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Société
Home›Société›Daesh, le symptôme d’un plus grand bouleversement

Daesh, le symptôme d’un plus grand bouleversement

Par Simon BOTTEAU
11 octobre 2015
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© Simon Botteau

© Simon Botteau

Myriam Benraad, politologue française spécialiste de l’Irak et du monde arabe, était à Montpellier jeudi 8 octobre pour donner une conférence au centre culturel Lacordaire. Ce centre culturel organise régulièrement ce type de conférence, qui questionne les plus curieux sur des thématiques profondes qui touchent notre société. L’atmosphère qui pèse sur notre société a clairement des conséquences psychologiques sur les citoyens. Retour sur cette conférence ouverte à tous sur la généalogie de « l’Etat islamique » entre chaos au Moyen-Orient et djihad global, un thème qui suscite l’intérêt de la communauté chrétienne.

Impossible de nier que l’Islam est régulièrement victime d’amalgame primaire. Depuis les attentats du 7 janvier, le raccourci est vite fait entre “arabe” et “musulman”. Par syllogisme, un arabe devient un potentiel islamiste qui peut faire exploser une bombe à tout moment. « Nous sommes rentrés dans un délire psychologique collectif » insiste Myriam Benraad pour répondre à une question du public à la fin de son intervention. Les médias accentuent et alimentent cette peur, qui a bien évidemment des conséquences locales importantes. Certains médias annoncent même le démarrage d’une troisième guerre mondiale. Cette chercheuse est venue exposer aux Montpelliérains la situation du Moyen-Orient, et retrace l’histoire complexe de la création de Daesh. Une “terreur” qui fait place à la montée de l’extrémisme en France et qui touche aussi la population locale.

Des spectateurs avertis et conscients ont fait le déplacement

Beaucoup de chrétiens sont venus assister à cette conférence, avec un œil attentif et lucide sur la situation globale dans laquelle se trouve le monde. Certains viennent de loin et ont fait plus d’une heure de route pour trouver des réponses à leurs questions : « Je suis venu trouver des réponses aux questions que je me pose concernant le projet de Califat Irak-Syrie qui me concerne en tant que chrétien. Le débat était très intéressant, mais sur certains points je reste sur ma faim. » Pour justifier son point de vue, il poursuit sa pensée : « Pour moi, Myriam Benraad idéologise le sujet. C’est quelque chose de très courant chez les personnes de gauche et les marxistes, alors je trouve qu’on est passé un peu a côté… Mais c’était tout de même très intéressant, malgré le fait que ça ne répondait pas à mes attentes. »

En tout cas, les personnes qui ont assisté à la conférence sortent enrichies de cette intervention. Certains lui demandent même de dédicacer le dernier livre de la politologue intitulé Irak : de Babylone à l’Etat Islamique.

© Simon Botteau

© Simon Botteau

Un autre spectateur qui se revendique catholique réagit à la sortie de la conférence : « Elle sent les choses dans le bon sens… Elle ne va pas dire que c’est la fin du monde. Il va falloir continuer à militer, en débattant dans la rue à propos du nouvel ordre social et mondial qui est en train de se mettre en place. On peut faire basculer les choses, comme un moustique qui peut piquer un tyran. »  L’occasion pour les personnes qui ont fait le déplacement de prendre part au débat localement sur des sujets qui touchent l’ensemble des habitants de la planète.

Deux utopies totalitaires et mondiale qui s’affrontent

À l’heure où les conflits au Moyen-Orient sont au cœur de l’actualité et où le moindre incident en France est assimilé à un attentat relayé par les médias, l’incompréhension et le manque d’information fiable sur le conflit rend l’atmosphère pesante.

Selon la politologue, l’élément qui déclenche la naissance de l’Etat islamique est la guerre en Irak qui suit les attentats du 11 septembre. « Nous assistons à un nouvel ordre mondial. Les Etats-Unis n’ont jamais cherché à ne pas avoir d’ennemi. » Suite à cette phrase en début de conférence s’ensuit un long retour sur cette situation complexe du Moyen-Orient depuis 2003, où les plus radicaux et les nationalistes vont prendre le pouvoir. « Les sunnites diabolisés vont être mis de côté et les bavures des forces occupantes militaires étasuniennes vont être nombreuses. Ensuite on passe d’un combat contre l’occupant à un combat contre les chiites, considérés comme des « collaborateurs » et non-musulmans selon l’interprétation salafiste, ce qui va rendre licite le meurtre. » Une histoire qui a plus de dix ans et qui demande une expertise pointilleuse de recherche et d’analyse. Les alternatives sont nombreuses à vouloir s’accaparer le pouvoir dans cette région du monde. « Il n’y a pas que l’Etat islamique… Ils se disputent tous le pouvoir. Au-delà de la région, on a une vision plus globale. Et c’est ce qui est le plus intéressant. »

© Mancho

© Mancho

« On n’est pas uniquement sur un esprit militaire, c’est aussi politique »

Elle évoque aussi la vision que nous avons ici en France des djihadistes, en déconstruisant l’image que diffusent les médias. « Ce ne sont pas des barbares… Ils ont une idéologie, un objectif. Ce n’est pas ce que disent les médias. Nous sommes de retour au totalitarisme. » À partir de 2014, elle précise que les djihadistes ont été accueillis comme des révolutionnaires, des libérateurs. Ils auraient promis de lutter contre les corrompus. « On n’est pas uniquement sur un esprit militaire, c’est aussi politique. C’est très important de comprendre ça, car on ne tue pas la politique avec des bombardements. » Des propos bien résumés lors de son passage à l’émission Ce soir ou jamais du 2 octobre 2015 sur France 2.

Il n’y a pas que l’Etat islamique qui est déconstruit dans son analyse. La stratégie géopolitique des Etats-Unis est responsable de cette situation. « Il y a des mensonges très graves de l’administration américaine. C’est une réalité qu’on ne peut pas nier […] Le génie de l’Etat islamique, c’est qu’il a su s’inscrire sur le long terme pour attirer tous les perdants du monde de la globalisation. On est dans deux utopies qui s’affrontent avec le nouvel ordre mondial. » Pour résumer et simplifier ce qu’est Daesh, Myriam Benraad décrit l’Etat islamique comme étant l’ensemble de « tous les frustrés de la globalisation ». C’est comme cela qu’elle explique le fait qu’un nombre conséquent de personnes d’apparence et de psychologie ordinaire partent rejoindre l’Etat islamique. « Tant qu’on n’aura pas de débat honnête sur ces questions, on ne pourra pas régler le problème. Car le problème ce n’est pas l’islam, c’est la politisation totalitaire ». Un discours qu’on entend peu, mais qui paraît cohérent. La salle est silencieuse et attentive à cette grande quantité d’informations, qui ne ressemble en rien à ce que l’on a l’habitude d’entendre. Les références sont précises et appuyées sur une expérience de terrain.

© Mancho

© Mancho

« Il faut imposer une réaction sage, saine et rationnelle »

Après un long exposé de la chercheuse sur la situation du Moyen-Orient, de nombreuses questions viennent relancer l’analyse de la situation. Il est très difficile, d’ici à Montpellier, de se faire un avis précis sur toutes ces questions. Et Myriam Benraad dénonce toute cette panique collective au sujet de ces problématiques de façon claire et précise : « Tous les systèmes totalitaires de l’histoire ont mobilisé des mythes. Et sous couvert de l’Islam, ils mobilisent de manière idéologique autour d’un mythe, d’une ambition politique. » Elle poursuit sa démonstration sur l’irrationalité du conflit, que les médias encouragent et dont ils font même le jeu de cette psychose collective. « Tout le monde est dans son délire psychologique. C’est hallucinant. Il faut imposer une réaction sage, saine et rationnelle. Aujourd’hui, on rentre totalement dans le piège, qui consiste à créer un contexte de guerre civile dans notre société. Mais les médias cultivent cette peur, au lieu de ramener le conflit à ce qu’il est, c’est-à-dire un délire de croisade. » Encore plus piquante, elle conclue sa réponse par une offensive sur l’actualité politique : « Ce qui permet en plus à nos législateurs de faire passer des lois totalement liberticides qui remettent en cause nos libertés, comme les lois contre le terrorisme (lois sur sur le renseignement) qui empiètent sur nos démocraties. » Le ton glacial qu’elle prend pour balancer de tels propos est très surprenant. Pour elle, tout paraît évident et logique. Encore un autre dessin de notre dessinateur Mancho qui illustre l’irrationalité de la situation.

© Mancho

© Mancho

Des solutions à l’échelle locale

Le centre culturel Lacordaire propose régulièrement des conférences théologiques, écologiques et philosophiques sur ce type de problématique globale qui affecte l’ensemble de notre société. Frère Emmanuel témoigne et donne son avis sur cette conférence du 8 octobre 2015 : « Sur le plan intellectuel on peut dire que c’est vraiment une chercheuse, une passionnée. J’ai trouvé ça très éclairant, on sort de l’histoire de “l’islam c’est les méchants islamistes” . C’est pas du tout le problème ! En fait c’est un phénomène totalitaire, issu de la globalisation, avec ses exclus, ses parias. C’est un phénomène global et ce n’est pas que l’histoire de l’Irak. » 

Fondé dans les années 1960 par les dominicains, ce centre culturel à Montpellier où résident ce que l’on appelle les moines de la ville est ouvert au public. Il décrit lui-même son rôle dans la ville avec passion : « Nous sommes des moines qui vivons dans la ville avec toutes ses marginalités, toutes ses brisures, avec la prostitution, avec les drogués… Tous les phénomènes d’exclusion. On a rencontré toutes les strates de la société. Ça va du petit monsieur qui est tout seul avec son petit chien, au chef d’entreprise, au préfet, jusqu’au Maire. »

« Il y a une instrumentalisation de l’Islam aujourd’hui »

Frère Emmanuel insiste sur la réflexion proposée par la politologue et appuie sur les grandes lignes évoquées lors de la conférence : « Ce qui est très juste dans l’analyse de Myriam Benraad, c’est qu’on transforme la cause. Il y a des problèmes de terrorisme, c’est évident, on ne peut pas les nier. Mais il y a une instrumentalisation de l’Islam aujourd’hui. Et ce n’est pas l’Islam la cause. » 

Quand on évoque les difficultés que connait le pays en rapport avec ces conflits au Moyen-Orient, la religion n’est pas la première préoccupation des citoyens dans leur quotidien. « Supprimer l’Islam et il n’y aura plus de problème… Mais pas du tout ! C’est dramatique de penser comme ça. Le problème c’est des gens qui n’ont pas de métiers, c’est des gens qui sont perdus, qui sont au chômage et qui accumulent les frustrations. » Au sujet de l’islamophobie qui gangrène notre société, il développe sa vision des choses et rappelle l’inefficacité du système capitaliste et du manque de solutions proposées par les personnalités politiques. « Les islamophobes sont à côté de la plaque. Le mal-être, il vient d’une société qui est grippée et qui produit de l’exclusion. Ce sont les limites du capitalisme qui produit de l’exclusion. Le capitalisme est cyclique. C’est de la gestion aujourd’hui, la politique. Il n’y a pas de projet collectif. »

Coutumier des actions de solidarité dans les rues de la ville, la meilleure réponse à cette montée de violence et d’exclusion, Frère Emmanuel propose l’engagement associatif : « La question de l’action locale est importante. Il faut penser aussi niveau associatif comme point de départ. Localement c’est très important d’agir. Des choses se font, c’est vrai, mais pas assez. C’est difficile parce qu’on est aussi dans une logique globale du problème, mais agir localement c’est un bon point de départ. Tout est lié. »

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Simon BOTTEAU

Simon BOTTEAU

Président Le Nouveau Média. Entrepreneur spécialiste de la communication et des médias. Passionné de musique et de sujets de société.

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