Jacques Domergue lance sa campagne, ses sympathisants mitigés
Jacques Domergue, candidat UMP aux élections municipales de 2014 à Montpellier, lançait sa campagne ce mercredi 18 décembre 2013. Ses militants et supporters étaient réunis sur le parvis du centre commercial Polygone, l’occasion pour Le Nouveau Montpellier de sonder leurs espoirs de succès.
À deux pas du marché de Noël, sous une météo colérique, Jacques Domergue donne ce 18 décembre son discours inaugural. Environ quatre-vingts personnes sont là, dont Anne Brissaud, ancienne candidate UDI contrainte au ralliement. Nécessité de changement politique, sécurité, réduction d’impôts sont les maîtres-mots d’une locution qui se veut forcément optimiste quant aux chances de victoire.
Pourtant, la ville de Montpellier est dirigée par la gauche socialiste depuis 1977 et les sondages donnent Jean-Pierre Moure, candidat PS, gagnant dans tout les cas le 30 mars. Face à ce qui s’annonce comme une guerre perdue d’avance, les sympathisants de M. Domergue affichent généralement leur motivation d’en découdre avec une gauche « soviétique », « laxiste », « clientéliste ». Mais les certitudes sur le résultat final sont fragiles.
« Jaques est compétent et charismatique », affirme un militant dans un langage policé et formaté. « Il a déjà battu la gauche, il peut le refaire. » Évoquée dans le discours un peu plus tôt, la victoire aux législatives 2002 contre M. Frêche fait office de référence pour la droite locale. Elle donne, selon eux, une légitimité au candidat.
Un autre supporter semble s’agacer d’avoir à défendre son champion. Il lâche : « Il n’est pas un pestiféré, y’a pas de raison qu’il ne passe pas ! » avant de s’éloigner. Pourtant, beaucoup de personnes présentes semblent moins convaincues. « Je ne suis pas d’ici, j’habite à Sète », « Cela ne fait qu’un an que je suis militante », « Nous redécouvrons seulement Montpellier », autant de non-réponses excusant un certain scepticisme. La critique assumée provient d’un sarkozyste connaissant le Domergue homme de terrain : « Il n’a aucun charisme, ne sait pas parler aux gens. J’ai fait campagne avec lui, parfois j’étais gêné ! » Pour ce sympathisant, il y a eu erreur de casting : « Pour une ville de la taille de Montpellier, l’UMP aurait dû nommer une tête d’affiche nationale. »
Jacques Domergue explique quant à lui sa confiance en soi en faisant ses propres comptes et en occultant les sondages. L’alliance de l’UMP avec l’UDI et prochainement avec le MoDem (qu’il espère) renforce ses propres positions. Dans le même temps, il voit le ralliement d’Europe Écologie-Les Verts au PS comme un signe de panique chez ses adversaires. Mais surtout, le candidat UMP pense tirer parti de la multiplication de concurrents à M. Moure à gauche, incarnée par le Front de Gauche et la liste PS dissidente « Montpellier c’est à vous ». Il résume : « M. Saurel et moi, on s’entend bien ! »
Le petit jeu des alliances prendra bientôt fin au profit de la campagne de terrain. Les militants n’attendent que cela pour pouvoir se rassurer.
(Crédit photo de Une : © Midi Libre)