“JE-X”, JEuX avec Patrice Palacio à l’Espace Bagouet
Après les collections patrimoniales des Universités de Montpellier, l’Espace Bagouet accueille actuellement et jusqu’au 19 avril 2015 l’exposition “JE-X” de Patrice Palacio. Destiné à l’accueil et la valorisation d’artistes locaux, cet espace rend ici hommage au travail d’un artiste montpelliérain.
Alice, attachée à un radiateur, vous accueille à l’entrée de l’Espace Bagouet. Si la peinture fait rarement polémique lorsqu’elle est photographiée, ici, il semble que ce soit le cas. Se pose alors la question du transfert de support entre ces deux mediums, car dès lors que l’on entre dans l’espace d’exposition, les retenues autour de cette oeuvre disparaissent. Apparition de la touche de l’artiste, de l’épaisseur du trait. Ici, tout est gagné pour Patrice Palacio. Artiste autodidacte, il fait alterner son travail autour de la peinture, de la photographie ou encore des écrans.
Sous le commissariat de Numa Hambursin, l’exposition prend des allures de catalogue monographique, sortant des sentiers de la présentation sérielle d’artistes qui jouent avec les supports et les techniques. Naviguant entre tradition et modernité, Patrice Palacio fait s’affronter dans une même oeuvre l’héritage antique d’une mosaïque avec la peinture fragmentale “née d’une rencontre entre deux univers artistiques, celui de Xavier Llongueras, artiste protéiforme qui a inventé la mosaïque magnétique, et celui de Patrice Palacio, peintre, qui depuis longtemps pixellise la surface de ses tableaux pour les faire devenir écrans achromes. »
À l’instar d’EGO, l’artiste met en contact le visiteur et l’oeuvre. Tableau de plexiglas, il crée un jeu de miroir, d’écran entre les spectateurs de son travail et la salle qui les entoure. Sept litres de liquide rouge vont s’écouler tout au long de l’exposition. Peut-être entièrement, peut-être pas, c’est le questionnement d’EGO. Sa peinture, il la perçoit en noir et blanc, travaillant la matière, les effets, plus que les teintes. Que dire, observons seulement que ses teintes sont multiples, changeantes, tantôt mates, tantôt brillantes pour révéler la touche, sa touche. Les couleurs ne sont là que pour ramener son travail dans le “registre de l’image, de l’image mentale, de la photographie, avec un rapport temporel” perturbant toute chronologie. Cette couleur est anecdotique, rehaussant une main, Fate, par des jeux à gratter, un bouddha, ou nous transportant dans une autre époque avec son Temps objet et son impression de disque vinyle.

Fate, peinture à l’huile et tickets de jeu à gratter sur toile, 195 x 130 cm, collection particulière, © Patrice Palacio
L’exposition de Patrice Palacio est à aller voir, sans a priori, sans préfigurés. Laissez-vous porter par cette variation de touches, de lumières, mises en valeur par les murs immaculés de l’Espace Bagouet. Encore visible jusqu’au 19 avril, elle vous attend du mardi au dimanche, de 10h à 13h et de 14h à 18h. Lieu d’art et de patrimoine, cet espace remplit une nouvelle fois sa fonction de diffuseur des talents locaux.