les replays sur le site de la Mairie de Montpellier.
Ci-dessous, vous pouvez revoir en entier ce Conseil Municipal du 28 novembre 2016 de Montpellier. Toutes les citations sont vraies. Rien n’a été inventé.